“ Nous voulons une coalition de toutes les forces démocratiques” Abu Laïla (FDLP) publié le lundi 9 janvier 2006. "Le Front élabore actuellement un projet qui sera soumis à la coalition ; il a pour objectifs de réduire le niveau de la pauvreté, du chômage, de reconsidérer les priorités pour les grands équilibres, aussi d’en finir avec toutes sortes de corruptions et d’améliorer la qualité des services fondamentaux à la population. " Qais Abul-Karim (Abu Laila), cadre du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), tête de la liste Al Badeel (l’Alternative) : " Le Front a essayé lors des discussions avec les autres factions, de créer une coalition souple pour les prochaines élections législatives." Al Badeel est une coalition regroupant le FDLP, le Parti du peuple palestinien (PPP), l’Union démocratique palestinienne (FIDA) et des candidats indépendants. Le Front élabore actuellement un projet qui sera soumis à la coalition ; il a pour objectifs de réduire le niveau de la pauvreté, du chômage, de reconsidérer les priorités pour les grands équilibres, aussi d’en finir avec toutes sortes de corruptions et d’améliorer la qualité des services fondamentaux à la population.
Q : Quels sont les nécessités sociales et politiques qui appellent à former un troisième groupe (démocratique) ? A : Il y a un besoin urgent de changement ; le système politique actuel est incapable de répondre aux besoins des habitants et d’enrayer les agressions continues de l’armée israélienne. Nous avons besoin d’une organisation politique évoluée qui réponde aux aspirations des Palestiniens. Si la situation actuelle se trouve modifiée avec le prochain Conseil législatif, le gouvernement ne saura maîtriser la crise existante et pourrait même l’aggraver ; de plus, il faut une troisième force qui travaille avec tous, chacun étant partie prenante dans le processus de décisions. Cette troisième force se veut facteur d’équilibre dans la nouvelle organisation politique, une force démocratique, une large coalition avec tous les courants politiques. Elle comprend des personnalités d’idéologies politiques proches, se fondant sur la stabilité, la fermeté, et déterminées à mettre en œuvre un programme politique pour un État palestinien indépendant, à satisfaire le droit au retour des réfugiés palestiniens, et encore à conduire les réformes dans les domaines politiques, économiques, sociaux et éducatifs. Elle travaillera à l’arrêt de la corruption sous toutes ses formes, à la création d’un Etat palestinien démocratique et à la résolution des problèmes du chômage et de toutes les difficultés auxquelles doivent faire face les résidents. Q : Il y a des négociations pour créer un bloc uni comprenant toutes les forces démocratiques de Palestine ; vous avez présenté récemment une liste ne comprenant que trois partis et quelques personnalités indépendantes, pourquoi ne rassemblez-vous pas les autres forces démocratiques ? A : Nous avons voulu conduire des discussions démocratiques et négocier avec toutes les factions du mouvement démocratique ; ceci avait commencé dès la préparation des élections présidentielles. Plusieurs rapprochements s’étaient opérés bien sûr, ainsi que des accords au niveau politique. Il y a des divergences, et c’est normal, nous ne pouvons être d’accord sur toutes les idées politiques, mais le dialogue a débouché sur des solutions acceptables par tous. Nous voulons être capables de réaliser un programme qui soit accepté par le peuple, qui soit cohérent avec le programme national palestinien ; nous voulons renforcer la démocratie au sein de chaque institution palestinienne, y compris les institutions de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les principales divergences concernaient la composition des listes électorales, la façon de choisir les candidats de chaque partis, comme candidats de la liste de représentation relative ou candidats de leur région. Nous avons, au Front démocratique, suggéré que tous les membres des factions participent aux primaires, conformément aux principes d’une liste de représentation relative, mais un certain nombre de groupes ont rejeté cette idée, il nous fallait donc rechercher une position commune, mais même ainsi, nous ne sommes pas tombés d’accord sur la répartition des groupes dans la liste ; chacun conduira donc sa propre liste. Nous avons été très souples pour arriver à un arrangement sur les noms de la liste ou sur la tête de liste - nous étions prêts à accepter un minimum - ainsi que pour la place des représentants de chaque faction aux élections municipales, aux conseils d’étudiants ; les sondages d’opinions pouvaient nous permettre de connaître la représentativité de chacun. Nous étions face à des choix difficiles, mais nous les avons abordés de façon à dépasser les obstacles par la discussion, avec les groupes et les personnalités ; nous avons voulu préserver l’unité des groupes démocratiques ; malheureusement, les camarades du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) voulaient leur propre liste, peut-être pour mesurer leur représentativité surtout qu’ils n’avaient pas participé aux élections présidentielles. Donc, il fut impossible de parvenir à un accord qui soit acceptable par tous, et nous avons créé la coalition avec le Parti du peuple palestinien et l’Union démocratique palestinienne, ainsi que des personnalités indépendantes. Mais même après l’annonce de cette coalition, nous avons dit que la porte restait ouverte pour des accords avec les autres groupes démocratiques ; nous sommes prêts à coopérer avec ceux qui veulent créer cette « troisième force » dont la vie politique palestinienne a besoin afin d’enrayer la corruption et les privilèges. Q : Les élections législatives seront-elles seulement l’occasion d’une coopération entre les forces démocratiques ? A : La principale coopération visera, bien sûr, à unifier notre combat contre l’occupant et sa politique expansionniste. Nous devrons travailler ensemble contre le mur d’annexion, les colonies et les menaces sur Jérusalem, qu’Israël veut couper du reste des territoires palestiniens. Nous aurons toujours à coopérer avec chacun afin de faire vivre la démocratie, de répondre aux droits des salariés, aux droits des habitants à vivre décemment, à bénéficier des soins médicaux, de l’enseignement, et aux droits des femmes et des jeunes. Chacun doit pouvoir être partie prenante dans le processus de décisions, chaque habitant doit pouvoir travailler et être un membre effectif de la société. Q : Au niveau politique, quelle est la position du FDLP à propos des évènements de Gaza, particulièrement à propos des accords frontaliers ? A : Les accords récents sur le passage au poste frontalier de Rafah, et d’autres points de passage, sont une preuve de plus qu’en dépit du retrait israélien et de son évacuation par les colons, la Bande de Gaza est restée sous occupation, qu’Israël continue de la contrôler en l’encerclant et en l’isolant. Israël impose toujours son contrôle indirect sur la Bande de Gaza, sur son économie et les déplacements des habitants, en plus des agressions continuelles. Ceci est une preuve supplémentaire que la vraie question dans la Bande de Gaza n’est pas de désarmer les groupes de la résistance ; chacun sait qu’aussi longtemps qu’il y aura occupation, il y aura résistance, à Gaza ou en Cisjordanie. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’organiser les groupes de la résistance, avec leur armement, et de désarmer tout groupe qui utilise ses armes à des activités illégales, à créer le chaos, et à toutes sortes d’insécurités. La question n’est pas seulement sécuritaire ; elle suppose que l’Autorité palestinienne soit capable de confirmer sa légitimité par des élections démocratiques, qui nous l’espérons, aboutiront à un Conseil législatif formé par une large coalition nationale. Cette coalition doit permettre à chacune et chacun de participer à la prise des décisions ; il est nécessaire de centraliser les décisions palestiniennes dans les différents domaines de la vie palestinienne. Cette unification permettra de maîtriser le chaos et l’insécurité dans les territoires palestiniens. Q : Quelles sont vos priorités au sein du prochain Conseil législatif ? A : Notre première priorité est de résoudre les problèmes auxquels notre peuple doit faire face, d’abord la pauvreté et le chômage. Nous sommes en train de préparer un plan réaliste qui doit réduire ces problèmes, donc la souffrance d’une grande partie de notre peuple. Nous voulons arrêter le chaos et le mauvais usage de nos ressources, ainsi que des finances publiques. Nous devons concentrer notre attention sur l’amélioration des services aux habitants, la santé et l’éducation, la reconstruction de nos structures. La seconde priorité c’est d’en finir avec une corruption qui a pénétré largement les institutions palestiniennes ; nous devons offrir les mêmes opportunités à chacune et chacun sans tenir compte de ses opinions, politiques et autres. Nous devons employer les bonnes personnes aux bons endroits, et créer des conditions égales et des opportunités à tous les résidents. La troisième priorité vise l’amélioration de l’organisation politique palestinienne et la création d’un système démocratique pluriel dont il sortira une autorité qui aura la responsabilité de mettre en application les décisions de l’autorité législative. Nous voulons créer un gouvernement d’unité nationale dont chaque composante prendra part aux décisions. Nous croyons qu’en avançant dans ces trois directions, nous agirons pour la fin du chaos, de l’insécurité ; nous assurerons le respect de la loi et de l’ordre avec un système judiciaire indépendant. Nous voulons aussi revoir les dispositifs de sécurité afin qu’ils soient engagés dans la protection des habitants et de leurs droits.
|