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Voici la réponse reçue par un adhérent
transmise par le Bureau national de l'AFPS


Le Maire de Paris

Paris, le  1 2 DEC. 2006

 Monsieur,

J'ai bien reçu la lettre dans laquelle vous me faites part de vos observations concernant mon récent déplacement en Israël.

Il me semble donc utile d'apporter un certain nombre de clarifications.

C'est à la suite d'un premier voyage en septembre dernier au Liban, où j'avais tenu à exprimer le soutien de Paris aux populations civiles gravement touchées par le conflit de cet été que, dans le même esprit de solidarité, j'ai décidé d'effectuer une visite dans le Nord d'Israël, à l'appui des populations civiles ayant subi le traumatisme. Vous devez savoir par ailleurs qu'avant même d'effectuer ce déplacement, j'avais publiquement annoncé mon intention de me rendre en Palestine, si possible dès la fin de cette année. Il m'est en effet apparu préférable de visiter séparément ces trois pays, de manière à consacrer à chacun le maximum d'attention. J'ajoute, s'agissant de la Palestine, que je m'y suis rendu plusieurs fois dans le passé, et notamment en 2003, où j'ai pu exprimer mon sentiment sur l'impact négatif de la construction du mur de séparation, sur les populations citadines de Bethléem et Qualqilya.

L'action de Paris est résolument tournée vers l'avenir. C'est pourquoi ces différentes visites s'inscrivent dans un contexte de coopération nourrie et féconde avec ces trois pays, à laquelle j'attache personnellement la plus grande importance depuis 2001.

Il était donc tout naturel que le Conseil de Paris, sur ma proposition, vote des subventions destinées à venir en aide aux populations civiles victimes du drame de cet été.
170 000
ont ainsi étaient versés pour des actions au Sud Liban et 50 000 pour des actions dans le Nord d'Israël. S'agissant de l'aide apportée aux populations palestiniennes, le Conseil de Paris a voté, en juin dernier, l'attribution d'une aide d'urgence de 50 000 pour l'achat de médicaments à destination des hôpitaux palestiniens. Les élus parisiens seront à nouveau appelés à se prononcer, lors du Conseil de Paris de décembre, sur l'octroi d'une subvention de 50 000 pour le financement d'un projet d'amélioration de l'approvisionnement en eau potable de l'hôpital principal de Jénine, et de trois hôpitaux de Cisjordanie.

 

Une précision relative à mon entretien avec le Maire de Jérusalem : il n'a jamais été question que Paris offre une Tour Eiffel miniature à Jérusalem, dans le cadre de manifestations auxquelles Paris n'est pas associée. Mon homologue m'ayant indiqué qu'il procédait à la rénovation de la « Place de Paris »,  j'ai simplement marqué la disponibilité de principe de la Ville à poser un geste symbolique architectural ou pictural à l'issue des travaux, et ce, à l'instar de ce que nous faisons avec de nombreuses autres cités du monde. La nature de cette contribution n'est pas encore déterminée, pas plus que la date de l'éventuelle implantation qui n'est pas envisageable, en tout état de cause, avant l'année 2008.

Vous me permettrez également de replacer l'inauguration d'une Place Théodore HERZL à Paris dans la signification qui est véritablement la sienne: Paris honore toutes celles et ceux qui, dans notre capitale, ont à un titre ou à un autre promu des idées et des valeurs constructives et de rayonnement mondial. C'est à ce titre que, sur ma proposition, Paris a également donné à certains de ses lieux, les noms de Mohammed V, Bourguiba ou tout récemment de l'Emir Abd El Kader.

Par ailleurs, je tiens à vous rappeler la position que j'exprime depuis toujours, avec constance et clarté, sur le dossier complexe du Proche Orient. J'ai pu personnellement en exposer les éléments, à de nombreuses reprises, à mes différents interlocuteurs, israéliens comme palestiniens, y compris à feu Yasser Arafat lors d'entretiens à Ramallah et Gaza :

- Droit du peuple palestinien à vivre dans la liberté et la dignité, dans un Etat souverain et viable, reconnu par la communauté internationale.

- Droit d'Israël à la sécurité, dans des frontières sûres et reconnues par la communauté internationale et notamment ses voisins.

Je vous redis souhaiter vivement, que dans le cadre d'un accord de paix juste et durable entre deux Etats souverains existant côte à côte dans un climat de confiance et de coopération, Jérusalem puisse être la capitale des deux Etats : Yérouchalaïm, capitale d'Israël, Al Qods capitale de la Palestine.

Je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de ma considération distinguée.

Bertrand DELANOË

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