17 avril : la journée du prisonnier palestinien Ziad Medoukh
publié le
mardi 17 avril 2007
"Nous adressons aux prisonniers un message de soutien et de solidarité, pas seulement de notre peuple mais de tous les peuples qui luttent pour la paix et le respect de la vie humaine, nous leur disons que l’aube de la liberté s’approche, et malgré les longues nuits de l’occupation et de l’obscurité, le soleil de leur liberté viendra un jour". Alors que tout le monde réclame la libération du soldat israélien Shalit enlevé et détenu par des groupes militaires palestiniens depuis 10 mois, personne s’intéresse au sort de milliers de prisonniers palestiniens détenus, depuis plus de 25 ans pour certains, dans les prisons et centres de détentions israéliens. Nous, les Palestiniens, nous souffrons de l’injustice, car nous sommes un peuple qui lutte pour sa liberté et pour son indépendance ; malgré toutes les mesures de l’occupation contre notre peuple et en particulier contre nos prisonniers qui continuent leur résistance dans leurs prisons. Aujourd’hui, nous rendons un grand hommage à nos prisonniers à l’occasion de la journée du prisonnier célébrée le 17 avril de chaque année. Depuis 1975, les Palestiniens célèbrent la journée du prisonnier palestinien qui correspond au 17 avril de chaque année à travers des manifestations et des regroupements partout en Palestine et à l’extérieur en solidarité avec tous les prisonniers qui sont arrêtés par l’armée israélienne car ils ont dit non à l’occupation israélienne de nos Territoires palestiniens, car ils refusent la domination militaire sur notre peuple, car ils veulent vivre libres sur leur terre palestinienne. Et surtout parce qu’ils ont choisi de résister contre toutes les formes de l’occupation israélienne. Cette année 2007, nous célébrons cette occasion triste et heureuse en même temps dans une conjoncture particulière triste car nous rendons hommage à plus de 10.000 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes dans des conditions inhumaines, et heureuse parce que tout le peuple palestinien est fier de ses prisonniers qui représentent une période honorable de la lutte palestinienne contre l’occupation israélienne. Cette année 2007 est marquée par le nombre imaginaire de Palestiniens prisonniers, détenus et arrêtés par la force de l’occupation israélienne, plus de 15.000 personnes de tous les âges et de tous les partis politiques, parmi eux plus de 10.000 sont toujours dans des prisons et de centres de détenus israéliens. Cette année 2007 est marquée par le refus israélien de libérer nos prisonniers détenus dans les prisons israéliennes malgré la période d’accalmie et malgré les promesses israéliennes dans les conférences et rencontres internationales de libérer des prisonniers palestiniens en échange du soldat israélien. Et en cette année, nos prisonniers vont célébrer leur journée par une grève de la faim en signe de protestation contre les conditions inhumaines dans lesquelles se trouvent ces détenus. Les Palestiniens prisonniers ont été arrêtés illégalement et cela selon les conventions internationales qui appellent à une protection des civils pendant les périodes de guerre, or la majorité des Palestiniens arrêtés n’ont rien à voir avec les partis politiques et les factions militaires, ils sont arrêtés dans le cadre de la politique de punition collective prise contre notre peuple par un gouvernement et une armée qui ne veulent pas la paix. Dans cette journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens, il faut rappeler les constats suivants : Que le nombre de prisonniers palestiniens actuellement dans des prisons israéliennes dépasse 10.000 personnes. Que depuis le début de la deuxième Intifada palestinienne en septembre 2000, plus de 18000 palestiniens ont été arrêtés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza par les occupants israéliens. Parmi les prisonniers palestiniens, il y a 128 femmes, 320 enfants de moins de 18 ans, et 75 personnes qui ont plus de 55 ans. Depuis septembre 2000, 37 prisonniers palestiniens ont trouvé la mort dans les prisons israéliennes. Depuis septembre 2000, l’armée israélienne a ouvert plus de 34 centres de détention illégaux en Cisjordanie pour faire face au nombre très important de prisonniers et de détenus palestiniens, la plupart de ces centres de détention de trouvent dans des colonies. Que la politique israélienne d’arrestation des Palestiniens surtout en Cisjordanie se poursuit malgré tous les accords signés et malgré la trêve respectée par les factions palestiniennes. Parmi les prisonniers, il y a plus de 25 membres du Conseil législatif palestinien et ministres dont le président du Conseil Dr.Aziz Dwik , et les chefs Marwan Barghouti et Ahmad Saadate et les députés Hussam Khader, Mohamed Jaabri ; et des autres , sans oublier des dizaines de responsables de plusieurs partis politiques palestiniens. Que les conditions de détentions pour tous les prisonniers palestiniens y compris les personnalités politiques sont inhumaines (cellules individuelles, pas de visites, pas de soins médical, regroupement de plus de 30 personnes dans une seule tente, frappes, coups, pression psychologique, interdiction d’avoir un avocat). En général, nos prisonniers sont en train de vivre une situation humanitaire catastrophique, et ces chiffres font partie de toute une situation vécue par des prisonniers résistants. A cette occasion, nous rendons un grand hommage à tous les prisonniers palestiniens dans tous les centres de détention, les prisons et les centres d’arrestation israéliens, et nous leur adressons un message de soutien et de solidarité pas seulement de notre peuple mais de tous les peuples qui luttent pour la paix et le respect de la vie humaine, nous leur disons que l’aube de la liberté s’approche, et malgré les longues nuits de l’occupation et de l’obscurité, le soleil de leur liberté viendra un jour. Et un dernier appel à toutes les organisations internationales, surtout les humanitaires :il faut dénoncer cette politique agressive israélienne contre nos prisonniers, mais il faut réagir rapidement pour sauver la vie de milliers de prisonniers palestiniens. Et réclamer leur libération immédiate. Ziad Medoukh, Gaza |