Liberté pour Saed Wajeeh Atabeh,
Correspondances avec le plus
ancien prisonnier politique palestinien
Depuis quelques mois, une correspondance régulière est établie entre Saed et moi. Sa 1ère lettre faisait 12 pages, où il a exprimé sa joie et l’espoir que représente ces courriers « cette petite fenêtre sur l’extérieur » comme il dit. Saed parle de très peu de ses propres conditions de détention mais toujours de tous les prisonniers, comme il l’a fait dans un courrier pour Kofi Anann ,qu’il m’a demandé de transmettre aux Nations Unies. Ces lettres qui arrivent en prison sont essentielles, d’autant plus que la plupart d’entre eux n’ont pratiquement pas de visites. Dans le dernière lettre que j’ai envoyé à Saed, je lui ai dit qu’on pouvait rêver que des centaines de lettres leurs parviennent, pour qu’ils ne soient pas les oubliés du monde et qu’au moins l’administration pénitentiaire sache que nous avons un regard sur leurs exactions. P. de l’Aude
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Du
symbole qu’était Nelson Mandela à Saed Atabeh, De l’apartheid que subissent les Palestiniens aujourd’hui, à l’Afrique du Sud hier Que faisons-nous ? Saed Wajeeh Atabeh est en prison depuis 29 ans • Il est né le 05.01.50 • Date d’arrestation : 27.07.77 Actuellement incarcéré à Ascalan • Il était le commandant d’un groupe de partisan de l’OLP Il a été jugé et condamné à perpétuité Différentes actions ont été menées par sa famille pour diminuer la peine, mais le gouvernement israélien a refusé et même empêché son avocat de remplir sa fonction. Il n’avait pas obtenu de droit de visite de sa famille depuis 5 ans. (Sa mère malade a été transportée par ambulance et a pu voir son fils pendant 1 heure début janvier 2006) Extrait d’une texte de Saed Atabeh lundi 5 juillet 2004 (sur le site arabs48) « Je fais partie de ces jeunes qui ont très tôt pris conscience de l'occupation israélienne en 1967, j'avais 16 ans. Nous étions élèves dans les écoles de l'est de Naplouse, où commençait à s'organiser la résistance populaire contre l'occupation, avec des affrontements avec l'armée israélienne, avec la constitution des groupes de fedayin dont une partie était liée aux organisations palestiniennes, rapidement et publiquement constituées en Jordanie, mais secrètes dans le pays, en réaction à l'agression de 1967. L'agression israélienne contre le village de Sumu', au sud de la Cisjordanie, en octobre 1966 fut l'un des signes et une préparation à l'agression plus vaste du 5 juin 1967 pour poursuivre l'occupation de la Palestine. Les répercussions de l'agression contre Sumu' furent l'Intifada populaire et massivement suivie qui s'est déroulée en novembre1966 en Cisjordanie qui faisait partie de la Jordanie à cette époque Dans ce climat, j'ai adhéré au Front démocratique. J'ai accompli à l'extérieur des entraînements militaires secrets, et j'ai mené des opérations militaires, selon les règles de la guerre et de la lutte. J'ai mené des opérations où il y a eu des pertes matérielles et humaines, et cela a duré jusqu'à mon arrestation. J'ai été arrêté le 29 juillet 1977. , La période des interrogatoires a duré trois semaines. Les moyens utilisés au cours de l'interrogatoire sont criminels et divers. les services de renseignements israéliens, sous prétexte de sécurité, continuent à les utiliser contre les prisonniers palestiniens et arabes. Après avoir été condamné, ( prison à vie, au mois de juin 1978). J’ai été transféré à la prison de Beer Saba', puis j'ai été transféré, en 1980, à la prison de Ascalan. Je suis resté quatre ans et demi à Ascalan, j'ai ensuite été transféré à la prison de Junayd, puis dans diverses prisons jusqu'à ce qu'Israël décide, après les accords du Caire qui sont issus des accords d'Oslo, de transférer les prisonniers restés en prison, qui sont une catégorie spéciale avec de lourdes condamnations, vers les prisons de l'intérieur, à Ascalan, Nafha, Beer Saba' et d'autre. Ce transfert vers l'intérieur est interdit par le droit international, Après 27 ans de prison, je déclare que ce long chemin ne m'a pas fatigué, bien que la fatigue soit un trait humain, c'est peut-être ma dignité qui me fait dire cela, mais la fatigue est une question relative, si je suis fatigué de la prison, cela ne signifie pas que je suis fatigué de porter ma cause et mon engagement qui m'a conduit en prison. Je continue à posséder toute l'énergie pour poursuivre le chemin. En tant que peuple, nous n'avons pas beaucoup le choix. La question est pour nous d'être ou ne pas être, ou bien nous poursuivons dans le même état d'esprit, ou bien nous tombons et nous somme finis en tant qu'êtres humains et en tant que cause. Celui qui vit l'expérience de la prison sait qu'elle est longue et dure, mais il sait qu'il n'y a pas de place à l'abandon. Quand je livre mon témoignage aujourd'hui et que je pense aux 26 années passées en prison, je vois une image complète à deux faces : une situation sauvage et sadique et une répression, représentées par le geôlier et une situation de résistance et de bravoure représentée par le prisonnier palestinien qui a réussi à maintenir sa présence en tant qu'être humain, à former son identité en tant que militant et à faire face à ces conditions pour les transformer en école de la véritable révolution.» lundi 5 juillet 2004 contacts, renseignements : palestine11@hotmail.fr Vous pouvez aussi correspondre avec Saed Atabeh (en anglais ou arabe) Saed Wajeeh Atabeh Ascalan-Shikma Ashkelon P.O BOX 17 Israel |