NORD ÉCLAIR - DIMANCHE 7 ET LUNDI 8 MAI 2006 ■ SOLIDARITÉ
1 400 kilomètres contre La maison des Jeunes de Comines (Belgique) organisait samedi une course particulière. Additionnées, les distances parcourues devaient être plus longues que le mur érigé en Palestine. Pari réussi. GAËLLE ROLIN > region@nordeclair.fr
Les coureurs arboraient un tee-shirt rouge, portant l’inscription « contre le mur » dans le dos. Hamza Elkotestiti, d’Halluin, représentait une des associations françaises qui soutenaient l’événement. Le mur, érigé sur les territoires palestiniens par l’Armée israélienne, est long de 675 kilomètres, selon le tracé complet. En se relayant, les participants de la course contre le mur, organisée samedi à Comines-Belgique, auraient pu en faire le tour. Mises bout à bout, les distances parcourues par les coureurs totalisaient en effet plus de 1 400 km. « Le but de la course est simple », explique Émilie, une des organisatrices, « il fallait symboliquement battre le mur. Que les distances parcourues par les équipes d’adultes, les enfants et les personnes à mobilité réduite, additionnées, soient supérieures à 675 km ». La distance minimum par adulte était de 5 km. Les objectifs ont été surpassés. L’initiative est partie d’une simple Maison des Jeunes, la maison « Carpe Diem » de Comines. Et plus particulièrement de Marie-Aude, sa directrice. « On a eu cette idée après un débat avec des jeunes sur la problématique du mur en Palestine en septembre dernier », explique la jeune fille de 26 ans. « On a choisi la course relais, pour le côté solidaire de l’événement ». Le parcours qui s’étendait dans le centre-ville de Comines, empruntait le Pont de la Lys. « Là aussi, c’est symbolique. C’est le pont qui relie Comines-France à Comines-Belgique. C’est notre façon de montrer qu’il vaut mieux construire des ponts que des murs ». La course cherchait aussi à passer outre les tabous. « Encore aujourd’hui, le sujet est très problématique. Ce mur a été reconnu illégal et pourtant, on le laisse se construire », dénonce Anne-Laure. En quelques mois, la Maison des Jeunes de Comines a réussi à mobiliser une cinquantaine d’associations sur ce projet, en Belgique et en France. Hamza Elkostiti, de l’association ALPG (Agir local, penser global) d’Halluin était présent et salue l’initiative. ALPG essaie aussi de diffuser photos et documents qui informent de la réalité en Palestine dans la métropole lilloise. « Il faut exporter intelligemment le conflit. Faire tout simplement de l’éducation populaire ».● |