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NAJDEH : QUAND LES
PALESTINIENNES L'association Najdeh (en français, secours) a été créée en 1977 par des femmes libanaises et palestiniennes dans le but d'aider le peuple palestinien réfugié au Liban à prendre en charge son propre développement économique et social et de contribuer à mettre en place des services communautaires dans les camps. Selon les chiffres des Nations-Unies le nombre des réfugiés palestiniens enregistrés au Liban s'élève à 400.000 dont 47 vivent dans des camps. Ces derniers sont surpeuplés, souffrent du manque d'infrastructures, de logements et ont des conditions sanitaires désastreuses. Les restrictions imposées aux Palestiniens par le gouvernement libanais affectent leur vie quotidienne : absence de droits civiques et sociaux, restrictions au droit du travail (nombreuses professions interdites). Aider en priorité les plus démunies Najdeh, association laïque, s'adresse en priorité aux femmes les plus démunies : chefs de famille assumant seules la charge de nombreux enfants, généralement peu qualifiées et au bas revenu. Les foyers dont le chef de famille est une femme constituent 20 de la population des réfugiés. Najdeh intervient dans différents domaines : alphabétisation, soutien scolaire, formation professionnelle (coiffure, menuiserie, informatique, photographie), ateliers de broderies. L'association s'attache à l'éducation des femmes défavorisées en vue de renforcer leur potentiel économique et de les sensibiliser aux problèmes relatifs à la santé, aux violences domestiques et aux droits humains (centres de conseils et groupes de paroles). En y associant les mères, elle assure avec les jardins d'enfants une prise en charge éducative pré-scolaire, ce qui permet à ces femmes d'avoir une activité professionnelle et de préparer les enfants à la scolarisation. A travers ses 26 centres, Najdeh qui compte environ 80 salariés intervient dans toutes les régions du Liban. Ses programmes touchent en moyenne 4000 réfugiés par an. Une réelle indépendance économique Le développement, une réelle indépendance économique pour les Palestiniennes et les Palestiniens, tels sont les objectifs de Najdeh. L'association a mis sur pied dans plusieurs camps des programmes générateurs de revenus. Les ateliers de broderies permettent de procurer des ressources régulières à une centaine de femmes. Dans le même esprit, Najdeh offre des prêts sous forme de micro-crédits : aides à la création d'entreprises telles que épiceries, merceries, salons de coiffure, boutiques de vêtements.... La situation économique et sociale des Palestiniens s'est considérablement aggravée avec les changements intervenus dans les Territoires Occupés et en Israël. La suppression de l'aide économique occidentale à l'Autorité palestinienne et la décision d'Israël de déterminer de façon unilatérale ses frontières tout en poursuivant la construction du Mur engendrent encore plus de misère, d'injustice et de répression dans les Territoires Occupés. L'offensive israélienne au Liban (juillet-août 2006) a encore contribué à la dégradation des conditions de vie dans tes camps. Plus que jamais l'organisation a besoin d'aide et de soutien de la part de ses partenaires. |
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En Palestine, la broderie, élément important de la culture populaire, fait partie de l'héritage culturel des Palestiniens. Dans les villes et les villages, les femmes portaient, et souvent portent encore, des robes richement brodées, avec des dessins propres à chaque région. Le premier atelier de broderie de l'association Najdeh a été créé par des femmes rescapées du camp de réfugiés de Tel El Zaatar (Beyrouth). Quatre ateliers fonctionnent actuellement : Ein El Helweh (Saïda), Rachidieh (région de Tyr), Chatila (Beyrouth), Nahr El Bared (région de Tripoli). Des motifs anciens Les motifs étaient inspirés de dessins très anciens, parfois communs aux tapis d'Iran et du Caucase, aux ornements sacerdotaux et aux mosaïques byzantines ou grecques. Les Palestiniennes les ont adoptés, en ont créé une infinité d'autres et leur ont donné des noms liés à la culture paysanne comme la vigne, le cyprès, le palmier, la plume, l'empreinte des pattes de la poule et du chameau, etc. Les brodeuses reproduisent ces motifs sur des objets d'usage courant : housses de coussins, panneaux décoratifs, jetés de table, napperons, sacs, porte-monnaie, étuis à lunettes, trousses, cartes de vœux, écharpes, jupes, gilets, châles... Une centaine d'articles différents, produits sous le sigle « Al Badia » sont vendus à des prix variant de 2 à 300 Euros. |
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Les broderies produites dans les ateliers de Najdeh sont vendues hors du Liban par des comités de soutien dont l'action est basée sur le bénévolat. C'est le cas en France de l'association Afran-Saurel (Association française de soutien aux réfugiés du Liban pour un développement autogéré). Le produit des ventes revient pour la plus grande partie aux brodeuses elles-mêmes, AFRAN-SAUREL s'efforçant de réduire au minimum les frais de fonctionnement. Les brodeuses sont rémunérées en fonction du nombre de points de croix contenu dans chaque article. Les articles nécessitant le plus de savoir-faire sont confiés aux brodeuses les plus expérimentées. Ainsi Najdeh s'assure en même temps d'une motivation continue chez les débutantes comme chez les anciennes et d'une qualité de travail de très haut niveau. En témoignent la médaille d'or décernée par le ministère du tourisme libanais en 1999 ainsi que le prix de l'artisanat attribué par l'UNESCO en 2002. En moyenne, mais ceci varie en fonction de chaque article, sur le prix de vente 45 vont aux brodeuses, 30 à l'achat des matières premières (fils et tissus), 8,5 au finissage et 16,5 aux frais de fonctionnement de Najdeh. Les ateliers de broderies fonctionnent non seulement comme unités de production mais aussi comme unités sociales de partage et d'échange entre les brodeuses. |
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Une large sélection o UN GESTE DE SOLIDARITÉ
Le produit des ventes o
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