Catherine Dugarin, adhérente
AFPS 59-62, est à Naplouse depuis début juin pour 6 mois.
Elle travaille avec Médecins du
Monde en tant que coordinatrice santé mentale.
Elle nous envoie des messages
pour témoigner de la vie quotidienne en Palestine.
... et elle est
retournée à Naplouse début janvier 2007
Le blog de Catherine
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22-03-2007 |
avant dernière soirée... |
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21-03-2007 |
my broken foot
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de Gaza |
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28-02-2007 |
situation à Naplouse |
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27-02-2007 |
la meurtrissure… |
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25-02-2007 |
les infos officielles et Naplouse sous couvre feu…
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28-01-2007 |
Kidnapping à Naplouse
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19-01-2007 |
Retour en Palestine,
retour à Naplouse. |
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Photo de Noël : Le MUR à Bethléem
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Une belle journée... |
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Je rentre ! |
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Impact de l’embargo international et des attaques de
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Échauffourées à un
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Éducation ou
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Après les bombardements du Liban... Vie quotidienne |
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Photos de destructions à
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Bethléem : Mur et check
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Israël bombarde la Liban |
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Envoyé :
jeudi 22 mars 2007 10:49
Objet :
avant dernière soirée...
Dernière soirée à Naplouse (sauf ce soir... une belle soirée en
perspective avec mes amis, autour de la musique et du
manger....)
J'ai demandé à mon ange gardien de m'emmener faire un dernier
tour de la ville, la nuit. On est passé partout où on a des
souvenirs.
Des
souvenirs très joyeux, comme celui du mariage où on a fait les
fous en klaxonnant , roulant à toute allure et musique à fond
avec tous les autres invités du mariage.
Ou
celui des photos qu'on a prises de tout là haut, le plus haut
que l'on puisse monter sur les montagnes de Naplouse sans
rencontrer de check point ou de soldats.
Des
souvenirs forts comme celui de la vieille ville, occupée et sous
couvre feu ,où on a circulé avec le 4/4 pour faciliter les
passages des ambulances pendant la dernière grosse incursion.
Des endroits où il m'a attendue quand je m'enfonçais avec un
médecin palestinien dans les ruelles pour apporter un médicament
ou évacuer un malade.
D'autres souvenirs du marché où il décidait chaque fois pour moi
ce qui était bon ou non... contre ma volonté !!!
Des
endroits où, dans la voiture, on discutait ferme de l'Islam, du
voile des femmes et de leur robes informes, du plaisir du sexe
des femmes et des hommes, de ma laïcité, de sa croyance et de sa
pratique religieuse. Des discussions politiques sur la
situation, les différents partis,les
suicidal bombers, les
issues possibles, son désespoir de l'avenir de ses enfants.
Et
aussi encore et encore l'histoire de la Palestine, les dates,
les faits, les hommes...
On
est allé fumer une chicha et manger un cocktail de fruits. Des
femmes voilées fumaient le narguilé en buvant du café et en
riant. A la table voisine, 2 jeunes femmes et une petite fille
de 4 ans. Elles mangeaient des frites, des fallafels et buvaient
du coca. La maman de la petite a demandé qu'on prenne une photo
en disant: "son père est un martyr".
Il
y avait du monde dans Rafidia hier soir. C'était le premier jour
du printemps et la fête des mères.
ll
faisait doux.
Et
à 22H les soldats n'étaient pas encore là.....
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Envoyé :
mercredi 21 mars 2007 15:09
Objet :
my broken foot (J'ai
le pied cassé)
J'ai bien tenté un truc pour rester un peu plus en Palestine...
Mais bon, pas assez pour être immobilisée ici... et tant mieux
franchement... Il y a plein d'autres moyens d'y revenir...
Une
pierre qui ne faisait pas son boulot de pierre palestinienne à
Naplouse s'est glissée sous mon pied et.... surpris, celui ci a
glissé, s'est tordu et s'est cassé...
ça m'a permis de connaître aussi le côté patient des urgences de
Naplouse... et je reviens avec un joli plâtre qui sera plein de
graffitis palestiniens...
Naplouse est pleine d'hommes en armes ET en uniforme. Les
voitures respectent les feux de circulation et on voit beaucoup
moins de voitures volées. Il est aussi plus facile de circuler
au centre ville, moins encombré.
Les
nuits de Naplouse sont de plus en plus tôt emplies de soldats
venus de toutes les entrées de la ville, de bombes sonores et de
tirs israéliens en l'air, sans argument de recherche ou autre...
et la nouveauté est, pour les soldats ,d'entrer tôt en fin
d'après midi, faire du bruit, affoler tout le monde, ressortir
et refaire une entrée quelques heures plus tard. Juste empêcher
une vie quotidienne normale, empêcher les gens de dormir
calmement (si cela existe encore en Palestine) et installer plus
encore cette guerre psychologique...
Cette nuit un jeune homme de 23 ans a été tué par les soldats au
camp Asqar.
Et
aujourd'hui c'est la fête des mères en Palestine et aussi le 1er
jour du printemps, et le soleil et là, puissant et chaud...
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Envoyé :
dimanche 11 mars 2007 23:38
Objet :
de Gaza
de
GAZA
j'ai
quitté Gaza il y a quelques heures, emplie d'une tristesse
qui ne me lâche pas. Gaza si différente de ce que
j'imaginais, plus vivante et colorée que toutes les images
que j'avais dans la tête. certes cette photo c'est celle
d'un joli quartier... mais c'est Gaza.
bien sûr, pour arriver à Gaza,
c'est pas tout simple... on arrive au bout d'une route
fermée par le mur, ce fameux mur... on rentre ensuite dans
un hall immense protégé par des hommes en civil et armés
après avoir été contrôlé par des soldates dans une
guérite.
dans ce hall digne d'un aéroport
international, je suis invitée à rentrer dans un box
vitré, surplombé par une cage de verre où 2 soldates
s'affairent à entrer dans un ordinateur nom, numéros et je
ne sais quoi encore concernant mon identité. j'ai droit à
un tampon de sortie d'Israël "Erez" sur mon passeport, ce
qui promet des heures joyeuses à l'aéroport Ben Gourion
.....(tu étais à Gaza, pourquoi???)
puis je passe des tourniquets,
qui me font me retrouver dans un sas,chaque fois
prisonnière du tourniquet suivant, embarrassée de ma
valise et de mon ordinateur sur le dos...
et puis une porte, massive, sans
poignée, en lourd métal. coincée entre cette porte en face
de moi, une barrière métallique derrière , un hangar sur
le côté et une autre barrière fermée menant sur un no
man's land prisonnier d'un mur (oui toujours ce même mur)
, de barbelés et plus loin des miradors.
et pas trace humaine. je
retrouve les ambiances de films de science fiction .
d'autres personnes arrivent dans
ce sas isolé et nous attendons..... après 20 à 30 minutes
la porte coulisse et s'ouvre.....sur une vingtaine
d'hommes qui attendaient de l'autre côté pour faire le
chemin dans le sens inverse.
ensuite la longue marche vers le
côté palestinien commence.... un long tunnel,à découvert
sur le côté, peu rassurant quant à une éventuelle
protection en cas de tirs...
enfin des hommes au bout de ce
boyau ..... des militaires palestiniens, des femmes dans
une guérite qui contrôlent et relèvent mon passeport, des
sourires, des mots arabes,et voilà Gaza...
je suis attendue, tant par le
soleil que par mon ange gardien gazaoui... premières
images de ravage, la zone industrielle complètement
détruite :
puis on traverse encore quelques
barrières et on salue quelques militaires palestiniens ,et
nous voilà sur la route vers Gaza city. sur la gauche le
tristement célèbre village Beit Hanoun. rapidement des
carrioles tirées par des ânes, plein d'ânes dans Gaza!des
ânes, des chèvres et des orangers. les gazaouis disent que
la bande de Gaza était couverte d'orangers. il en reste
très peu, peu d'oliviers aussi.. des vergers entiers ont
été détruits.
la mer est présente,
partout....c'est le seul horizon de la bande de Gaza. un
horizon relatif, et seulement visuel, puisque que la mer
est souvent interdite aux pêcheurs , selon les décisions
israéliennes. quand c'est possible, alors on voit une
ligne d'horizon couverte de bateaux de pêche et on sait
qu'on va se régaler de poissons frais.
la mer est aussi un endroit de
détente, relatif, selon la situation. il y a des familles
sur la plage, toujours attentives.
la mer est belle.......
je suis rentrée triste de
Gaza....
triste de cette magnifique terre
emprisonnée, très triste d'y avoir goûté,d'y avoir joui de
sa beauté.... sans les Palestiniens restés en West Bank,
interdits de sortir de Naplouse, interdits de circuler
dans leur pays, interdits de voir ces paysages, de humer
l'air marin, interdits de rencontrer leur famille d'ici.
triste de ramener des photos de
Gaza, que la plupart , pour les plus jeunes n'ont jamais
vue, que d'autres n'ont vue qu'une seule fois, dont rêvent
certains. ramener ces photos et raconter ce que j'ai vu.
triste de savoir qu'ils vont me
demander encore et encore de revoir ces photos qu'ils
m'ont demandé de prendre;triste de les voir heureux que
j'ai aimé Gaza....
triste de ce gâchis...
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Envoyé :
mercredi 28 février 2007 17:12
Objet :
situation à Naplouse
Je
viens de rentrer de la ville où toute la journée j'ai suivi une
ambulance, en tant que ONG internationale facilitatrice des
soins.
j'ai passé plusieurs heures a l'entrée de l'hôpital Rafidia où 4
voitures militaires plus un bulldozer contrôlaient l'accès.
j'ai parlementé avec les soldats pour faire rentrer un
technicien de radio , qui attendait depuis 3h. Un homme
attendait depuis 9h30 ce matin, en plein soleil, sans savoir
quoi. Au final 4 hommes ont été arrêtés. je suis restée avec eux
jusque maintenant, tout en parlant aux soldats pour faire
rentrer soit un blessé, soit une ambulance .
Des malades et blessés sont rentrés sur leurs jambes ! Des
voisins m'ont donne pain, boisson et fruits pour les prisonniers
en plein soleil.
La Croix Rouge internationale était la aussi, et réfère les
événements. La présence d'internationaux permet que les soldats
se conduisent à peu près correctement
Dans la vieille ville j'ai rencontre la maman d'un des hommes
recherches en allant distribuer du pain et des médicaments..
Elle a été arrêtée pendant 9 h et les soldats ont promis de
revenir.
il y a plein de gamins, dans toute la ville, qui jettent des
pierres sur les soldats qui répondent par des sonic bombs et des
gaz.
La
nuit est tombée la maintenant. on entend encore des explosions.
un soldat israélien aurait été tué.
les rues sont très encombrées de poubelles renversées, de feu de
pneu, de pierres et autres obstacles pour empêcher les soldats
de passer....
Je ferai un mail plus détaillé plus tard.
A bientôt
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Envoyé :
dimanche 27 février 2007 22:09
Objet :
encore moi...
bah
oui..... encore moi.... mais bon dans un mois je
rentre.....vous verrez.....mes mails vous manqueront...
bisous! caty
la meurtrissure…
bon ok, j'avoue que j'ai fait ma chieuse en disant que les
médias ne parlaient pas de Naplouse et de la Palestine (ah !
ce correcteur d'orthographe qui ne reconnaît pas ce mot
Palestine et le souligne en proposant
palestinien.….)
ok je reconnais…. vous m'avez, chers lecteurs, envoyé des
articles, des références d'émissions et de reportages…..et pas
si mal que ça, selon moi. ok, c'est vrai…..moi même, sur ce
blog...http://marifnaash.blog.lemonde.fr/
la nuit dernière a été calme,
étonnamment calme… aucun tir, aucune explosion…,étrange et pas
reposant pour qui s'endort depuis des mois dans les bruits de
mitraille…. l'armée est partie…
au matin les naplousis sont à
nouveau sortis. j'ai entendu le camion de ramassage des
poubelles juste après le chant de la prière .j'ai vu quelques
personnes dans la rue, quelques voitures rouler puis les
enfants le cartable sur le dos. les écoles et les universités
ont fonctionné. les magasins , pas tous, ont ouvert leur
portes. Naplouse a retrouvé un semblant de vie, pas encore
comme avant mais elle vit à nouveau. la ville est cependant
meurtrie ,une nouvelle fois. les gens ont peur et le disent.
ils s'attendent à une nouvelle incursion , rapidement.
avant l'incursion, depuis quelques
semaines il était devenu plus facile de traverser en voiture
un carrefour . étrange même de voir les voitures s'arrêter au
feu rouge….les policiers palestiniens armés tentaient de
remettre en place quelques règles citoyennes à l'intérieur de
la ville .on les voyait dans de nombreux endroits de la ville
faciliter la circulation par exemple ou surveiller des rues
commerçantes . quelques prémisses de cohérence dans les règles
de vie de la cité….
et l'incursion a eu lieu…..faut il y
voir une relation?
les soldats cherchaient 9 personnes.
ils ont pris possession des radios et TV locales et ont fait
défiler sur les écrans et sur les ondes les noms de ces 9
personnes. ils en ont arrêté plus de 100 . ils en ont relâché
une partie après quelques heures. d'autres ont été emmenés
"vers une destination inconnue" selon l'expression officielle.
ils sont repartis ce matin après avoir trouvé seulement 2 des
9 recherchés.
aujourd'hui des rumeurs disaient que
des soldats occupaient des maisons dans la vieille ville. les
rumeurs se sont révélées
fausses.
la vielle ville est calme, et même des gens
recherchés s'y montrent .calme mais pleine de gens apeurés et
qui veulent raconter.
aujourd'hui j'ai rencontré des gens
:
dans un dispensaire, une femme avec
sa fille de 2 ou 3 ans : les soldats sont venus chez elle. à
chaque incursion ils rentrent et occupent la maison pour
quelques heures. sa maison est située dans un endroit
stratégique de la vieille ville.
le scénario est toujours le même:les
soldats entrent , souvent avec des chiens, confinent tous les
habitants ,souvent nombreux,dans une seule pièce et occupent
toutes les autres .le téléphone est coupé pour éviter toute
communication avec l'extérieur. sous raison de chercher des
armes, ou des résistants cachés, ils renversent tout dans la
maison, les meubles, les objets. parfois ils détruisent les
murs afin d'atteindre la ou les maisons voisines sans repasser
dehors.
un homme dans la rue: les soldats
lui ont dit que s' ils trouvaient une arme, ils tueraient
toute la famille.
une femme a dit que son fils de 5 ans était terrorisé et se
recroquevillait dans un coin à chaque fois que les soldats
pénétraient dans leur maison.
un jeune homme, volontaire des
services médicaux explique qu'il a été arrêté avec quelques 45
autres jeunes volontaires, et emmené dans une jeep au check
point Huwara; là il a été battu. après qu'il eut retrouvé ses
esprits, il a été battu à nouveau. il a été relâché avec
d'autres, après 15 heures de détention.
certains pensent encore que
certaines maisons sont occupées par les soldats. cette
stratégie militaire consiste a rester dans une maison, la
famille entière dans une pièce, sans communication possible
avec l'extérieur. cette occupation peut durer plusieurs jours.
elle sert de place avancée pour l'incursion suivante ,de moyen
de pression sur une famille et le voisinage pour obtenir de
informations divers et sur des personnes recherchées. cette
pratique est très courante dans le camp de Balata.
les gens dans la rue sont venus
spontanément discuter, raconter les 2 jours d'incursion et de
bouclage de la vieille ville. j'ai senti et entendu les jeunes
près à réagir au moindre
événement. la ville est
calme…..calme mais tendue….enfin était calme…..
ce soir on entend des tirs……
|
Envoyé :
dimanche 25 février 2007 21:13
Objet :
les infos et la réalité...
les infos officielles et
Naplouse sous couvre feu…
le décalage…..les
médias et la réalité……
je suis coincée à jérusalem.
ce matin très tôt un collègue naplousi m'a demandé de rester à
Jérusalem. naplouse est sous couvre feu, les soldats ont envahi
la ville.ils ont distribué des tracts expliquant qu'il
cherchaient 9 résistants et les voulaient "mort ou vifs".
toute la journée les infos me sont arrivées en direct par les
uns et les autres.l'armée a envahi la vieille ville, a fermé la
route principale avec des blocs de béton. des checks points sont
installés particulièrement dans la vieille ville.les soldats
détruisent les portes des maisons que les habitants refusent
d'ouvrir et fouillent systématiquement toutes les habitations de
la vieille ville.les hôpitaux sont encerclés, leurs entrées et
sorties contrôlées. l'armée a ouvert 2 écoles et sen servent
comme lieu d'interrogatoire.
les news sur euronews ce soir à 19h , heure locale, annoncent
que l'armée a quitté la ville.
étrange…… (voir article et lien ci après)
c'est pire encore :ce soir à 21h, les 80 véhicules militaires
présents dans la journée ont été renforcés par d'autres. leur
nombre est ce soir de 130, ils ont pris position encore plus
ferme autour de la vieille ville. des soldats et des jeeps
patrouillent en ville. la ville est complètement fermée à l'est
et à l'ouest.
l'hôpital Rafidia est complètement fermé par l'armée .les autres
hôpitaux sont encerclés et contrôlés.
on ne déplore "que" 6 palestiniens et 2 soldats blessés .
la ville est très calme. pas de tirs,
pas d'explosion…..les gens sont chez eux……on saura demain matin
de quoi la nuit sera faite…
|
Envoyé :
dimanche 28 janvier 2007 20:56
Objet :
Pauvre Palestine...
26 janvier 2007 Kidnapping à
Naplouse
La nouvelle a rapidement fait le tour
de la ville. Les téléphones se sont mis à sonner et la confusion
a vite régné. 3 français enlevés à Naplouse.
Pourquoi? Aucun élément de la
situation actuelle ne peut expliquer ce kidnapping.
Un marchand ambulant passe dans la rue
et pour une française très débutante en langue arabe, ses cris
sont vite assimilés à eux des manifestants politiques des
derniers mois. Mais non, il vend des légumes….
Des coups de feu ajoutent à la
confusion… Les informations arrivent peu à peu, très floues au
début, puis de plus en plus précises. On sait qui, on sait où et
on obtient quelques hypothèses.
Un mail du Monde officialise
l'enlèvement, déjà dépassé par les infos directes sur place.
Je reçois déjà de France des mails et
des sms inquiets.
La situation s'éclaircit et se dénoue
rapidement.
Les 3 français sont libérés.
La ville a retrouvé son calme relatif.
Cette ville est un village, un
quartier où tout se sait, vite, très vite. La radio et la télé
locales saisissent et diffuses les infos en live. Les nouvelles
courent dans les téléphones et lors des incursions on sait
toujours là où sont les soldats, là où il ne faut pas aller.
Cette ville est un village, un
quartier, entouré de militaires agressifs, de colons féroces et
de check points infranchissables.
Mais aujourd’hui, 26 janvier, les
kidnappés sont des Palestiniens, et le kidnappeurs aussi des
Palestiniens…. à Gaza et en West Bank [Cisjordanie] : 12
morts, 24 kidnappés, de nombreux blessés…
Ce soir un cessez le feu semble avoir
été décidé…
Voilà 2 jours je finissais mon mot par
un "cessez le feu" possible.
C’était être bien naïve… Les combats
ont repris de plus belle et les kidnappings kif kif…
Plus de 20 morts en 48 heures, des
blessés à la pelle et les appels à la paix bien inutiles…
envolés dans la tempête qui souffle depuis ce soir. Après un
week-end estival, voilà le temps qui se met au diapason du
climat ambiant….
Des coups de feu éclatent encore ce
soir. Qui sait de quoi la nuit sera faite…
J’ai vu ce vendredi, les maisons
détruites la semaine dernière, à Jérusalem, par Israël. Des
maisons palestiniennes bien sûr, illégalement construites bien
sûr…et très légalement détruites.
Les maisons des colons, tout aussi
illégalement construites restent en place….bien sûr….
J’ai pris quelques photos… qui ne
viendront que plus tard. Comme par hasard, j'ai laissé mon
appareil à Naplouse…alors j'ai emprunté celui d'un copain.
Des maisons détruites par les
bulldozers, j'en ai vues plusieurs à Naplouse, même entendu en
direct leur destruction.
Alors qu'est ce qui m'a poussée à vouloir voir, en plus celles
de Jérusalem-est ???
Et pendant mon week-end, sensé être moment de relâche de
l’esprit, loin des injustices et humiliations quotidiennes.
Mais voilà, j'ai vu.
Avec cette association israélienne :
http://www.icahd.org/eng/
Mais voilà, ce soir c'est l'escalade…
min chouf bokra, min chouf baden…(on
verra demain, on verra plus tard...)
|
Envoyé :
vendredi 19 janvier 2007
22:49 Objet :
Retour en Palestine, retour à Naplouse
Retour en Palestine, retour à
Naplouse.
Le passage à l’aéroport Ben Gourion à
Tel Aviv fut beaucoup plus facile que la sortie début décembre.
Aucune question, aucune fouille…. Juste un questionnement, entre
israéliens au sujet de mon visa de travail d’une année…et je
reçus maints « welcome » « have a good trip in Israël ».
Ma sortie en décembre fut beaucoup
plus compliquée : arrivée à l’aéroport avec un Palestinien,
arrêtés quelques kilomètres avant par des militaires en civil,
mon passeport pastillé de rouge, ainsi que tout objet que je
portais. Mon collègue palestinien a lui été contrôlé et j’ai dû
ouvrir le coffre et la boîte de secours d’urgence de la voiture.
Mes valises non, de toute façon elles seront bien fouillées
avant l’embarquement.
Une heure et demi de fouille,
démontage en règle de mes affaires jusqu’aux stylos,
déshabillage dans une cabine, fouille au corps par 2 soldates et
mille questions, en particulier au sujet de mon livre
d’apprentissage de la langue arabe et de mon agenda
palestinien….. « On t’a obligée à venir travailler ici ?
Pourquoi ne fais tu pas de la santé mentale en Afrique ?tu as
des amis arabes ? Donne moi des noms .Pourquoi cet agenda
palestinien ? Tu l’as acheté où ? Pourquoi tu veux parler
arabe ? « Les 2 objets suspects, l’agenda et le livre d’arabe
trônaient sur le comptoir, touchés avec dégoût par les 2
soldates qui m’interrogeaient. Toutes mes affaires étalées au
milieu de l’aéroport…. 3 passages des valises au scanner…. Pas
moins de 6 personnes pour s’occuper de mes valises et de moi et
un garde du corps personnellement attaché à ma personne qui ne
m’a lâchée qu’à l’entrée du hall d’embarquement. De quoi se
sentir VDP (very dangerous person)…C’est vrai que l’avion qui me
ramenait à Bruxelles n’était qu’à moitié plein et que les autres
voyageurs n’avaient pas mon profil…..
Le retour fut donc étonnamment simple.
On prend l’habitude de se préparer à rester calme aux contrôles,
barrages et checkpoints militaires quand on vit ici. Et bien sûr
comme étranger, les procédures sont, oserais je dire, très cool
par rapport à celles pour les Palestiniens.
De toute façon l’aéroport est interdit
aux Palestiniens……
Naplouse est toujours aussi belle, le
soleil radieux, les couleurs superbes……les soldats du check
point fidèles à eux-mêmes…ou à leurs collègues passés et
futurs…. Toujours les mêmes demandes du passeport, et moi,
fidèle à moi-même à protester, peut être plus durement qu’avant,
disant haut et fort que ceci est un check point militaire et pas
une frontière. Le tourniquet à poulets est toujours là, les
files d’attente des hommes compressés aussi….rien n’a changé ???
Ah si….il y a quelques traces sur le côté de la route, qui
pourraient sembler être un début du commencement d’une
route…..la rumeur disait que le check point Huwara serait
supprimé et remplacé par celui de Zatara, à quelques kilomètres,
là où les palestiniens se font contrôlés une énième fois autour
de Naplouse. La nouvelle rumeur dit que non. Et que Huwara
deviendrait un gros check point…. Quelques jours plus tard, j’ai
vu des militaires gradés examiner le terrain.10 jours après, les
travaux ont commencé, de la terre en tas, des bulldozers au
travail (il fait bon être bulldozer en Palestine…..je vais vous
dire pourquoi…). Il semblerait que la 2nde rumeur pourrait être
une réalité. Alors Naplouse serait enfermée par un terminal, Un
terminal c’est comme ce qu’on connaît en France aux péages
d’autoroute….un terminal est construit en dur et est fait pour
durer. Un terminal coupera quasi définitivement la ville de son
environnement.
Il fait bon d’être bulldozer en
Palestine parce qu’un bulldozer a beaucoup de travail. En
retournant à Jérusalem, j’ai vu de nouveaux mobil homes, et pour
y accéder, de nouvelles ébauches de routes…tracées au
bulldozer…. (Vous avez entendu qu’il n’y avait plus de nouvelles
colonies ??? bien sûr que non…ce sont juste des extensions des
colonies existantes…quelques kilomètres plus loin…).
Il fait bon être bulldozer en
Palestine… un bulldozer fait toujours partie des convois
militaires d’incursion. Cette semaine, dans plusieurs endroits
de Palestine, des bulldozers ont détruit des maisons. Il y a
mille raisons pour détruire des maisons palestiniennes. Ça peut
être parce que les habitants ne sont pas en règle, alors on les
chasse et on détruit leur toit. Ça peut être parce qu’on
recherche un de ceux qui y habitent. Cette semaine, l’un d’eux
n’étant pas là, les soldats ont arrêté ses 3 frères et détruit
la maison. A Naplouse cette semaine, les bulldozers ont détruit
des murs et des maisons dans la vieille ville parce lors de
l’incursion les militaires ne pouvaient pas rentrer dans
certaines rues, à cause de leur étroitesse. Ils s’y sont fait un
passage.
Ça peut être aussi parce que la maison
se trouve sur le tracé du mur…(.non la construction n’est pas
arrêtée….qui vous a dit ça ???). Alors le bulldozer qui sait
bien détruire les maisons abat aussi les oliviers et laboure les
terres pour faire place nette au mur.
Alors voilà, non ça n’a pas beaucoup
changé. Il y a toujours autant de barrages, de checks points et
de contrôles infâmants (mais qui donc vous a dit que les
barrages étaient levés ???)
Non, ça n’a pas changé beaucoup….hier
Naplouse a été réveillée par les hélicoptères et une
cinquantaine de véhicules militaires, au très petit matin, un
mort, 6 blessés.
Ah si, l’ambiance a changé…. Une
atmosphère lourde papable dans la ville. Des gens inquiets et
qui ne se sentent pas en sécurité. Les incursions israéliennes ?
Non.. ; Ça, ça fait des années….c’est pas nouveau…..
Ce sont les combats fratricides qui
font peur …
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Photo envoyée par Catherine
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Envoyé :
mardi 28 novembre 2006 10:15
Objet :
une
belle journée...
27 novembre 2006
Une belle journée de fin novembre… du
soleil, du soleil chaud… Dans la voiture il fait chaud, presque
au point d'enclencher la clim…
Nous voilà partis, la traductrice, mon
ange gardien et moi, pour une rencontre avec des partenaires à
Azoun , un village près de Kalkylia.
Kalkylia. la ville enfermée par le
mur. Le paysage est toujours grandiose, le soleil magnifique, le
village très joli, plein d'enfants, de jeunes qui nous
interpellent, le réunion pas mal du tout…
On repart….un groupement de gens à un
croisement dans le village, des voitures qui ralentissent et des
gens qui nous crient : « y a des gamins qui jettent des pierres
sur les soldats ». Une voiture militaire est là, 4 soldats,
mitraillette en joue, visent des gamins, 8, 12ans, cachés
derrière un mur, comme s'ils jouaient à cache cache en rigolant.
Ils ne vont quand même pas tirer sur ces gamins ????? Ça arrive
Catherine…..mais bon, non ça va pas arriver, c'est pas
possible….
Je commence à me glacer. On continue,
jusqu'à arrêt complet d'une file de voitures. Une seule jeep, 4
soldats rigolards. La route est bloquée, le village entier est
bouclé. Personne ne sort, personne ne rentre. Des hommes sont
assis sur des chaises, tout le monde se parle, certains
chauffeurs tentent de parlementer avec les soldats pour passer.
Non, personne ne sort. Les autres bloqués en face font des
signes, des gamins s'avancent. Non, les soldats les empêchent
aussi de passer.
Une carriole arrive, tirée par un âne,
conduite par une femme d'âge respectable…elle fait comme si de
rien n'était. Elle passe…. Un soldat tente de l'en empêcher….
D'un revers de la main, fouet dressé, elle semble lui dire :
dégage, laisse moi passer !!! Le soldat lève les yeux au ciel
et….la laisse passer en se tournant vers son collègue….
Cachez cet âne que je saurai bloquer
!!!! La vieille, la carriole et l'âne rentrent dans le village……
C'est l'heure de la prière. Le
chauffeur de la voiture précédente descend de la voiture, trouve
un carton, le déplie et l'étale sur le trottoir….et se met à
prier…. C'est à ce moment que les soldats décident de lever
l'ancre…. En quelques secondes le blocage est levé, les voitures
circulent…sauf celle devant ! La prière n'est pas finie….
On attend…..
Des hommes arrivent en suivant la jeep
qui arrive du village. Ils réclament les clés de leurs voitures.
Les soldats ont confisqué leurs clés. Les soldats font la sourde
oreille et vivent leur vie de soldat israélien en Palestine…..
Ils gardent les clés…..
Les gens du village nous ont raconté
que souvent les soldats bloquent le village plusieurs heures,
apparemment sans raison, si ce n'est celle de perturber la vie
quotidienne des habitants......
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Envoyé :
samedi 25 novembre 2006 01:21
Objet :
Je rentre
25 novembre 2006
Je rentre
Je rentre à la maison. J'ai fini les 6
mois de mission à Naplouse. Je rentre. Je vais retrouver ma
famille, mes amis, impatients mais beaucoup moins que moi !
Je rentre, je vais retrouver ma ville,
le ciné, les rues, la campagne électorale en cours, les « affaires
« françaises et toutes ces occupations nationales….
Je rentre….
Mais juste pour un mois…..
J'y retourne… j'y retourne encore 3
mois…. J'ai pas fini, j'ai pas tout compris, j'ai pas clos…j'ai
juste ouvert des portes, suis pas encore complètement rentrée
dedans…faut que j'y retourne…
C'est mon dernier week-end à Jérusalem.
Un de mes collègues palestinien est venu avec moi. Resto avec tout
le monde. La maison est souvent pleine. Des collègues, des amis,
de Palestine, de Jordanie, de France, d'Égypte, d'Espagne, de
Grèce et d'ailleurs. Repas palestinien dans un des trop peu
nombreux restos palestiniens de Jérusalem-est.
Comme d'habitude, mélange de toutes nos
langues, et essai joyeux d'arabe naplousi, de Jérusalem et
d'ailleurs… mon équipe s'amuse à m'apprendre des mots typiques
naplousi avec un accent plus que « profond ».
Après le repas, il nous arrive souvent
d'aller prendre un pot dans une boite à l'ouest, réputée pour son
ouverture. S'y croisent des israéliens « de gauche », des
refuzniks, des étrangers et des arabes israéliens. On y danse, on
y drague, on y refait le monde tous ensemble….
Ce soir… pas possible pour notre
collègue de Naplouse ; il a une « permission » pour venir à
Jérusalem, avec « sortie en ville » autorisée jusque 19H, pas plus
tard. On a beaucoup pensé, lui et moi, à notre collègue de
Naplouse, interdit de sortir de Naplouse, parce que moins de
30ans, pas marié, donc… terroriste potentiel. J'ai parlé avec lui
sur le net, il a appelé son collègue. Il pose plein de questions
sur ce week-end.. Un week-end précédant, un autre collègue, du
camp de Balata est venu. Il m'a dit : Catherine ! cette
différence, ce monde ici, comment c'est possible ! Je sens qu'ils
me regardent tous, je me sens mal, je ne veux plus venir là… »
Je rentre…
Mais je reviens à Naplouse. Naplouse de
plus en plus secouée. Naplouse de plus en plus inquiète et
inquiétée. Pas une nuit où n'éclatent explosions, shootings. Il y
a 6 mois, les shootings et les incursions ne commençaient qu'une
fois la nuit bien installée, vers 1h du matin. Maintenant, dès 18
h, ça commence. Ça tire, ces tirs qui résonnent contre les flancs
de la montagne, qui claquent sèchement. Proches, très proches.
C'est souvent le camp Ein Beit Al Ma juste à côté de la maison
qui est visé maintenant. Et puis les bruits des véhicules
militaires, les rafales de mitraillette. Parfois les sirènes des
ambulances…
Une nuit, réveillée par une explosion et
les tirs qui l'accompagnaient, j'ai entendu le haut parleur.
Glacée par les paroles que j'entendais : « go out, quiettly » et
puis les tirs et encore l'horrible bruit du bulldozer et des
maisons détruites… même les chiens se taisaient… et puis des
tirs,encore des tirs…
Le lendemain la mosquée annonçait la
mort de 2 martyrs, tués dans la nuit.
Naplouse a enterré ses 2 jeunes, sous
les tirs en l'air de leurs compagnons.
Toutes les nuits l'armée entre, détruit,
blesse, tue. Toutes les nuits des bombes explosent sous les jeeps
militaires. Toutes les nuits les résistants résistent, avec
l'énergie du désespoir…
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Bande de Gaza
Impact de l’embargo international et des attaques de l’armée
israélienne
sur l’état de santé de la population
publié le
vendredi 17 novembre 2006
Depuis février 2006, les Territoires palestiniens occupés
souffrent des effets de l’embargo économique international décrété
par les principaux bailleurs occidentaux après la victoire du
Hamas aux élections parlementaires du 25 janvier 2006
Lire la suite :
http://www.france-palestine.org/article5188.html
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Envoyé :
mardi 7 novembre 2006 18:13
Objet :
Azarya
AZARYA
Cimetière d’AZARYA, séparé de Jérusalem par le mur.
La tombe du père de mon ami Khaled, décédé en mars de cette année.
Khaled m’a dit : « il n’a pas pu revoir Jérusalem de son vivant.
Son corps est resté de ce côté, maintenant son esprit est
partout ».
L’entrée » du cimetière:
AZARYA touche Jérusalem, il est derrière
le Mont des Oliviers,
Joli non ??
Le désert au loin…. Tout autour…..
Non pas tout autour…
autour il y ça :
Ma’ale adumin, la colonie qui s’étend…
qui encercle Azarya.
Ok, mais de l’autre côté, vers
Jérusalem….. C’est ouvert non ???? Non……. De l’autre côté il y a
çà :
ici, le vieux monsieur rencontré m’a
expliqué que sa fille habite à 300 mètres de l’autre côté . Ils ne
se voient plus. Il n’a pas « l’autorisation « pour se rendre à
Jérusalem. Et encore çà :,
le Mont des Oliviers derrière le mur,. Juste là derrière ce mur,
se trouve l’hôpital AUGUSTA VICTORIA, avant l’arrivée du mur il
était à 5 minutes. A plusieurs heures maintenant.
Et puis çà c’est la route coupée pour
aller à
Jérusalem
Encore çà :
Ici, la route pour aller à
Bethléem (qu’on voit au fond):
Une route que pour les Palestiniens…
Qui ne peuvent s’y rendre qu’après avoir
traversé ce check point :
Sans leur voiture. C'est-à-dire que pour
se rendre à Bethléem et dans le sud de la West Bank, un
Palestinien doit traverser ce check point à pied, prendre un taxi
de l’autre côté et s’engager sur cette route en lacet, par tout
temps, hiver comme été, sous la pluie comme sous le soleil.
Les routes à 4 voies sont interdites aux
voitures à plaques vertes (palestiniennes) seules les jaunes ont
le droit d’y circuler.
Et celle là pour finir…. Sans
commentaire….
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Envoyé :
vendredi 3 novembre 2006 22:30
Objet :
Coup
de blues
C’est quoi ce coup de blues qui
s’incruste en moi ?? C’est quoi cette tristesse qui s’installe ??
Enfin quoi…… qu’est ce que c’est ce
petit bout de terre qui ne porte même plus de nom sur les cartes,
dont on ne parle jamais aux infos qu’à travers israel, à travers
des histoires de terroristes, de roquettes et de tsahal….. (oui
oui, l’armée israélienne s’appelle tsahal, tsahal parle, tsahal
fait des déclarations…..) Une terre qui s’efface peu a peu ,
écrasée par des maisons modernes, propres et alignées,et toutes
pareilles,un bout de terre dont les villes ont des noms même pas
conformes aux cartes officielles….
Non mais, pourquoi un coup de blues ????
Pourquoi avoir mal de voir cette
barrière de sécurité qui protège le vrai pays avec un nom, un
gouvernement, pas en prison celui là, un pays qui reçoit des
visites officielles, dont on parle partout dans le monde en citant
son nom et son armée par un joli petit nom ?….
C’est vrai quoi, pourquoi pleurer
d’entendre les récits des terroristes qui veulent aller de l’autre
coté des check points, ces checks points qui protègent le vrai
pays de leur agissements meurtriers….c’est vrai quoi, qu’ils
vivent, ces terroristes, dans leur bouts de terre à l’intérieur
des ces barrages …. C’est vrai quoi, qu’ils y vivent et enfin
foutent la paix au vrai pays avec son vrai nom…..
Et puis quoi, bon, il faut leur ôter
l’envie de venir dans le pays civilisé….faut les humilier : les
faire chanter une chanson,, les faire déshabiller, les faire
poireauter, les faire s’écraser contre les tourniquets, leur faire
peur en les obligeant à passer devant le soldat en joue avec sa
mitraillette, et puis quoi de temps en temps faut en tuer un
aussi …ben oui…c’est pour du vrai tout ça….faut pas rigoler non
plus…..c’est dangereux des terroristes qui persistent à vouloir
vivre , eux et leur famille sur ce bout de terre sans nom….
Faut les arrêter, en mettre de plus en
plus en prison, les empêcher de nuire au beau et vrai pays , celui
qui dégaine au moindre frissonnement , celui qui tue les mouches
au bulldozer….
Détruire leurs oliviers qu’ils
s’entêtent à faire vivre, empêcher les jeunes d’étudier …..
Les éliminer, les enfermer, les
encercler….
Les affamer, les réduire à néant….
C’est quoi ce coup de blues ????
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Envoyé : dimanche 15octobre 2006
19:59 Objet :
15 octobre
15 OCTOBRE 2006
La pluie est arrivée…. Et pas un petit
crachin de rien du tout, non non, la pluie et le vent, les nuages
et les couleurs du début d’automne. Même que tout ça pourrait
rivaliser avec les couleurs magiques lilloises !!!
Donc la pluie, sur la poussière ocre
accumulée tout l’été, les fossés et chaussées défoncées… ça donne
de la boue, des torrents de boue, des plaques sur les routes
dignes de nos plus belles plaques de verglas… Sur la route ce
matin pour rentrer à Naplouse, mon ange gardien par liaison radio,
m’a prévenue : Attention Catherine !!! C’est du savon !!!
Oui du savon, un bus palestinien s’est
renversé, plusieurs morts, des blessés. La route est détournée. Ce
que je pensais être un check point est un barrage militaire…
pacifique. Un soldat m’explique en hébreu qu’il y a eu un
accident. Me voila sur la route parallèle, sillonnant les paysages
grandioses, arides, habités par des grappes de bédouins, dans
leurs tentes, parcourus par les chèvres et les bergers .La pluie
et le vent alternent et je roule doucement, soufflée comme à
chaque fois par cette majestueuse beauté que je prends en pleine
face…
Habités aussi par des villages neufs,
pleins de maisons toutes pareilles, entourés de miradors et de
grandes antennes militaires, parfois de barbelés… des colonies…
certaines en sont encore à leur balbutiements, ce ne sont que
quelques mobilhomes reliés aux poteaux électriques. Une amie
palestinienne, pas sortie de Naplouse depuis quelques mois, avec
qui je faisais cette même route il y a quelques semaines s’est
sentie très écœurée de constater l’avancée de ces constructions
sur la terre palestinienne.
La grand route retrouvée je reconnais le
check point Zatara , un contrôle habituel, long pour les
Palestiniens venant de Naplouse, pourtant déjà contrôlés à Huwara
et parfois entre les 2 par des soldats, protégés dans une guérite
et l’arme pointée vers les voitures.
Les torrents d’eau traversent le village
juste avant l’entrée de Naplouse.
Au check point, comme d’habitude, le
soldat fait un signe des doigts, négligemment, pour m’autoriser à
avancer. Un nouveau. Il a appris par ses pairs comment utiliser le
code des doigts…
Bonjour. Ma carte professionnelle. Ça ne
suffit pas, il veut la licence de la voiture. Je discute, comme à
chaque fois que ma carte ne suffit pas… Il veut mon passeport. Je
refuse, comme d’habitude :
« Est-ce une frontière ici ?? Non. Donc
pas besoin de passeport…»
Et nous voila entamant une discussion…
il a l’air ouvert…
« De où viens-tu ? « Je suis française »
« Et tu viens travailler ici ??? ( avec
un air très étonné) Oui, ça fait 5 mois.»
« Mais c’est très dangereux de venir
ici !! »
« Tu es nouveau ? » « Oui, nouveau.., »
« Tu penses que c’est dangereux de venir
ici ? Pourquoi ?»
« Parce que on rentre toutes les nuits
ici à Naplouse »
« Tu veux dire que c’est à cause de
vous que c’est dangereux ?»
« De moi…? » (Le you anglais est
trompeur…), avec un air étonné et un sourire, non pas moqueur ni
malicieux, mais naturel, enfantin.
« Non pas toi… bien sûr, vous, les
soldats, … »
« Oui !!! Bien sûr !! » me dit il.
Il ne me dit pas, comme maints de ses
prédécesseurs, que ce sont le Palestiniens de Naplouse qui sont
dangereux…
« Oui c’est dangereux, je lui réponds,
parce que toutes les nuits vous êtes là .Mais j’y travaille, il y
a beaucoup de besoins ici… »
« Oui me dit il, il y a beaucoup de
besoins… »
Un joli sourire triste….. Et un « bonne
journée, bon courage »…
Avant de traverser la ville et rejoindre
le bureau ,après le passage du check point il faut encore
traverser des barrages… de taxis… de taxis jaunes, dans tous les
sens, certains sans chauffeur, arrêtés au milieu de la route,
entre les énormes plots posés par les militaires. Il faut
klaxonner, reculer, sourire, répondre avec mon arabe très
débutant, faire des signes (oui oui j’en connais maintenant !!!),
négocier le passage, le côté de la route. Il faut encore manœuvrer
à travers les gens, des vieux en tenue traditionnelles, des femmes
voilées, des enfants, des étudiants, des étudiantes, des hommes
portant des bébés emmitouflés et des hommes tirant ou poussant des
carrioles pleines à craquer de ce que je n’ai jamais su définir…
Tous se dirigent vers le tourniquet,
vous savez, le tourniquet à poulets…
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Envoyé : samedi 14 octobre 2006
14:32 Objet :
vidéo
du Monde
Au check point de
Bethléem hier :
Échauffourées à un check-point de Cisjordanie
En
Cisjordanie, des échauffourées ont éclaté entre Palestiniens et
policiers et soldats israéliens à cinq check-points, vendredi 13
octobre. Pendant la période du ramadan, des milliers de
Palestiniens de Cisjordanie passent les check-points pour se
rendre à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, un haut lieu saint de
l'islam, afin d'y assister aux prières du vendredi. (Le Monde)
http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0@2-3218,54-823331@51-803567,0.html
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Envoyé : mercredi 11 octobre 2006
10:11 Objet : texte de Nurit Peled
Éducation ou contamination des
esprits ?
Nurit Peled-Elhanan
La docteure Nurit Peled est
professeur à l'université hébraïque de Jérusalem
[1]
" Le Dr Nurit Peled-Elhanan est chargée de cours en sciences du
langage à l'Université hébraïque de Jérusalem, spécialisée dans le
discours au sein de l'éducation israélienne, avec un accent mis
sur les représentations visuelles et verbales des Palestiniens et
des juifs non occidentaux. En septembre 1997, Samarder, la fille
de Nurit, a été tuée par un Palestinien dans une attaque suicide.
Elle et sa famille sont membres des Familles en deuil
palestiniennes et israéliennes pour la paix. Ses deux fils sont
actifs dans les mouvements de paix des refuzniks et de Combattants
pour la paix, un nouveau mouvement d'ex-combattants israéliens et
palestiniens. Nurit Peled-Elhanan a reçu en 2001, le prix
Sakharov du Parlement européen pour les droits de l'homme et la
liberté de pensée. Elle est actuellement en tournée aux USA avec
une femme palestinienne (Hanan Abu Ghosh) qui a perdu son frère
âgé de 17 ans suite à des tirs israéliens". Mazin Qumsiyeh
Discours tenu à l'université du
Connecticut, New London, 27 septembre 2006,
publié le mercredi 4 octobre 2006
"Cher père,
quand tu seras sur ma tombe
vieux, fatigué et très seul,
et que tu verras comment ils m'ont
enterré :
demande-moi de te pardonner, mon père."
Je voudrais dédier ces mots à tous les
garçons et filles palestiniens, à tous les garçons et filles
libanais, ainsi qu'à tous les garçons et filles irakiens qui ont
été massacrés par des garçons soldats israéliens et américains à
l'esprit contaminé, et qui ont récemment rejoint ma propre petite
fille dans le royaume souterrain des enfants morts, qui grandit
sous nos pieds pendant que je parle [1].
.Je voudrais leur dire de ne pas
s'inquiéter : Enfants, vous y serez bien reçus et personne ne vous
blessera simplement parce que vous avez fait l'école buissonnière
ou parce que vous sortiez un voile sur votre tête ou parce que
vous viviez dans un certain endroit. Reposez en paix, chacun a
droit à une égale dignité dans votre nouveau monde. C'est le monde
où les enfants israéliens demeurent côte à côte avec les enfants
palestiniens. Là ils reposent, victimes et meurtriers, dont le
sang a été longtemps absorbé par la Terre sainte, qui a toujours
été indifférente au sang. Là ils reposent, tous victimes de
duperie.
Vous tous, enfants morts, avez été
trompés, parce que votre mort n'a abouti à rien du tout et le
monde continue à vivre comme si votre sang n'avait jamais coulé.
Parce que les leaders du monde continuent à jouer leurs jeux
meurtriers, en vous utilisant comme des dés et en utilisant notre
chagrin comme carburant pour leurs machines à tuer. Parce que les
enfants sont des entités abstraites pour des généraux et que le
chagrin est un outil politique. Vivant des deux côtés, celui des
victimes et celui des tueurs, je continue à me demander quels sont
les moyens qui font que de bons enfants israéliens sont
transformés en monstres assassins, quels sont les moyens qui
contaminent autant leurs esprits pour qu'ils en viennent à tuer,
torturer et humilier d'autres enfants, leurs parents et
grands-parents, et à sacrifier leur propre vie pour rien d'autre
que la folie et la mégalomanie de leurs chefs.
Dans le prétendu monde occidental
éclairé chacun se sent très légitime quand il blâme l'islam pour
les attentats suicide et la terreur. Mais qui songerait à blâmer
le judaïsme pour meurtre ? Les enfants juifs ultra-orthodoxes qui
n'ont jamais quitté Brooklyn savent que tuer des Arabes est un «
mitzva » (commandement sacré) car pour eux ce sont des « vilde
hayeths » (bêtes sauvages). Et les enfants israéliens commettent
réellement les crimes de massacre et de torture. Ni le judaïsme ni
l'islam ni aucune autre religion dans ce domaine ne sont la cause
des meurtres et de la terreur. C'est l'éducation raciste qui
l'est. C'est l'impérialisme américain qui l'est, c'est
l'impitoyable régime d'occupation israélien qui l'est. Les femmes
et les enfants qui souffrent le plus de la violence occidentale
aujourd'hui sont les femmes musulmanes mais le racisme ambiant
fait que la souffrance de ces femmes est imputée au fait qu'elles
sont musulmanes.
Le monde occidental aujourd'hui est
infecté par la peur de l'Islam et de la matrice musulmane. La
grande France de la liberté-égalité-fraternité est effrayée par
des petites filles voilées, l'Israël juif appelle, dans des
discours publics et des livres scolaires, les citoyens arabes
d'Israël un « cauchemar démographique » et « l'ennemi intérieur ».
Quant aux réfugiés palestiniens vivant sous occupation, ils sont
définis dans les livres scolaires israéliens d'histoire comme un «
problème à résoudre ». Il n'y a pas bien longtemps c'étaient les
juifs qui étaient un problème à résoudre.
Ceci en dépit du fait que les gens qui
détruisent le monde aujourd'hui ne sont pas musulmans. Les gens
qui utilisent les armes désastreuses les plus sophistiquées pour
tuer des milliers de civils innocents ne sont pas musulmans. Ils
sont chrétiens, et juifs. Néanmoins ce sont ceux qui appartiennent
aux cultures judéo-chrétiennes, qui soutiennent les crimes contre
l'humanité américano-britanniques et israéliens, et en particulier
contre les musulmans partout dans le monde, les personnes qui
envoient leurs enfants au combat dans ces guerres inutiles
impitoyables au nom de la démocratie et de la liberté qui sont des
noms de code pour l'avarice et la mégalomanie, qui se voient
eux-mêmes comme éclairés et blâment tout cela au nom de je ne sais
quel clash imaginaire des civilisations.
Quelle solution ce monde frappé par la
peur offre-t-il aux Palestiniens, aux Irakiens ou aux Afghans qui
sont harcelés, maltraités, torturés et affamés par les crimes et
l'exploitation occidentaux ? L'offre générale que ce monde éclairé
leur fait consiste à dire : soyez comme nous. Constituez une
démocratie comme les nôtres, embrassez nos valeurs qui vous
méprisent, qui vous considèrent comme un tas de primitifs
inférieurs qui doivent être cultivés ou épurés.
Ceci, mesdames et messieurs, est
l'attitude qui permet aux soldats américains de violer, torturer
et tuer des hommes, des femmes et des enfants musulmans par
milliers, qui permet à des soldats israéliens d'ordonner aux
femmes palestiniennes de se déshabiller devant leurs enfants pour
des raisons de sécurité, aux geôliers de les maintenir dans des
conditions inhumaines, sans les règles hygiéniques nécessaires,
sans eau ou matelas propres et de les séparer de leurs nourrissons
et enfants en bas âge. De bloquer leur chemin vers l'éducation, de
confisquer leurs terres, de détruire leurs puits d'eau, de
déraciner leurs arbres et de les empêcher de travailler leurs
champs. C'est ce qui permet aux pilotes israéliens de laisser
tomber une centaine de bombes d'une tonne par jour sur le secteur
le plus peuplé au monde - Gaza. C'est ce qui permet à Israël de
voter les lois racistes qui séparent des mères, des pères et des
enfants.
Les femmes palestiniennes, irakiennes et
afghanes sont des mères comme moi. Et quand elles perdent un
enfant, même si c'est un enfant de 12 ans, leur douleur est égale
à la mienne. Mais en plus de perdre leurs enfants, elles perdent
également leurs maisons, leur vie et leur futur parce que le monde
n'écoute pas leur souffrance et ne punit pas leurs meurtriers.
Leur honneur de femmes et de mères est écrasé. Leur identité est
détruite et leur cri n'est pas entendu. Leur foi et leurs
coutumes, leurs modes de vie séculaires sont traités par le
mépris.
Les soldats américains ne sont en fait
pas les seuls à massacrer des « Arabes » : les soldats israéliens
le font aussi avec les Palestiniens et les Libanais. Et ces
soldats israéliens n'ont probablement jamais vu un visage humain
arabe avant de se retrouvent à l'armée. Mais ils ont appris,
pendant 12 longues années, que ces gens sont primitifs, qu'ils
élèvent des enfants pour les envoyer dans la rue jeter des pierres
sur nos soldats qui-veillent-au-maintien-de-la-paix, qu'ils
sont incultes parce qu'ils ne reçoivent pas notre éducation, étant
fourbes et sales parce qu'ils ont une autre notion que nous de la
politesse, qu'ils s'habillent différemment et se couvrent la tête
avec différents morceaux de tissu. Eh bien, d'après mon
expérience, il y a beaucoup plus de keffiehs que de kippas dans le
camp des partisans de paix. Des enfants israéliens sont empêchés
de connaître leurs voisins immédiats, leur histoire et leur
culture, leurs mérites. Des enfants israéliens sont éduqués à voir
en leurs voisins des éléments indésirables. Ce n'est pas de
l'éducation, c'est de la pollution mentale.
Le scientifique Richard Dawkins a été le
premier à parler de virus mentaux. Les enfants, parce que leurs
esprits sont crédules et ouverts à quasiment toute suggestion, ne
sont pas immunisés contre les pollutions mentales de toutes sortes
de propagande et de mode. Ils se laissent facilement persuader de
percer leurs visages et de tatouer leurs fesses, de mettre leurs
casquettes à l'envers et de dénuder leurs ventres, de croire aux
anges et aux fées.
Ils acquièrent également facilement les
croyances politiques et s'approprient les cartes mentales qui
influenceront plus tard leurs décisions sur la question des
futures frontières de l'État et sur la nécessité de la guerre.
Tous nos enfants ont l'esprit contaminé à un âge précoce. De sorte
qu'au moment où ils sont en âge de devenir de vrais soldats, ils
ont déjà appris à être de bons soldats, c'est-à-dire que leurs
esprits sont totalement contaminés et qu'ils sont incapables de
remettre en cause la « vérité » qui leur a été inculquée.
Ceci est une partie de l'explication que
l'on peut donner aux actes terribles qui sont commis aujourd'hui
par de braves garçons israéliens, qui sont définis encore et
toujours comme des « gens attachés aux valeurs ». Il est donc
grand temps de se demander de quelles valeurs il s'agit. Les
lignes suivantes font partie d'une préface personnelle de Tal Sela,
un de mes étudiants d'université, à son mémoire de fin d'études,
qui inclut l'analyse d'un manuel d'histoire.
« Le 5 septembre 1997 je me trouvais
au Liban, dans une mission de renfort. Tous mes amis étaient dans
la bataille, 12 soldats ont été tués. Les jours suivants j'étais
heureux : "je suis vivant, j'ai survécu", me disais-je à moi-même.
Mais un an plus tard, j'étais dans
une dépression profonde. Triste et morose. J'ai décidé de
consulter un psychologue. Après quelques séances j'ai pu
rassembler mes forces, physiques et morales. J'ai pu réorganiser
mes pensées. Alors j'ai compris que la crise mentale que j'avais
eu était en fait une crise morale, une crise de conscience. Ce que
j'avais réellement ressenti c'était de la frustration, de la honte
et de la colère...
Comment avais-je pu être si crédule
et me laisser tromper ? Comment expliquer qu'un homme de paix
s'expose à une expérience si morbide de son propre gré ?
Aujourd'hui, comme toutes les deux semaines, j'ai conduit des
activistes pacifiques aux postes de contrôle militaires de l'armée
israélienne dans les territoires palestiniens occupés. J'ai vu un
officier mettre les menottes à un chauffeur de taxi parce qu'il
n'avait pas obéi à l'ordre des soldats pour se garer ici et pas
là. "Nous le lui avons dit mille fois", disaient les soldats.
L'homme était couché à terre dans la pire chaleur de l'été,
assoiffé, pendant des heures. Son ami était plus chanceux : il a
dû rester debout dans une cellule, sans menottes. »
Qu'est-ce qui a poussé ces jeunes
garçons israéliens à jouer le rôle des juges suprêmes à en perdre
tout jugement ? À mon avis c'est le grand récit sioniste qui sert
de conscience collective à toute la société israélienne, tant de
manière explicite qu'implicite. Ce grand récit est le système des
valeurs qui nous incite à appartenir à ce collectif particulier.
C'est le système qui dicte les rapports
entre nous et les Palestiniens. Comment sinon peut-on expliquer
que des jeunes qui ont été éduqués à aimer leur voisin comme ils
s'aiment, tuent leurs voisins, détruisent leurs établissements
scolaires, leurs bibliothèques et leurs hôpitaux, pour aucune
autre raison apparente que le fait que ce sont leurs voisins ? La
seule explication est que leurs esprits sont contaminés par les
parents, les enseignants et les leaders, qui les convainquent que
les autres ne sont pas aussi humains que nous, et donc que les
tuer n'est pas vraiment un meurtre ; cela porte, pour être
légitimé, d'autres noms tels que « épuration », « nettoyage », «
punition », « opération », « mission », « campagne » et « guerre
».
Même si je parle des garçons israéliens,
ce n'est pas une affaire israélienne parce que, comme vous le
savez, l'épidémie est mondiale. Mon neveu, Doroni, 7 ans, qui vit
aux USA, est venu à la maison le jour de Halloween et a déclaré
qu'il voulait être soldat, aller en Irak et sauver l'Amérique.
Combien de jeunes hommes américains, ignorants comme lui
l'absurdité de cette déclaration, sont vraiment allés en Irak et y
sont morts sans savoir pourquoi, mais avec les mots « sauvons
l'Amérique » sur leurs lèvres ? La question est : comment ces
valeurs fausses ont-elles été imprimées dans leurs esprits et
comment peuvent-elles être effacées ?
La psyché humaine, dit Dawkins, connaît
deux grandes maladies : la tendance à mener des vendettas de
génération en génération et la tendance de mettre des étiquettes
de groupe sur des personnes plutôt que de les voir comme des
individus. Nous souffrons tous des étiquettes, mais c'est
seulement ceux d'entre nous qui sont morts à cause des étiquettes
qui se sont rendus compte que la manière de combattre les
étiquettes est de les refuser.
La manière de vaincre les faux systèmes
de valeurs est de les mettre à nu. Les virus de l'esprit ne sont
que partiellement affaiblis par des jeunes comme Tal et d'autres
refuzniks israéliens tels que les « Combattants pour la paix ».
Mais la plupart de nos enfants contaminés ne seront libres de
l'emprise de ces virus que quand ils auront trouvé le repos final
dans le royaume toujours croissant et souterrain des enfants
morts. C'est seulement là qu'ils réaliseront que ce n'est pas
important que leur tête ait été couverte ou pas dans une
synagogue, une église ou une mosquée, qu'ils aient été circoncis
ou pas, qu'ils aient ou pas prononcé des mots interdits, qu'ils
aient mangé du porc ou de la vache ou qu'ils aient pris un
chocolat chaud après leur pizza au salami juste avant de sauter
sous la bombe de quelqu'un qui ne l'était pas ou ne l'avait pas
fait.
Les mères israéliennes, américaines,
anglaises, italiennes élèvent leurs enfants avec tout l'amour et
le soin afin de les sacrifier au dieu de la mort, comme si leur
utérus est un capital national ou plutôt international. Des pères
poussent leurs enfants à s'engager dans des armées dont les
intérêts n'ont rien à faire avec la défense. Et quand ces enfants
meurent pour le bénéfice de quelqu'un d'autre, leurs parents
portent le deuil avec dignité et fierté, comme on leur a enseigné,
mettant les photographies de leurs enfants morts sur le dessus de
la cheminée et soupirent : il était si beau en uniforme.
Il est temps de dire à ces parents que
personne n'est beau dans l'uniforme de la brutalité. Il est temps
de leur dire que les uniformes, les grades et les médailles sont
devenus laids. De leur dire que leur dignité et leur fierté sont
mal placées. Il est temps de dire aux juifs que la seule manière
de décourager l'antisémitisme c'est de condamner le seul
gouvernement au monde qui envoie délibérément de jeunes juifs,
garçons et filles, à une mort certaine et qui persécute, jusqu'au
génocide, une nation sémite entière. Il faut leur expliquer que
c'est le gouvernement juif et les actions de son armée, non je ne
sais quelle haine primaire pour la race juive, qui sont les
raisons de l'invention du nouveau signe que nous voyons souvent
dans les manifestations pro palestiniennes, où l'étoile de David
est mise en égalité avec la croix gammée.
C'est une tâche terriblement difficile
pour les personnes qui ont été éduquées en Israël ou aux USA ou
dans n'importe quel autre pays « démocratique occidental »
d'admettre que nous avons ont été élevés sur des valeurs racistes
fausses. Sur l'hétéro phobie. La seule chose qui peut mettre en
valeur un tel changement dans les esprits, c'est l'image constante
des petits corps mutilés des victimes de ces valeurs.
Demain c'est Yom Kippour, le jour le
plus saint pour les juifs. Ce jour-là, les gens doivent demander
le pardon. Pas pour pardonner mais pour essayer d'être pardonné.
Je voudrais citer une strophe d'une poésie écrite par le défunt
Hanoh Levin, un des plus grands dramaturges d'Israël, dans les
années 70 :
"Cher père,
quand tu seras sur ma tombe
vieux, fatigué et très seul,
et que tu verras comment ils m'ont
enterré :
demande-moi de te pardonner, mon père."
Nous devons tous demander pardon à nos
enfants pour ne pas avoir été plus vigilants, pour ne pas nous
être battus suffisamment afin de tenir nos promesses d'un monde
meilleur, pour ne pas avoir refusé plus tôt les virus du mal et
pour les avoir laissés être les victimes de la contamination
horrible, la contamination mentale dont nous souffrons tous.
Regardons leurs petits visages innocents, hébétés et sans
illusions et demandons-nous : pourquoi ce sillon de sang déchire
t-il la pétale de leur joue ?"
Nurit Peled-Elhanan
Source :
http://www.qumsiyeh.org
Traduit de l'anglais par
Corinne Grassi
|
Envoyé : mercredi 11 octobre 2006
02:13 Objet : 11 octobre
11 octobre 2006
Encore une fois j’ai laissé l’écriture
de côté… encore une fois je me suis laissée envahir par ce
sentiment d’inutilité des mots écrits, qui s’étaleront sur les
écrans de mes amis et des lecteurs, des mots étalés à côté
d’autres racontant les mêmes choses….
Pourquoi raconter ? Pourquoi écrire
mille fois ces horreurs quotidiennes ?
Et puis pourquoi raconter un quotidien,
toujours le même, de plus en plus violent, et pire encore dans sa
quotidienneté qui devient elle-même violente….
Raconter chaque nuit où je suis
réveillée par les explosions, les shootings, les aboiements….
Raconter les matins fatigués où les
nouvelles sont toujours les mêmes : des morts, des blessés, des
arrestations…
Raconter les visages souriants des
collègues me disant : « rien que la situation habituelle,
Catherine »
Raconter les passages des checks points,
les files des hommes écrasés dans les portillons métalliques,
comme des « poulets ». J’ai appris ça cette semaine, les
palestiniens appellent ces tourniquets les boîtes a poulet….oui
oui comme dans les élevages industriels où on pousse les volatiles
les uns contre les autres pour les faire manger, les empâter et
les abattre…
Raconter les réunions de travail à peine
perturbées par les échanges de tirs..
Raconter les hommes armés de plus en
plus nombreux, plus seulement dans la vieille ville, mais partout
dans la ville..
Raconter les écoles fermées, les
services de santé fermés, les pompes à essence vides, les magasins
fermés…raconter la grève qui dure et se durcit…
Raconter le ramadan triste, les plaintes
des commerçants qui restent avec leurs marchandises, le manque
d’argent…
Raconter les gamins dans la rue parce
que leur école est en grève, les malades chez eux parce que
l’hôpital est en grève.
Et raconter l’agressive différence entre
la West Bank et Israël… Naplouse et Jérusalem, l’insolent
contraste des vies quotidiennes, l’incroyable arrogance des
colonies toujours plus nombreuses et étendues sur la route entre
Naplouse et Jérusalem…
Raconter tout ça encore et encore ???
Oui me disent mes collègues
palestiniens, raconte, Catherine, il faut que tu dises, et dis
aussi que tu es horrifiée de devenir comme nous, habitués à ce
quotidien effroyable. Dis leur que c’est notre façon de résister,
qu’on tiendra bon. Mais toi raconte, sois horrifiée, aie peur, ne
dors pas et entends…
Et raconte…
Mais aussi je peux raconter les soirées
de Ramadan autour des plats délicieux, des chichas embaumant
l’air, des soirées sur les terrasses des appartements, des
histoires qu’on me raconte, d’avant tout ça, d’avant l’occupation,
d’avant les checks points et le restrictions de circulation, où de
Naplouse on partait les soirs de Ramadan en été jusqu’à la plage
prendre le frais de la mer….des histoires qui montent dans la nuit
étoilée et se mêlent à la voix d’Oum Kalsoum…..
Raconter ces soirées magiques où la
nostalgie et la colère s’enroulent dans une douce quiétude
intemporelle…
|
Envoyé :
mardi 10 octobre 2006 16:33
Objet :
Palestine -
Google Video
Bonjour,
ce lien renvoie à de nombreux films sur la Palestine, à regarder
directement sur le PC.
à bientôt
Catherine
http://video.google.fr/videosearch?q=palestine&page=1&so=0&lr
La plupart des vidéos sont en anglais.
Ci-dessous la seule que j'ai trouvée en français :
les cas de corruption en Palestine...
http://video.google.fr/videoplay?docid=8042307298001701557&q=palestine
JPC |
Envoyé :
dimanche 24
septembre 2006 15:16
Objet :
de
Naplouse projet HOPE
C'est
en anglais, certes mais il y a des images live de la destruction
de la Moqata de Naplouse entre autres
The Project Hope team is
pleased to present you with a short and entertaining six minute
VIDEO about our work with Palestinian children and youth in the
West Bank. Entitled "Messengers of Hope," it was made within the
context of yet another difficult July-August of this year. The
video can be found easily on YouTube.com by searching "Messengers
of Hope," "Moomtastic" or clicking on this direct link:
http://www.youtube.com/watch?v=BfhPOuBygh0
The
video can also be found by looking for Moomtastic Videos on our
website (www.projecthope.ps)
or Moomtastic's website (www.moomtastic.com). We hope you can take just a few minutes out of your day to watch
this video.
Additional information about our recent work can be found in the
attached September 2006 Update. If you are pleased with our
humanitarian initiatives in spite of great adversity, and we hope
you will be, we encourage you to share this update with others. Please feel free to contact us if you are interested in becoming
involved in our program or kindly supporting it.
Yours
Truly,
The
Project Hope Team
|
Envoyé : jeudi 21 septembre 2006
06:11
Objet :
les banques
de Naplouse dévalisées
Ce
fut une nuit pas comme les autres.
Bien sûr des convois militaires comme toutes les nuits,bien sur
des tirs comme toutes les nuits et des explosions comme toutes les
nuits.
Mais là ce fut long, bruyant, à plusieurs endroits de la ville.
toute la ville a été réveillée.
Les tirs ont résonnés très fort et l'une des explosions fut
particulièrement violente.
Le convoi militaire de plus de vingt véhicules est reparti comme
il était venu. par la rue principale qui traverse Naplouse, et tranquillement...
mais
à Naplouse il y a pendant ces 3 jours le festival "Naplouse nous
t'aimons", organisé par DARNA , la maison des associations.
la volonté et la résistance culturelle sont très fortes.... tranquillement...
un mail
suivra....
Raid israélien à Naplouse, l'armée
saisit des fonds
AP | 20.09.06 | 11:07
AKCF102-0920060449 20
septembre 2006
http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060920.FAP2875.html?0916
NAPLOUSE, Cisjordanie (AP) -- Les troupes israéliennes ont mené un
raid tôt mercredi en Cisjordanie, perquisitionnant des maisons et
bureaux de change. Ils ont saisi près de 1,5 millions de dollars
(1,2 millions d'euros), selon l'armée qui affirme que ces fonds
proviennent principalement de l'Iran et servent à financer le
terrorisme.
Au moins huit bureaux de change et un petit établissement bancaire
ont été détruits lors de ces raids à Naplouse, Djénine, Tulkarem
et Ramallah. Les soldats ont arrêté deux hommes qui détenaient des
pistolets et des fusils de chasse chez eux.
Tsahal affirme que les bureaux de change sont impliqués dans le
transfert de fonds aux groupes extrémistes de la Cisjordanie et la
Bande de Gaza. Les factions radicales les utilisent pour la
fabrication de roquettes, de ceintures d'explosifs et de voitures
piégées, ou d'autres activités, précise l'armée israélienne.
Au total, cinq millions de shekels (1,2 million de dollars, un
million d'euros) et 170.000 dinars jordaniens (240.000 dollars,
200.000 euros) ont été saisis, selon l'armée.
Mohammed Assar, un cambiste de Djénine, a précisé que les soldats
avaient saisi 250.000 dollars (200.000 euros) dans son bureau de
change. "Ils m'ont forcé à ouvrir la porte et ont pris tout ce que
j'avais: argent, chèques, dollars, shekels. Ils ne m'ont rien
laissé d'autre que les gravats", a-t-il déploré.
Ibrahim Mouheissin, directeur de la branche de la Banque nationale
jordanienne à Naplouse, a précisé que l'armée l'avait appelé après
la démolition du bâtiment pour le prévenir qu'il avait été visé
par erreur. Un des cambistes arrêtés avait affirmé que l'adresse
de l'établissement était la sienne, a-t-il dit.
Plus de 80 lieux à Naplouse ont été visés par l'opération, dont un
bureau de change fermé depuis dix ans, a rapporté le maire de la
ville, Aji Ayish. AP
|
Envoyé : Mardi 19 septembre 2006 15:49 Objet :
Bienvenue en Palestine
Poster du ministère du tourisme israélien
sur le mur du check
point pour rentrer à Bethléem. |
Envoyé :
dimanche 17 septembre 2006 19:11
Objet : à la
vôtre !
Parce
qu'il n'y a pas que l'horreur : une fête de la bière à TAYBEH,
entre Nablus et Jérusalem, le même jour que l'ouverture de l'oktober
fest à Munich .
Un village chrétien,un paysage désertique et magnifique, gâché par
les colonies, les soldats, le camp militaire autour.
Une ambiance familiale de kermesse, des chants et des danses
palestiniens, la résistance ,des moines de tous pays, des enfants
qui courent et qui rient, des hommes et des femmes en couleur, des
olives, et de la bière.....des photos suivront.
Autour le Pape et son huile qu'il jette sur le feu, et des hommes
armés du Hamas qui protègent les églises chrétiennes de Nablus...
La vie continue encore et encore.....min chouf bokra !!
|
Envoyé : mercredi 13
septembre 2006 21:17 Objet : 13 SEPTEMBRE
J’ai
tous les mots que je n’ai pas écrits coincés dans la gorge… ils se
sont accumulés depuis mon retour de Jordanie. Tant accumulés que
depuis hier ils me font mal ! Une angine, un air de grippe. Mon
ange gardien n’a rien pu faire pour moi, mais notre cuisinière m’a
préparé un remède palestinien… délicieux, c‘est tout ce qui a pu
passer aujourd’hui ! Et dodo…
Ces
mots sont restés coincés… pendant des jours. Coincés par ce
sentiment étrange de les voir s’aligner mille et mille fois sur le
papier, de les voir écrits mille fois par d’autres, sur d’autres
sites, depuis des mois, des années. Sentiment étrange d’une
certaine inutilité de ces mots, de leur impuissance. Sale
sentiment qui ferait que j’arrête de dire, de raconter…
Mais ce
soir ils ont décidé de sortir.
Pendant
mon sommeil ce matin j’ai rêvé de shootings. Non, m’ont dit mes
collègues. Pas un rêve, c’était une cérémonie.
Quelle
manie ici de fêter les événements avec des fusils !
Réussite aux examens, mariage, et hop les armes crient leur joie.
Dans la
semaine on est allé tous ensemble rendre visite à notre collègue
blessé. C’était dans un camp derrière Naplouse, dans la montagne.
En revenant, on a croisé plusieurs voitures des vitres desquelles
sortaient des armes énormes ! Et les occupants manifestaient leur
joie en tirant bruyamment… plus loin d’autres voitures, sans
armes, mais avec des grands drapeaux verts du Hamas étaient
pleines d’enfants et de gens partis manifester. Ah oui, les
premiers étaient les participants à un mariage… Nous aussi on
avait notre drapeau, celui de Médecins du Monde, bleu, avec une
colombe portant un rameau d’olivier dans le bec.
Ce jour
là, pour sortir de Naplouse, les soldats furent particulièrement
vigilants. On passe par un petit check point dans la montagne.
Différent du check point Huwara, sophistiqué avec ses tourniquets
et contrôles électroniques, scanners à bagages etc. Ici c’est
juste des cabanes avec ordinateur, des barres routes modulables et
des soldats armés… Un grand nombre de gens étaient là, en file
indienne, et sur le côté, pas n’importe comment. Tous contrôlés de
façon très ordonnée par les soldats. Des gens des taxis, les
grands taxis collectifs. Ça fait du monde un taxi collectif ! Donc
les gens descendent du taxi, se font contrôler, et puis le taxi
aussi se fait fouiller. Les voitures s’accumulent, le temps passe.
Je conduis le 4/4, la petite voiture Médecins du Monde me suit. Le
soldat me fait signe de venir, à pied. C’est moi qui négocie le
passage. « Tu es française ? oui, une organisation médicale.
Dans la voiture ce sont des Palestiniens ? oui, que des
Palestiniens, alors je dois les contrôler » Juste la traductrice,
un jeune femme devra sortir de la voiture, on peut passer sans
trop de souci. Passage humiliant, sous haute pression, visages
tendus et armes pointées. Pour moi, pas de danger, pour mes
collègues sale moment, pour tous les autres le temps,
l’humiliation, la peur et l’injustice… tous les jours.
Le jour
de mon anniversaire, tôt au matin, un chef important de brigade a
été tué par les soldats. Des shootings, des explosions puis la
mosquée m’ont réveillée très tôt. Je ne comprends pas les paroles
des mosquées mais je reconnais quand ce sont les paroles du Coran
ou non. Tôt ce matin là, les mosquées annonçaient la mort de ce
jeune homme et demandaient la fermeture des magasins en signe de
deuil; en arrivant au bureau, la TV locale montrait en direct la
morgue de l’hôpital, le tué ensanglanté et les gens autour qui le
touchaient et le paraient des bandeaux des brigades. Une musique
de circonstance, des images de la rue des combats, les gens, tout
ça en direct rendaient l’atmosphère très pesante. Je recevais en
même temps des vœux de bon anniversaire dans les oreilles par des
appels téléphoniques .Etrange ambiance que cet anniversaire là !
La
rentrée scolaire a eu lieu dans les jours suivants… ou aurait dû
avoir lieu. En effet, un ordre de grève était lancé par le Fatah.
Des hommes armés étaient présents dans certaines écoles pour faire
respecter la grève et empêcher profs et enfants de rentrer, et
d’autres du Hamas, armés également, empêchaient les présents de
sortir. Les rues de certains quartiers étaient bloquées par des
monticules, des poubelles renversées ou des pneus brûlés. Il y a
eu quelques blessés.
Les
salaires des fonctionnaires ne sont toujours pas versés, le niveau
de vie devient de plus en plus critique.
Les
chauffeurs de taxi manifestent pour faire respecter des règles sur
les licences. Il y a dans Naplouse un nombre impressionnant de
voitures volées en Israël, sans plaque d’immatriculation et sans
assurance, et de + en + de taxis illégaux.
Y ‘a de
moins en moins d’argent.
Pour
terminer une photo de panneau détourné.
Le mot « Palestine » a été
collé
sur le nom d’une grande colonie israélienne : Ma’ale-
|
Envoyé : mercredi 30 août 2006
08:56
Objet : Course
de solidarité à la braderie : dernier appel
Je
suis partante.....mais de loin ! Je sais, c'est facile....mais
bon !
Bon
courage aux coureurs , bonne braderie et bon pot à tous.
Catherine
|
Envoyé : mardi 29 août 2006
14:03
Objet : retour à Naplouse
29 août
2006
Je
rentre de ma semaine de break chez des amis en Jordanie.
Des
hauts parleurs diffusent un hommage aux 2 martyrs tombés il y a
quelques heures au camp de Balata… Des tirs accompagnent les corps
au cimetière. Un hélicoptère a tourné longtemps sur la ville très
tôt ce matin. 4 soldats israéliens ont été blessés.
Samedi
les bulldozers israéliens ont détruit cet immeuble où, selon les
sources israéliennes, des résistants se cachaient. 30 personnes
sont à la rue, un jeune homme de 16 ans a été tué et les soldats
sont repartis bredouilles. Cette info a été diffusée sur Euronews
samedi soir. J’ai vu, pour la 1ère fois à la télé, des
images d’un bulldozer israélien détruire un immeuble palestinien ;
et pour la 1ère fois j’ai entendu le journaliste dire
qu’un adolescent de 16 ans avait été tué par une balle dans le
dos… mais c’est vrai que je regarde peu la télé à Naplouse. Rien
au journal de 20 h de France 2 passant sur TV5 orient. Et là
j’étais à Irbid, en Jordanie
Oui
samedi c’était ma dernière soirée en Jordanie, dernière soirée
d’une semaine de repos. J’étais loin des touristes et des sites
touristiques du sud… J’étais chez des amis à Irbid. Irbid
l’universitaire, Irbid la contestataire.
La
route de Jérusalem au poste frontière Sheikh Hussein Bridge longe
le Jourdain. Le paysage est désertique, magnifique à mes yeux de
française amoureuse du désert… magnifique et… aride, sec,
pratiquement sans végétation… Et puis passage du check point Bissan… Et là… on se croirait dans un autre pays ! Des arbres, de
l’herbe, des cultures… On traverse une petite ville coquette, avec
des pelouses qu’un employé est en train de tondre… Je vois même
des arroseurs automatiques sur certains terrains. Les maisons sont
proprettes, entourées de jardins fleuris… Saisissant ! Je verrai
plus tard en Jordanie des terrains près du Jourdain, achetés par
des Israéliens et aussi des villages arabes,relativement bien
arrosés, annexés par l’armée israélienne.
Le
check point aurait-il le pouvoir de transformer le paysage ?
Moi,
Lilloise habituée à passer parfois plusieurs fois par jour de
France en Belgique, je fus impressionnée par le passage de cette
frontière. D’abord un grand hall à l’air conditionné, des
guichets, contrôle du passeport, paiement de passage, vaste
duty-free puis attente sous un préau, dans une température
approchant les 40°. Je ne savais pas ce que j’attendais, mais
j’attendais ! Des familles, des enfants, visiblement arabes, des
bagages, plein, attendaient avec moi… Un bus est venu, on est tous
monté dedans (en payant bien sûr) et tous ensemble on a traversé
le pont, passé des barrières, remontré nos passeports, redescendu
les bagages et ré attendu seulement quelques mètres plus loin en
territoire jordanien. Re guichet, re passeport, re paiement…. Pour
le visa cette fois. Re guichet. Tous sont passés, sauf moi… Ton
nom ? Pourquoi la Jordanie ? Que fais-tu en Israël ? Regarde la
caméra, ok Catherine, bienvenue en Jordanie, bon séjour… Ouf ! Je
sors de ce bâtiment, je pense aller chercher un taxi… Ah non,
encore le scanner des bagages… Téléphones ? Oui, un perso et un
professionnel. Le professionnel pose problème, me voila
accompagnée vers le bâtiment que je viens de quitter, un militaire
m’emmène dans des bureaux à sens interdit… Assieds-toi… passeport,
ton nom ? 10 fois, 20 fois… mon interlocuteur à l’allure d’un
policier des films des années 50 ne parle pas anglais, encore
moins le français…. Il appelle 2 de ses copains. Re nom, re
passeport, re questions diverses… et là je dis, pour la millième
fois que je bosse avec Médecins du monde, en Palestine et que je
viens en vacances à Irbid… Oui c’est étrange, une Française qui
débarque à Irbid pour des vacances ! Mais le mot Palestine a eu
des effets magiques… sourires, apaisement, et enfin un des hommes
en uniforme parlant un peu anglais répond enfin à mes
interrogations : c’est le GPS du téléphone qui pose souci. Je
signe un papier pour récupérer l’objet du problème à mon retour et
me voilà enfin en Jordanie, dans un taxi qui m’emmène chez mes
amis…
Une
semaine à se reposer, dormir au calme, et surtout… bouger
librement !
Comme
la liberté de circuler est jouissive ! Prendre la voiture, sortir
de la ville, rentrer dans un village, aller voir des amis, de la
famille, à toute heure du jour ou de la nuit sans tomber sur un
check point, sans justifier de son identité… quel bonheur ! Sauf…
sur les routes menant à la frontière israélienne. Enfin rien à
voir avec l’agressivité des check points en Palestine… même le
soldat jordanien sur sa mitraillette ne m’a pas paru désagréable !
Même
déconnectée du boulot, j’ai pensé très fort à mes collègues chaque
jour confrontés au bon vouloir des soldats…
Et puis
cette jeune femme, fille d’amis, jeune mariée d’une année, venue
chez ses parents pour un mariage il y a quelques semaines. Elle
bosse et vit en Palestine avec un Palestinien. Et pour une énième
fois, Israël l’empêche de rentrer chez elle. Son mari est rentré,
pas elle. Elle est bloquée ici en Jordanie, attendant on ne sait
quelle autorisation pour rentrer vivre sa vie auprès de son mari. Mais patiente elle est, résistante elle restera. Il est vrai que
les jeunes, hommes ou femmes de moins de 35 ans ne sont pas
autorisés à soit sortir des villes comme Naplouse, soit rentrer en
West Bank [Cisjordanie],
encore moins en Israël. Elle patiente… elle rentrera… c’est sûr…
comme son mari est rentré, en remontant sa chemise, prouvant
l’absence d’explosifs, devant les autres Palestiniens parqués au
check point…
J'ai
encore quelques petites choses à raconter de ce séjour, ça sera
pour plus tard...
Dans
ce message-ci, j'ai pensé ensuite que peut-être les lecteurs pas
très au fait des check points etc., ne comprendraient pas
pourquoi après le check point le paysage est si différent...
peut-être faut-il ajouter une note et dire que ce check point
sur la route juste avant la frontière est la bordure avec la
Cisjordanie et les territoires annexés, et donc bien irrigués
puisque l'eau est gérée et annexée aussi par Israël....
Franchement quand on est dans ce contexte... tout devient trop
évident... c'est horrible !
Catherine
Dans "Le Monde"
du 26-27 août 2006 page 3 (JPC) :
CISJORDANIE-GAZA
Incursion israélienne à Naplouse et raid aérien sur
Gaza
NAPLOUSE. Au moins deux Palestiniens, dont un activiste du
Mouvement de la résistance islamique (Hamas), ont été
blessés, vendredi soir, lors d'un raid de l'aviation
israélienne contre la bande de Gaza. Un activiste du
mouvement Hamas a été blessé quand un missile tiré par un
hélicoptère d'assaut a touché sa maison dans le camp de
réfugiés de Jabaliya.
Par ailleurs, des troupes israéliennes ont encerclé,
samedi matin 26 août, une maison au centre de Naplouse,
dans le nord de la Cisjordanie. Les soldats israéliens ont
sommé deux activistes des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa,
proches du Fatah, de se rendre. Les deux activistes ayant
refusé d'obéir a ces sommations, deux bulldozers de
l'armée ont démoli le bâtiment. - (AFP.) |
|
Envoyé : samedi
19 août 2006
22:45 Objet :
Avant la Jordanie
Je pars
en break une semaine en Jordanie.
Juste 2
photos de cet après midi. Cool...
Arafat
à Jéricho
le
désert majestueux
|
Envoyé : lundi 14 août 2006 03:04 Objet :
Les nuits
de Naplouse
Lundi
14 août
Les nuits de
Naplouse
Il est
3h du matin. Des coups de feu ont déchiré la nuit puis des
aboiements qui se répondent…
Bien
avant dans la nuit c’était les shootings des mariages, et les
clameurs de la ville, qui semble se réveiller à une autre vie la
nuit tombée. Les magasins allumés, les gens qui se promènent, ceux
qui se marient et ceux qui se réjouissent avec eux. Le grand jeu
entre la cérémonie du mariage et le repas juste avant la longue
nuit de danse, hommes et femmes chacun de son côté, est
d’organiser une course très désorganisée en voiture dans la ville,
les mariés devant et tous les invités qui suivent. Le + vite et le
+ bruyamment possible, klaxons et musique à fond, à grand renfort
de crissement de pneus, de changement de direction impromptus, de
dépassement, et arrêts brutaux, petites rues et voies principales,
pentes abruptes… Tout est bon pour s’amuser… et j’ai adoré ça !!!
Depuis
ma participation à ce défoulement collectif, j’ai compris ces
bruits qui montent de la ville et rebondissent sur les flancs de
la montagne. Compris enfin ces klaxons, clameurs et… shootings.
Les shootings d’avant minuit sont des bruits de plaisir. Ceux
d’après 1 h du matin sont ceux des résistants et des soldats. Mais
les mariés ne sont il pas des résistants ? Vivre malgré tout, se
marier et faire des enfants… ce n’est pas de la résistance ?
Toutes les nuits ou presque se déroulent de la même façon.
Mariages, puis combats. D’abord les gens de Naplouse puis
incursion militaire. Je ne sais jamais d’où viennent les tirs. Ils
démarrent d’un bout de la ville, frappent les parois de la
montagne et repartent d’un côté ou de l’autre. Les chiens
accompagnent la deuxième partie de nuit en se répondant d’un bout
à l’autre de la ville. Je n’ai pas encore compris où sont ces
chiens le jour qui aboient en concert la nuit. Et comment font ils
pour d’un coup d’un seul faire silence. Un silence lourd et
soudain, qui s’abat d’un coup, toujours aussi impressionnant,
comme si ces chiens étaient frappés de stupeur. Et puis la nuit ré
enveloppe la ville jusqu’au matin….
Parfois
des coqs chantent dans la nuit noire…
Je
saurai demain combien de résistants ont été arrêtés, combien de
blessés et peut être de morts.
|
Mercredi 9 août
Je me
suis achetée des fleurs, des plantes, des plantes fleuries… et en
les mettant en terre, je me suis aperçue que ce sont des « gouttes
de sang » appelées aussi des « impatientes » fières, hyper
résistantes et vivant dans une terre rose, résistantes ici à
l’absence d’eau. Oui oui je sais en France on les appelle aussi
des « buveuses d’eau » et bien justement ! Ici elles font fi de
l’absence d’eau ! Étonnant non ? Ça vous fait penser à autre
chose ? La résistance ? La résilience ? Dans une terre rose et
asséchée ? Des fleurs colorées, fières et droites ? Vivant malgré
tout ? Moi oui !!!
Bon.
Donc j’avais envie de voir passer le temps autrement que par les
heures qui filent entre les doigts et laissent tant de traces dans
la mémoire qu’elle ne savent plus comment se placer là dedans !
Alors je regarde mes gouttes de sang pousser…
Cette
semaine je suis allée une fois encore avec la clinique de santé
mentale dans un village loin de Naplouse, dans la montagne.
Tellement beau que j’ai dit à la traductrice et à mon ange gardien
que j’y passerai bien ma semaine de break obligatoire ! Un paysage
grandiose et serein à la fois. Bien sûr on a ri jaune de cette
idée… encore plus jaune quand un check point volant nous a barré
le passage !
Une
petite dizaine de soldats tous plus jeunes et boutonneux les uns
que les autres, une mitraillette dans les mains, sont au milieu de
la route. L’un d’eux s’amuse à mettre en joue la voiture
précédente et le chauffeur en descend. La voiture est fouillée et
les papiers contrôlés. Cette voiture passe. Un signe et nous voilà
à hauteur de 4 soldats, dont un roux carotte et un au visage
couvert d’acné. J’ai toujours eu un faible pour les rouquins… mais
là, j’avoue que l’uniforme n’allait pas du tout à son teint… Je
présente les « 3 cartes Médecins du Monde avec un « hi »
conventionnel pour répondre au « shalom » conventionnel. Et là les
ennuis commencent. Il demande la licence de la voiture, expliquant
qu’avec cette
plaque israélienne*
il nous est interdit de circuler en West bank (Cisjordanie).
J’explique en refusant de donner autre chose que nos cartes, que
nous sommes une organisation médicale et qu’aux check points cette
carte suffit. « Qui est le docteur ? Je suis le docteur « Docteur
de quoi ? Psychiatrie » « Où travaillez vous ? Dans le monde
entier. » Mais ici ? À Naplouse et Gaza » » De où venez vous ? Du
camp de Fara. » Beaucoup de travail ? Oui beaucoup parce que la
situation ici est très difficile » « Difficile ? » avec un air
étonné, « Difficile pourquoi ?? » Parce que c’est un pays occupé,
parce que les soldats…. » « Ah oui vous aidez les Palestiniens. Et
nous les Juifs, nous n’avons pas de besoins… Vous ne voulez pas
nous aidez nous les Juifs en Israël…. » « Il existe pour vous des
organisations médicales pour vous aider » Avec un geste de
dégoût : « Oui bien sûr… allez, passez… ».
Pendant
ce temps le soldat joueur continuait à braquer l’arme sur tout ce
qui lui faisait envie…
* Plaque jaune,
israélienne. Médecins du Monde a ses bureaux à Jérusalem.
Les plaques vertes sont les plaques palestiniennes, qui obligent à
subir les check points fixes et volants, et autres contrôles
quotidiens.
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Envoyé : dimanche 6 août 2006 20:27
Objet : le mont des oliviers...
bonsoir, un court récit plutôt paisible!! à bientôt - Catherine
6 août
2006
Hier
j’étais à Jérusalem, comme tous les week-ends. Et des nouveaux
dans la maison Médecins du Monde, jamais venus en Palestine, alors
bien sûr je les emmène, là où les règles de sécurité, renforcées
ces dernier jours, me le permettent. Bethléem, là où le mur se
dresse outrageusement et divise les rues. Les lieux saints,
désertés par les touristes… le désespoir des guides et marchands
de souvenirs face à la chute brutale de fréquentation de ces
dernières semaines. On reçoit quelques oignons en passant près du
marché. Geste joueur d’enfants ou geste rageur contre des
européens ?
Bethléem est paisible mais la mosquée diffuse à l’heure de la
prière des discours marquants sur le Liban et Israël. Paisible
mais trop vide, comme abandonnée de vie venue de l’autre côté du
mur,
Impossible de prendre en photo pour cause de militaires armés et
soupçonneux l’immense affiche de bienvenue et de paix signée du
ministère du tourisme israélien entre les 2 points de contrôle du
check point parsemé de herses au sol, prêtes à garder dans ses
griffes toute voiture suspecte.
Le
soldat demande à voir les passeports, malgré nos cartes
d’organisation humanitaire. Mes protestations « ce n’est pas une
frontière, c’est un check point » ne font que compliquer le
passage….
Passage
obligé par le Mont des Oliviers à Jérusalem. Un immense bus plein
de personnes d’un « âge certain », voilées blanc pour les femmes,
sarouel pour les hommes, tous souriants et bavards. Pour repartir,
mes collègues montent dans le 4/4 ; je suis au volant. Je démarre
en marche arrière ; le bus en marche avant….. Et crac ! Le
chauffeur arrive en hurlant, et tout le monde descend du bus et du
4/4. S’en suit un méli-mélo d’arabe, français, anglais… pas grand
dégât, mais dégât quand même. La police était là sur place mais
n’arrange rien à la situation. Une collègue s’occupe de discuter,
téléphoner etc., pendant que je refuse de donner passeport ou quoi
que ce soit d’autre. Un petit bonhomme, rondouillard à la figure
joyeuse s’approche de moi et me demande avec un air dégoûté si
c’est moi le chauffeur de la troupe… oui ! c’est moi lui dis je en
rigolant !! Une femme !!! Il éclate de rire aussi et nous voila à
discuter, en mélangeant les 3 langues. Ils sont de Nazareth, une
maison de retraite ; « On est arabes israéliens des druzes,
musulmans sauf lui avec sa chemise blanche, il est chrétien « et
nous voila déclinant le nom de religions en anglais, arabe et
français. Ils sont venus ici quelques jours parce que là bas c’est
bombardé. Une infirmière et une secrétaire, aux habits joyeusement
colorés, souriantes, nous racontent leur voyage. Elles voient le
bonhomme
Handala* autour de mon cou et s’en réjouissent. « Ah oui… tu
vis à Naplouse… » Le bonhomme chrétien leur explique en arabe ce
qu’est Médecins du Monde. « Ils vont aider les gens comme nous,
dans les zones bombardées » Qui est docteur dans ce 4/4 ? Ah oui,
lui… Les femmes sont infirmières. » « Mon fils est médecin à
Haïfa, sa femme aussi » « un accord franco américain cet après
midi... les bombardements vont s’arrêter, dans quelques jours,
oui c’est sûr… » « On rentre demain, même si c’est encore
bombardé… la famille est là bas… » Les histoires de papier sont
réglées. On se dit chaleureusement au revoir, on rit de cet
accrochage qui nous a réunis une petite heure et nous a fait
discuter. Happy to meet you !! byebye ! Salut ! salam ! » Même le
chauffeur est devenu souriant…
* Handala,
personnage de Naji al-Ali, célèbre caricaturiste palestinien
http://www.palestine.ma/article.php3?id_article=5&debut_vignette=0
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Mercredi 26 juillet 2006-
J’ai quelque peu abandonné
mes récits de Naplouse depuis le bombardement du Liban .Cet
événement m’a littéralement assommée. Je dois expliquer certains
éléments personnels ici… J’ai cherché et retrouvé en fin d’année
dernière toute ma famille paternelle… libanaise ! J’étais à
Beyrouth en novembre, je découvrais ma famille et le Liban. Je
découvrais des proches très proches et des Libanais fiers de la
reconstruction du pays et des fragiles mouvements de
rassemblement. Je découvrais la montagne libanaise, la mer, les
klaxons, la quiétude de la nature et le brouhaha des villes. Bref,
je commençais à sentir mes racines s’enfoncer dans la terre. Ce
n’est pas un hasard si je suis ici en Palestine, si proche du
Liban. Parce je n’ai rien compris, ou si peu , au Liban, parce que
je voulais un autre point de vue de l’histoire de cette région du
monde, parce que je voulais découvrir, apprendre, sentir, humer et
respirer mes racines, pas par le biais familial et encore moins
touristique. Je voulais y vivre un moment au quotidien. Et ce que
je connais, c’est la santé mentale. 30 ans [que] j’y bosse, que
j’y réfléchis et que je m’y bats pour une autre façon de soigner.
Bref, la Palestine, déjà si proche dans ma sensibilité, et la
santé mentale réunies… Me voilà engagée avec Médecins du Monde à
Naplouse.
Quelques semaines où je
raconte la vie quotidienne suffocante ici et voilà qu’Israël
bombarde le Liban.
D’abord on n’y croit pas…
c’est juste le sud, comme depuis des années…et puis non, Beyrouth
aussi, et le sud et encore le sud… Et voilà la télé allumée dans
le bureau de la sécurité, j’y passe jeter un œil. Du nouveau ?
Et puis des soirs à tenter
de téléphoner, de glaner des nouvelles de ma famille fraîchement
retrouvée, des heures à m’interroger, espérer, imaginer, pleurer
sur cette terre à peine sortie des ruines… des nouvelles sont
enfin arrivées par… une cousine libanaise au Canada et puis des
voisins rencontrés lors de mon séjour, des amis… (Vive le net !)
Depuis, tous les jours c’est MSN qui clignote pour raconter les
bombardements, le manque d’eau, d’électricité, la fuite dans la
montagne. Et aussi les amis libanais français scotchés au
téléphone et aux news pour enfin avoir quelques nouvelles de
femmes et enfants en vacances au Liban, qui dans un bateau vers
Chypre, qui dans un avion vers Paris ou ailleurs. Et les infos que
j’ai arrêté de regarder, de lire, d’attendre….
Voila pourquoi j’ai cessé
d’écrire !!!
Et puis j’y
reviens…..douce thérapie, efficace…
Le 17 juillet À Naplouse
une patrouille, comme toutes les nuits, est entrée dans la vieille
ville. Et là quelle envie d’héroïsme a pris ces soldats venus
chercher de résistants… ils entrent à pieds !! Évidemment…
embuscade dans les ruelles… un mort !!l
Au matin : verdict : un
soldat israélien mort =10 palestiniens tués… 2 jours après…
incursion massive. 2 jours entiers, 2 nuits ; la vieille ville
bouclée. 150 policiers, prisonniers, agents de sécurité nationale
sont arrêtés et emmenés au camp militaire d’Huwarah près du check
point ; des échanges de coups de feu, de blessés, des morts. Les
ambulances du Croissant Rouge Palestinien sont empêchées de porter
secours. Le ministère de la santé est transformé en QG militaire
et sert de lieu d’interrogatoire.
Puis toute la nuit les
bulls ont détruits les bâtiments : la Muqata’a, celui du ministère
de l’intérieur (passeports), la prison, la sécurité intérieure, la
médecine vétérinaire. Au passage quelques maisons sont soufflées,
les vitres explosent.
5 morts, + de 45 blessés.
Naplouse a souffert,
beaucoup !!! Aujourd’hui sur le site il y a une photo et un écrit
de Youssef. Moi j’étais à Jérusalem, partie pour retirer mon visa
de travail. Refusé… Il faut sortir du pays, revenir, redemander…
compliqué… depuis quelques semaines, pour tous les expatriés
travaillant pour les ONG internationales. A croire qu’Israël
cherche à compliquer l’arrivée de ces expatriés, et n’aime pas que
ces gens racontent ce qui se passe au quotidien ici en Palestine…
Bref, pas de visa de travail pour le moment et Naplouse en feu…
Donc me voilà coincée à Jérusalem jusqu’au week-end. J’étais
chaque jour en contact avec mon équipe palestinienne de Naplouse
(vive le net !!) .De retour depuis dimanche dans la ville. Mon
chauffeur ange gardien bien sûr m’a montré les ruines des
bâtiments détruits par l’armée israélienne. On s’est arrêté, on a
regardé, je crois bien que mon ange gardien a pleuré… « chouf
Catherine !!! »
Et mon boulot ??? Oui, la
santé mentale… je suis allée ce matin dans un village éloigné de
Naplouse accompagner la clinique mobile de santé mentale du
Croissant Rouge palestinien. J’y ai rencontré le médecin du
dispensaire. A ma question, sans doute naïve, au sujet des
troubles psychologiques ou psychiatriques il m'a répondu......
"Comptons plutôt ceux qui n'ont pas de troubles".évidemment tous
sont au minimum hyper anxieux ! Les soldats, les check points, les
routes coupées et la restriction de mouvement et l'avenir bouché
fatiguent l'esprit …
Les formations auprès de
groupes de professionnels travaillant dans le domaine psycho
social, formations au « mieux être », aider les gens à vivre
l’intolérable et les aider à aider… tous, sans aucune exception,
dans tous les groupes que j’ai rencontrés, montrent, dessinent,
parlent, mettent en mots l’enfermement, la prison à ciel ouvert,
les restrictions épouvantables de circulation, les difficultés
quotidiennes à venir travailler, à visiter la famille….
Gaza est toujours
bombardé, le Liban idem et la Cisjordanie de + en + étranglée… les
armes sont de + en + cruelles.
La semaine prochaine je
suis invitée à 2 mariages à Naplouse….
Enfin voilà… Un peu amère
ce soir, mais quand même envie de rester et continuer !
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Photos de destructions
à Naplouse en juillet
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Envoyé : mardi 25 juillet 2006 05:18
Catherine nous recommande la
lecture de plusieurs articles :
Un article du président de Médecins du
Monde France sur la Palestine :
La situation des populations
civiles de Gaza se dégrade,
par Pierre Micheletti, président de
Médecins du Monde-France
Article paru dans l'édition du 21.07.06
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-797173,0.html
http://www.nord-palestine.org/art-recom-2006-07-20MdM.htm
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Régis Garrigues ,
responsable de la mission de Médecins du monde en Palestine :
« A Gaza, nous avons affaire à de
nouvelles armes très violentes »
Article de Didier FRANÇOIS
Lundi 24 juillet 2006
à Gaza
Médecins du monde
intervient dans les Territoires palestiniens depuis 1995 et
travaille de manière permanente à Gaza depuis 2001. Responsable
de la mission Palestine pour l'association, Régis Garrigues,
urgentiste, mène à Gaza un travail d'évaluation médicale. Il
explique les conséquences des incursions militaires israéliennes
en Territoires palestiniens.
Vous avez noté une nette
aggravation des blessures infligées au cours des dernières
opérations israéliennes...
Pour lire la suite :
http://www.liberation.fr/actualite/monde/195046.FR.php
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Envoyé : samedi 15 juillet 2006 23:03
Photos d'un des check
points de Bethléem et le mur
Je pense que ça se passe de
commentaires, en réalité c'est évidemment encore plus
écoeurant....
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D'un côté et de
l'autre du mur
(la 2ème est la même vue prise au
téléobjectif) |
Un
des check-points
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Envoyé :
mercredi 12 juillet 2006 21:14
Objet : ce soir à Naplouse
12 juillet 2006
Israël bombarde le
Liban sud. 2 soldats israéliens sont capturés. Israël
intensifie sa campagne à gaza….
Naplouse a été
occupée toute une partie de la journée, comme chaque nuit et
presque chaque jour depuis quelques semaines. Des hommes et
des femmes sont arrêtés et emmenés vers une "destination
inconnue".
Chaque jour mon
collègue palestinien me raconte ses passages au check point,
aventure renouvelée quotidiennement, imprévisible. Il part
très tôt le matin pour éviter les check- points volants et
arrive bien sûr bien plus tôt que nous. Un autre arrive
parfois avec plusieurs heures de retard, si malheureusement le
soldat a décidé que non aujourd'hui il ne passera pas.,alors
ce collègue là fera des kilomètres pour réussir à rentrer dans
Naplouse .
Chaque jour les
Palestiniens qui traversent n'importe quel check- point pour
rentrer dans Naplouse se font insulter s'ils demandent une
explication sur une attente ou un contrôle appuyé de leur
carte. Un chauffeur âgé, qui s'arrêtait un peu trop après le
panneau stop, a reçu un coup de poing dans la figure. Oui,
vous savez il faut stopper la voiture exactement au panneau
stop et attendre sans manifester aucune impatience que le
soldat fasse signe, souvent sans un regard et avec le bout des
doigts, que vous pouvez avancer et venir près de lui montrer
patte blanche….. D'un geste dédaigneux il pliera les doigts,
ce qui veut dire, ok, passe. Parfois, certains sont polis et
souhaitent bonne journée. Pas encore compris si c'était
ironique ou sincère.. Mais ça peut être ironique et sincère
non??
Ce soir, "café
littéraire" dans le cadre du programme santé mentale de
médecins du monde au camp de Balata .le thème, déterminé à
partir de souhaits des participants à de précédentes séances
dans un autre lieu : la résolution de problème.
4 femmes, dont une
parlementaire, de nombreux hommes, dont un autre
parlementaire, en cravate, beaucoup d'hommes murs et quelques
jeunes. Beaucoup d'entre eux sont des profs, dans le camp. la
discussion commence et bien sûr comme à chaque réunion de ce
genre, elle tourne vite sur la situation en Palestine; les
hommes s'expriment et ils expriment qu'ils ont du mal à
s'exprimer…..que leur culture les oblige à être forts, à être
des héros, à ne pas parler de leurs émotions. Et pour résoudre
les problèmes, il faut bien aller chercher en soi. Et puis
très vite ils disent leur plaisir d'être là à parler, dans cet
espace de parole libre.
Et puis, tous,
disent l'importance de l'éducation, de la culture, de la
science. Paroles délicieuses qui s'échappent de cette terrasse
d'un centre pour les jeunes, dans ce camp. "Eduquons,
cultivons nos enfants!! " Paroles martelées avec conviction,
fermement, dites comme possibilité de résolution de problème,
comme alternatives à la violence, comme résistance des
palestiniens à la situation.
Paroles de volonté
de créer une génération cultivée, instruite, réfléchissante,.
Des cerfs volants
planaient au dessus du camp, dirigés par des gamins joueurs.
Quelques shootings au loin, mais peut être n'était ce que des
feux d'artifice…..
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Envoyé : vendredi 7 juillet 2006
20:56
Objet : normal....
6 juillet 2006
J'ai senti ce matin
une nouvelle impression, étrange, arrivée par les pieds comme
une coulée de lave glacée, remontant au cœur qui se demande
ce qui arrive et puis imprègne la conscience qui distribue
enfin au corps l'explication de cette glace insidieuse……: "je
m'habitue", je ressens comme "normale" cette situation
effroyable …." Ana chabab filistine…" " you become a
palestinien guy" me répond mon chauffeur ange gardien alors
que je lui fait part de cette impression dans la voiture sur
la route entre Naplouse et Jérusalem,où l'on rencontre colons
pouce levé et checks points volants ,à peu près protégés par
les stickers et le drapeau Médecins du Monde. Les coups de feu
pendant les réunions où plus personne ne sourcille, les boules
quiés conseillées la nuit pour enfin dormir au
calme,oui je m'habitue... Et tous me disent: Catherine c'est
notre terre, on y restera, et on y vit et on continuera à y
vivre! Rien ne pourra nous chasser. Il y a des mariages chaque
semaine, des immeubles se construisent, on rit, on bosse, on
réfléchit, on étudie. À Naplouse, on vit ! C'est "normal"
Évidemment réaction
de défense, protection pour continuer sereinement. Bien sûr,
je sais tout ça. N'empêche que….quand un mot aux références si
fluctuantes s'amuse à bousculer la tête !!!!!!!…..normal !
Normal ! Normal !
Il a pas fini de me
torturer la tête ce mot !
Synthèse mensuelle
de juin des morts, blessés et arrêtés en Palestine !
Last month in West
Bank and Gaza Strip, there was :
49 Palestinians
Martyrs ( 3 from W.B.,
45 from Gaza,
1 from Jerusalem)
350 Palestinians
were Injured.( 225 from W.B and
180 from Gaza)
400 Palestinians
were arrested in W.B and Gaza strip
Quels mots dire
pour donner plus de sens encore à ces chiffres ?
Normal ? ? ?
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Envoyé :
lundi 3 juillet 2006 09:10
Objet :
destructions d'infrastructures économiques à Naplouse
Bonjour,
Les chiens ont hurlé
toute la nuit.....
Les destructions
d'infrastructures et de la vie économique ont lieu aussi en west
bank (Cisjordanie).
Cette nuit :
destruction de bureau, confiscation de matériel informatique,
fermeture d'usine, occupation de la TV locale....etc., etc....
......et les colons....
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Envoyé : dimanche 2 juillet 2006 21:35
Objet : la circulaire Sarkozy appliquée à Naplouse ?
dimanche 2 juillet 2006
Vie quotidienne à Naplouse...
Après un mort, plusieurs
blessés et arrestations dont un jeune homme de 17 ans, retranché
dans un cimetière pendant plusieurs heures hier, vers 13 h
Aujourd’hui une incursion
dans Naplouse. Une vingtaine de jeeps militaires encerclent Nablus
Specialist Hospital pour y arrêter et emmener un blessé grave...
avec force coups de feu, grenades et autres démonstrations
militaires....
La circulaire ministérielle
du 21 février 2006, adressée aux préfets et procureurs, explique
dans les moindres détails les modalités d’interpellation des
personnes sans titre de séjour. Elle mentionne les lieux où
peuvent être effectuées les interpellations : les hôpitaux, les
blocs opératoires, les centres d’accueil pour toxicomanes, ou
encore les salles d’attentes et halls d’accueil, les sièges
d’associations, les foyers et centres d’hébergement.
Cette circulaire remet en
cause les principes fondateurs de la déontologie médicale à
commencer par la règle tacite mais admise qui protège les patients
dans les lieux de soins, qui exercent une mission de santé
publique. En allant jusqu’à évoquer la possibilité
d’interpellation au bloc opératoire, la circulaire indique
qu’aucun lieu n’est plus protégé.
Le droit aux soins est
inscrit dans le préambule de la constitution française. C’est un
droit fondamental de la personne humaine. Il ne doit jamais être
utilisé à d’autres fins que la préservation de la santé.
Nous, soignants,
hospitaliers, libéraux, associatifs, refusons expressément aux
forces de l’ordre l’entrée dans nos salles d’attente ou halls
d’accueil pour y procéder à des contrôles ou interpellations.
Nous, soignants,
hospitaliers, libéraux, associatifs, continueront quoiqu’il arrive
à accueillir tout patient pour les soins dont il a besoin en
respectant notre serment d’Hippocrate.
Nous, citoyens, refusons la
remise en cause de ces principes fondamentaux et demandons le
retrait immédiat de cette circulaire.
Médecins du Monde appelle
tous les professionnels de santé, les syndicats et les citoyens à
rejoindre cet appel en signant notre pétition sur le site :
http://www.medecinsdumonde.org/mobilisation/petition
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Envoyé : mercredi 28 juin 2006 07:54
Objet : vie
quotidienne à Naplouse
Bonjour,
Pour vous montrer ce qui
arrive tous les jours à Naplouse, voici le rapport quotidien de
sécurité de la base, - événements, états des check points etc..-,
fourni chaque matin et qui nous permet d'organiser le travail en
dehors du bureau ,quasi heure par heure.
Il y a des incursions toutes
les nuits, des arrestations et des affrontements presque à chaque
fois.
Tous les jours les
travailleurs palestiniens qui vivent en dehors de Naplouse se
lèvent très tôt pour arriver à l'heure au travail, soit pour
éviter les soldats, soit pour passer un "certain" temps aux check
points selon l'humeur des soldats, ou passer par un autre chemin
si celui prévu est barré par un check point volant ou....des
monticules empêchant le passage...
De plus les employés du
public, dans les hôpitaux par exemple ,plus payés depuis plusieurs
mois, commencent à s'absenter, non pas par refus de travailler
mais par manque d'argent pour le transport et/ou la garde des
enfants et difficultés grandissantes à traverser les checks
points.
et ça....on
n'en parle jamais dans les journaux du monde...
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Envoyé : vendredi 23 juin 2006
16:02
Objet : 3ème semaine à Naplouse
déjà.....
bonjour tous
fin de la 3ème semaine....
à mon esprit arrivent 2
hypothèses:
-
partir à toute allure,
rentrer à Lille, fermer les yeux, les oreilles, les narines,
la peau et la bouche; se taire, ignorer, refouler bien au fond
toutes les sensations, les émotions, les odeurs et les
paroles....rejoindre le connu, la relative liberté d'agir, de
circuler,appeler les amis, se réunir, aller au ciné, se
balader , faire des rencontres via le net, jouer, dormir au
calme....et oublier, ne plus penser, se sauver vite et bien
loin....envie fugace....
-
ou....rester..... rester
et regarder, écouter, renifler, sentir, parler, témoigner,
dénoncer, travailler, avancer, rencontrer, rire, dormir dans
les bruits de mitraille, les cris , les aboiements de chiens
sauvages, écouter les récits des gens, les morts, les deuils,
les maisons démolies en représailles par l'occupant,
reconstruites aussitôt par les voisins,les amis,les groupes de
résistants, manger les knafés en rigolant, boire le café en
pleurant, admirer les paysages grandioses, rencontrer les
étudiants, les écouter raconter les barrages, les empêchements
de passer les exams, klaxonner dans les rues a sens unique
pour éviter les "annwans", frissonner des coups de feu des
mariages, déguster les jus de citron et la chicha, respirer
les odeurs, celles des épices de la vieille ville, des fleurs, détester celles de l'échoppe de volaille, sourire
noir de voir les enfants courir et jeter les pierres sur les
jeeps militaires,s'émotionner d'écouter un frère de martyr
raconter, d'entendre le difficultés des organisations psycho
sociales privées de financement, d'entendre les chiffres de la
misère, de la diminution du niveau de vie, sentir son coeur
serré de partir le week end, de doubler les plaques vertes aux
checks points, de rester cool devant le gamin au casque et
uniforme bien trop grands et arrogant, parfois mort de
trouille,et puis aussi s'enthousiasmer pour bosser sur le
programme santé mentale, de travailler avec les gens du champ
psycho social, avancer avec eux sur des actions déjà bien
construites, les aider sur d'autres, parler, sentir et vivre
dans Naplouse......
c'est ça que j'ai
choisi !!!! y'a du boulot! je commence à rencontrer les
partenaires, gouvernementaux ou non, partants ou non, à Naplouse,
Ramallah ou Jérusalem. Je rigole et travaille super dans mon
équipe palestinienne....! voilà ! je fais au mieux avec moi même
et les autres ici !
Bisous à vous tous mes
amis !! à bientôt
caty
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Envoyé : lundi 19 juin 2006 16:45
Voici une photo "effarante" :
Je l'ai prise
à Jérusalem, dans la vieille ville. c'est une aire de jeux pour
enfants israéliens sur le toit d'une maison ex-palestinienne
devenue israélienne , comme beaucoup dans la vieille ville.
Gardien dans un mirador, barbelés et protections maximum pour ces
mômes !!! L'horreur sur les toits...
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