La solidarité internationale n’est pas un vain mot
La flottille de la liberté vogue vers Gaza
Par Claude Léostic
Après
plusieurs tentatives qui, sauf la première en 2008, ont été violemment
contrées par la marine de guerre israélienne, les militantEs
internationalistes qui refusent de laisser le dernier mot à la force armée
-coloniale qui plus est- repartent vers Gaza.
Cette
année, quatre bateaux de la Flottille de la Liberté venus d’Europe du Nord
vont tenter à nouveau de briser le blocus qui frappe Gaza depuis 11 ans.
Regroupés à Amsterdam, ils vont se séparer : deux prendront la mer et
deux autres les fleuves et canaux, pour se retrouver en Méditerranée à la
mi-juillet. Ils seront en France en ce mois de juin.
Cette
action de solidarité internationale aussi courageuse que déterminée est
d’une importance particulière car 2018 marque les 70 ans de la Nakba,
l’expulsion et la dépossession des Palestiniens pour permettre la création
d’Israël. Elle appuie leur demande constamment réitérée que le blocus de
Gaza soit levé et qu’enfin le droit international, qui garantit le droit au
retour des réfugiés, soit appliqué. C’est aussi ce qu’exprime la Grande
Marche du Retour si violemment réprimée par les soldats israéliens depuis
le 30 mars.
Blocus
hermétique, attaques militaires récurrentes et guerres répétées -quatre en
10 ans- contre les civils rendent la vie des Palestiniens de Gaza
impossible. Les Nations unies ne s’y trompent pas, qui déclarent que Gaza
sera invivable en 2020. Economie en déroute, pêche quasi impossible car les
bateaux de l’occupant y veillent, travail de la terre suicidaire près de la
frontière orientale avec Israël car les snipers de l’occupant tirent à vue,
Gaza est privée de médicaments, d’eau, d’électricité et de carburant tout
autant que de liberté et d’espoir. On ne peut que rêver d’y travailler,
étudier, se soigner, et se déplacer. Tous droits pourtant garantis par le
droit international.
Bien
sûr on ne compte pas les violations du droit international, humanitaire,
des droits humains, que commet journellement Israël à l’encontre des
Palestiniens.
A
Gaza le blocus, conçu comme une punition collective et donc illégal lui
aussi, y ajoute une dimension terrible, inhumaine.
C’est
ce que refuse la Coalition internationale de la Flottille de la Liberté qui
exige que l’obligation de respecter le droit s’applique aussi à Israël et
que la justice soit aussi dévolue aux Palestiniens de Gaza.
Pour
ce faire, des bateaux solidaires ont tenté à plusieurs reprises d’atteindre
la côte palestinienne de Gaza :
en 2010, ce fut la
flottille autour du Mavi Marmara, navire "amiral" turc
brutalement attaqué de nuit dans les eaux internationales par les commandos
aéroportés de l’occupant israélien. 10 morts, tous civils bien sûr, et des
blessés, le bateau volé, les survivants arrêtés.
en 2011, la
deuxième flottille a pourtant pris la mer, refusant de se laisser intimider
par les crimes commis par Israël l’année précédente. Le gouvernement grec,
complice et outil du gouvernement israélien, a mis obstacle au départ, sauf
pour le bateau français, le Dignité, qui réussit à déjouer les pièges. Les canonnières
israéliennes l’ont attaqué, arraisonné et détourné en eaux internationales,
les passagers et l’équipage furent kidnappés avant d’être expulsés dans
leurs pays respectifs. Encore un acte de piraterie maritime en haute mer.
en 2012 l’Estelle
reprit le flambeau puis la Marianne en 2015 et la Zaytouna, le Bateau des
Femmes, en 2016, tandis qu’en 2014 la Coalition tentait, avec les
partenaires palestiniens de Gaza, de faire sortir l’Arche vers la liberté.
Un missile "malencontreux" a détruit le bateau lors de l’attaque
militaire israélienne contre Gaza. Et cette semaine un bateau palestinien
portant malades et blessés est sorti du port vers Chypre, pour être
arraisonné, en eaux palestiniennes, par la marine de guerre israélienne.
Alors
on peut douter du bien-fondé de poursuivre ces actions puisqu’à chaque
fois, c’est le "méchant", le plus fort, celui qui est lourdement
armé, qui gagne.
Pourtant,
on ne peut accepter cette logique mortifère où la force l’emporte toujours
sur le droit, où la dixième armée du monde s’en prend à la société civile
internationale, où la menace et l’intimidation sont posées comme
régulateurs des actions humaines.
Arrêter,
c’est laisser les Palestiniens de Gaza seuls face à la violence coloniale,
c’est laisser perdurer l’impunité que les grandes puissances accordent à
Israël, c’est accepter de renoncer aux valeurs humaines essentielles de
respect et de protection qui permettent le vivre ensemble.
Arrêter,
c’est laisser gagner Netanyahou et l’extrême droite au pouvoir à Tel-Aviv.
C’est laisser s’endormir sans états d’âme les dirigeants du monde qui
savent dire leur condamnation mais sans jamais agir. C’est d’une certaine
façon être complice.
Alors,
NON, nous ne renoncerons pas, nous continuerons à défendre le droit et la
justice. Et c’est pour ça que la Flottille va faire escale chez nous, en
France, où nous leur réservons un accueil chaleureux, avant de voguer vers
Gaza !
A LA ROCHELLE DU 7 AU 11
JUIN, BASSIN DES CHALUTIERS
A PARIS DU 12 AU 14, PORT
DE L’ARSENAL
A LYON LES 28 ET 29
A MARSEILLE-MARTIGUES LES
5-7 JUILLET
A AJACCIO
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