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A Paris, Mahmoud Abbas reçoit un soutien appuyé

27 février 2007

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-876275,0.html

C'est lors de son étape à Paris, qui clôturait, samedi 24 février, une tournée européenne l'ayant conduit à Londres, Berlin et Bruxelles, que le président palestinien Mahmoud Abbas a reçu le soutien le plus appuyé à la formation d'un gouvernement palestinien d'union nationale, tel qu'il est prévu dans l'accord de La Mecque conclu le 8 février entre le Fatah et le Mouvement de la résistance islamique (Hamas).

 

Jacques Chirac a estimé que l'accord de La Mecque constituait un "premier pas vers la prise en compte des conditions du Quartet", a indiqué le porte-parole de l'Elysée. Le Quartet de médiateurs (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) exige du Hamas qu'il reconnaisse l'Etat d'Israël, renonce à la violence, et accepte les accords conclus entre l'OLP et l'Etat juif.

 

La France "sera disposée à coopérer" avec le nouveau gouvernement palestinien "s'il est formé sur la base de la plate-forme de La Mecque", a déclaré le ministre français des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. Paris a l'intention de plaider auprès de ses partenaires de l'Union européenne, lors du Conseil européen des 8 et 9 mars, pour qu'un soutien soit apporté au nouveau cabinet palestinien lorsqu'il sera formé.

Les responsables français ne se sont toutefois pas prononcés publiquement en faveur d'une reprise rapide de l'aide financière directe de l'UE aux autorités palestiniennes, qui avait été gelée après l'arrivée au pouvoir du Hamas, début 2006. On estime, côté français, qu'il est important de "se caler très étroitement sur Abbas, qui est en pleine négociation", en faisant observer qu'un "gouvernement avec le Hamas n'est pas un gouvernement du Hamas".

En annonçant d'ores et déjà son soutien à un nouveau gouvernement palestinien, et en qualifiant l'accord de La Mecque de "premier pas" vers l'application des conditions du Quartet, la France va un peu plus loin que d'autres gouvernements européens. L'accord de La Mecque, qui visait à mettre fin aux affrontements entre Palestiniens, comporte un engagement à "respecter" les accords conclus par l'OLP, sans spécifier la reconnaissance d'Israël.

 

RENCONTRE "PRODUCTIVE"

 

La chancelière allemande, Angela Merkel, avait estimé, à l'issue de son entretien, vendredi, à Berlin, avec M. Abbas, que la formation d'un gouvernement d'unité nationale serait "bienvenue à la condition que certaines mesures soient remplies", dont "la reconnaissance du droit d'Israël à exister", précisant qu'il y avait "encore beaucoup de travail à faire".

En recevant le président palestinien à Londres, le 21 février, le premier ministre britannique, Tony Blair, avait parlé de "possibilité de progrès" au Proche-Orient, "y compris avec les éléments les plus raisonnables du Hamas".

"Les Français nous ont fait plaisir", commente un responsable palestinien proche de Mahmoud Abbas, avant d'ajouter : "La rencontre avec Tony Blair a été plus positive que la rencontre avec Angela Merkel. La rencontre avec Jacques Chirac a été la plus productive des trois. (M.) Chirac a compris que l'accord de La Mecque constituait une réelle avancée et que, au-delà de la question de la répartition des portefeuilles entre le Fatah et le Hamas, les Palestiniens se sont mis d'accord sur le programme politique du Fatah." A présent, ajoute ce responsable, "ce qui compte pour nous, c'est de savoir si la France aura les capacités de peser pour infléchir la position des médiateurs".

Cécile Hennion et Natalie Nougayrède

Article paru dans l'édition du 27.02.07    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-876275,0.html

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