Communiqué de la
Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
Jérusalem :
Israël responsable de l’embrasement
Paris, le 21
juillet 2017
https://plateforme-palestine.org/Jerusalem-Israel-responsable-de-l-embrasement
Depuis dimanche dernier, au prétexte d’affrontements qui ont causé
la mort de deux policiers israéliens qui patrouillaient près des lieux
saints musulmans et de deux Palestiniens, les autorités israéliennes ont
imposé un contrôle par détecteurs de métaux à l’entrée de l’Esplanade des
Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem située en Territoire
palestinien occupé. En protestation contre cette nouvelle restriction de la
liberté de culte et de circulation, les fidèles musulmans palestiniens
refusent d’y pénétrer, priant à l’extérieur de l’Esplanade.
« Ces détecteurs constituent un nouvel affront dans la ville
de Jérusalem-Est, occupée et colonisée depuis 50 ans. Ils représentent
surtout une atteinte au Statu quo du troisième lieu saint de l’Islam,
établi en 1967, qui octroie la gestion de l’Esplanade au Waqf
jordanien », commente Claude Léostic, présidente de la Plateforme des
ONG françaises pour la Palestine.
De nombreuses voix se sont élevées cette semaine pour que le
gouvernement israélien retire ces détecteurs avant le vendredi, jour de la
grande prière, alors que les manifestations journalières avaient déjà
occasionné des dizaines de blessés palestiniens.
En vain. Ce vendredi 21 juillet, 6 000 policiers israéliens se sont
postés aux abords de la Vieille Ville, ne laissant entrer que les hommes de
plus de 50 ans et les femmes. Après la prière, des affrontements ont
éclaté, l’armée a tiré à balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène.
Trois jeunes Palestiniens ont été tués, dont un par un colon israélien. A
17h45, le Croissant Rouge palestinien recensait 391 blessés par l’armée et
la police israéliennes en Cisjordanie dont Jérusalem-Est depuis le début de
la journée, décrétée « jour de colère » par les Palestiniens. La
police israélienne a annoncé que les détecteurs resteraient en place
jusqu’à nouvel ordre.
Cette provocation s’inscrit dans la politique globale des autorités
israéliennes au pouvoir à Tel-Aviv, qui ne cachent pas leur volonté de
mettre fin à la présence ancestrale des Palestiniens à Jérusalem, et qui
tentent de donner une dimension religieuse à ce qui est une occupation
coloniale.
La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine dénonce les restrictions
imposées à la population du territoire palestinien occupé de Jérusalem-Est,
en violation du droit international, et demande au gouvernement français
d’intervenir auprès des autorités israéliennes pour qu’elles ôtent
immédiatement les détecteurs.
Jérusalem a une valeur symbolique très forte et toute provocation y
est potentiellement explosive. On se souvient que c’est ainsi que se
déclencha la deuxième Intifada en 2000.
La Plateforme dénonce également l’impunité des responsables
politiques israéliens, des soldats, policiers et colons qui s’en prennent à
la population civile palestinienne. Toute complaisance à l’égard des
autorités israéliennes - comme nous l’avons vue ostensiblement affichée à
Paris les 16 et 17 mai - ne peut que renforcer ce sentiment d’impunité et
contribuer à intensifier la violence de l’occupation avec tous les risques
que cela comporte.
La France se pose en garante des droits de l’Homme et a des
responsabilités historiques à Jérusalem. Elle doit assumer pleinement ses
engagements et non pousser au feu un gouvernement israélien pyromane.
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