2 août 2006 Situation au Proche Orient La tragédie libanaise, pour laquelle Médecins du monde se mobilise, ne doit pas nous faire oublier le sort de la population de la bande de Gaza. Face à la gravité des blessures et à la dégradation de l’accès aux soins, MdM envoie une mission d’urgence chirurgicale à l’hôpital Shifa de Gaza. Liban : une trêve qui n’en est pas une Médecins du Monde déploie une mission d’urgence depuis le 12 juillet. 5 équipes de cliniques mobiles opèrent actuellement auprès des déplacés dans les banlieues Est et Sud de Beyrouth. Environ 1200 consultations ont été réalisées par les équipes MdM et celles de notre partenaire libanais AMEL. Au Liban Sud, des distributions de médicaments et matériel médical ont été effectuées dans les dispensaires et les hôpitaux. A la faveur de la trêve annoncée par les autorités israéliennes, nous avons effectué des consultations dans les villages de Marjayoun et de Klaya, par où transitent certains des déplacés en provenance du sud. « Seuls ceux qui en ont les moyens fuient leurs villages. Des déplacés nous ont rapporté qu’un certain nombre de personnes vulnérables, âgées ou démunies, étaient restées dans les villages qui vont être bombardés dans les prochains jours » témoigne Nicolas Seris, coordinateur de terrain. Ces villages sont toujours inaccessibles : malgré la trêve annoncée et régulièrement rompue, les bombardements empêchent l’aide humanitaire d’atteindre les villages proches de la frontière israélienne. Une fois de plus, Médecins du Monde ajoute sa voix à celles qui dénoncent le non accès aux victimes et réclament un cessez le feu immédiat afin d’épargner les civils de tous bords. Gaza : blessures graves sur fond d’effondrement du système de santé Les attaques Israéliennes continues depuis le 28 juin s'exercent sur une population déjà fragilisée par l'embargo économique imposé depuis février 2006 par Israël et la communauté internationale. Outre le climat de guerre et les violences continues, les coupures d'électricité et d'eau, les restrictions sur l'essence et le gaz, l'impossibilité pour les municipalités de faire la collecte de déchets rendent extrêmement difficile la vie quotidienne de la population de Gaza. Une enquête menée par Médecins du Monde depuis la début de l’opération ‘Pluie d’été’ (cf. communiqué de presse du 11/07) révélait des résultats préoccupants en matière d’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins. Les hôpitaux sont les premières victimes de l'arrêt des aides internationales et du blocus quasi-total mis en place sur l'entrée de matériel. Les soignants palestiniens sont les premiers volontaires humanitaires à Gaza car ils travaillent tous les jours sans salaires depuis bientôt 6 mois. Cette inadéquation entre une population de plus en plus pauvre, de plus en plus malade, s'adressant à des hôpitaux de plus en plus surchargés, de plus en plus sales, et à un personnel de plus en plus épuisé, conduit à un effondrement de l'offre et de l'accès aux soins. Les structures de santé, du fait des restrictions d’accès et des coupures d’électricité, ne peuvent fonctionner en continu. Les centaines de victimes (157 tués et 550 blessés depuis le 28/06) sont dans un état d'extrême précarité de soins. Face à la gravité des blessures constatées (polytraumatismes, patients criblés, amputés, brûlés,etc.), pour lesquelles il n’existe pas de ressources médicales spécialisées, Médecins du Monde fait partir jeudi 3 août une équipe chirurgicale composée d’un chirurgien, d’une infirmière anesthésiste et de deux infirmières de bloc. Leur mission sera d’appuyer les équipes soignantes de l’hôpital public de Shifa, notamment pour les soins post-opératoires complexes. Médecins du Monde dénonce l’utilisation non discriminée de la violence armée contre les populations civiles de toutes origines. Au Liban comme à Gaza, les blessés et les malades ne peuvent être secourus. En empêchant l’accès aux victimes, le gouvernement israélien ne respecte pas le Droit International Humanitaire. De nouveau, l’association demande au gouvernement israélien de cesser ses attaques sur les civils, de mettre en place des couloirs humanitaires et d’assumer ses responsabilités en matière de prise en charge des blessés.
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