L’UE irresponsable : publié le mercredi 12 avril 2006 GUPS-Union Générale des Etudiants de Palestine Dans les territoires palestiniens occupés, Israël mène actuellement un offensive d’une violence inouïe ces derniers mois. Meurtres en série dans la Bande de Gaza Profitant du mutisme de la « communauté internationale », Israël multiplie ses exactions contre le peuple palestinien, sans faire de différence entre résistants armés et civils. Hier, encore, une fillette de 10 ans a été tuée par un obus israélien alors qu’elle jouait dans la cour de sa maison de la Bande de Gaza. Pour justifier ses 300 bombes quotidiennes sur la Bande de Gaza, l’armée d’occupation israélienne clame qu’il s’agit de représailles aux tirs de roquettes artisanales palestiniennes. Depuis qu’on nous parle de ses roquettes Qassam, aussi dangereuses que des gros pétards, ces dernières n’ont jamais causé de dommage sérieux à Israël. En trois jours, ce sont presque 30 Palestiniens qui ont été tués par les bombardements « de représailles » israéliens. Destruction de la Cisjordanie et fanatisme israélien Ce déséquilibre de la violence ce retrouve en Cisjordanie. Charcuté par le Mur de l’apartheid, ce territoire est étranglé par des barrages militaires israéliens qui se multiplient. Jérusalem, Al Qods, est en proie à l’annexion et à la judaïsation. Les colonies israéliennes continuent de s’étendre sur les terres palestiniennes. La répression est sauvage contre les villes et les camps de réfugiés palestiniens. Les accords internationaux sont foulés aux pieds par Israël, comme l’ont illustré les images écoeurantes de l’attaque de la prison de Jéricho : des prisonniers à genoux, ligotés, nus, et le kidnapping au grand jour de leaders palestiniens. Les élections israéliennes ont confirmé la progression de partis racistes prônant l’accélération du nettoyage ethnique contre le palestiniens, et de nombreux criminels de guerre israéliens ont été élus. Impunité d’Israël Résumons : le gouvernement israélien est loin d’avoir renoncé à la violence, il ne reconnaît ni la Palestine, ni les droits internationalement reconnus des Palestiniens, il bafoue chaque jour le droit international et les accords passés. Et en plus, le gouvernement israélien s’en vante, annonçant l’annexion prochaine de la moitié de la Cisjordanie. Aucun Etat ne demande des sanctions contre Israël, malgré l’appel lancé par la société civile palestinienne et de trop rares voix dans les sociétés civiles européennes. L’Union Européenne irresponsable C’est dans ce contexte que nous apprenons avec indignation que l’Union Européenne, dans un parfait consensus, va suspendre son aide économique à l’Autorité Palestinienne. Cette aide, à défaut de courage politique, était la seule contribution de l’Europe pour contenir le désespoir dans les territoires palestiniens occupés. Un maigre palliatif, quand on sait que des pressions sur Israël pour que soient relâchées les entraves à la circulation des Palestiniens seraient bien plus efficaces pour réduire la pauvreté qui frappe cette moitié de la population qui vit avec moins de deux euros par jour. L’Union Européenne condamne ainsi l’Autorité Palestinienne à la banqueroute et les Palestiniens à la misère. Deux poids, deux mesures Incapable de faire appliquer le vote du parlement européen qui demande depuis 3 ans la suspension de l’accord d’association Union européenne / Israël, l’Union européenne a décidé de sanctionner la démocratie palestinienne. C’est la première fois qu’une entité démocratique est soumise à de pareilles sanctions. L’Autorité palestinienne subit un traitement encore plus dur que la Biélorussie ou le Zimbabwe. Ce tournant politique majeur de l’Union Européenne est injuste, et injustifiable. Tant qu’Israël n’aura pas renoncé à la violence, reconnu les droits des Palestiniens et refusera de se conformer aux accords signés, il est impossible que le gouvernement et le peuple palestiniens acceptent les conditions qui lui sont imposées. Le refus d’accepter de dialoguer sainement avec le gouvernement palestinien issu du Hamas préfigure une accélération de la logique du « choc des civilisations ». Unie derrière les Etats-Unis et Israël, l’Europe n’a pas le courage de présenter une alternative, alors que la démocratisation du monde arabe annonce la montée de mouvements issus de l’Islam politique, avec lesquels il faut dialoguer si l’on veut faire progresser la paix et le justice. Ainsi, la GUPS condamne énergiquement le refus de la France d’accorder leurs visas aux députés palestiniens du Hamas invités à un débat au Conseil de l’Europe. Etudiants palestiniens de France, nous demandons à l’Union Européenne de mettre fin à son chantage et de rétablir son aide économique à l’Autorité Nationale Palestinienne. Dans le cas contraire, elle et ses Etats membres seront responsables d’une recrudescence de violence et de chaos qui ne feront qu’éloigner la perspective de la paix fondée sur le droit international que nous appelons de nos voeux. GUPS - Union Générale des Etudiants de Palestine |