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Elections législatives

Nous avions sollicité les candidats pour connaître la politique
qu'ils entendent mener ou soutenir concernant la question palestinienne.
Réponse de LCR


Ligue Communiste Révolutionnaire

Fédération du Nord – Pas de Calais

 

 

Lille, le 4 juin 2007

Sur la situation en Palestine :

 

         Il n’y aura pas de paix durable entre Palestiniens et Israéliens sans justice. La reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien passe évidemment par la satisfaction des revendications de ses organisations nationales : l’évacuation des territoires occupés en 1967, la destruction des colonies et du mur qui annexe une très grande partie de la Cisjordanie et de Jérusalem, l’instauration d’un État palestinien sur l’intégralité de la Cisjordanie et de la bande de Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale, le droit au retour des réfugiés.

L’arrêt de la politique guerrière et de colonisation pratiquée par le gouvernement israélien ne peut être imposé dans le seul cadre d’institutions internationales qui, à l’instar du Conseil de sécurité, dépendent étroitement des principales puissances de la planète, à commencer par les Etats-Unis. Si un gouvernement réellement de gauche aurait, tout naturellement, pour devoir d’user de tous les moyens à sa disposition pour défendre une politique fondée sur le droit, son action, ses initiatives et ses prises de position devraient avant tout se fixer l’objectif d’encourager l’intervention des peuples et la pression des opinions, seules à même de transformer durablement le rapport de force international.

Le mouvement contre la guerre en Irak, en 2003, a démontré, par sa puissance et son caractère planétaire, que les peuples ont les moyens de peser sur la politique des gouvernants et de mettre un terme à la stratégie de « guerre sans limites » qui se révèle le corollaire de la mondialisation libérale. C’est le développement d’une telle mobilisation et son extension que favoriserait un gouvernement soucieux, en France, du droit des peuples à disposer de leur destin.

C’est en ce sens que nous appelons à participer à la journée internationale d’action « Le monde dit non à l’occupation israélienne » ce samedi 9 juin et au rassemblement à 14 heures, Grand Place de Lille.

 

1. La France a été, en 1999, l’un des deux derniers pays à ratifier l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. L’article 2 de cet accord stipule en effet que « les relations entre les deux parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques »,

Êtes-vous favorable à la suspension de l’accord d’association, tant que l’Etat d’Israël continue de violer les droits de l’Homme et le droit international ?

 

         Les députés européens de la LCR avaient joué un rôle actif dans le vote du Parlement européen pour la suspension de cet accord. Nous avons, depuis lors, constamment dénoncé le refus de la Commission européenne, du Conseil européen et de chacun des gouvernements de l’Union européenne – à commencer par le gouvernement français – d’appliquer cette recommandation des parlementaires européens. Cela nous conforte d’ailleurs dans l’appréciation que nous portons sur l’Union européenne actuelle : loin de construire un espace de coopération autant que de citoyenneté entre les peuples du continent, loin de représenter un levier pour promouvoir la paix, la justice et le droit à l’échelle internationale, elle se fait le relais de l’ordre marchand et impérialiste qui prévaut sous l’égide des Etats-Unis. Un gouvernement réellement de gauche exigerait immédiatement des autres gouvernements européens la suspension de l’accord d’association, en conformité avec le vote de l’Assemblée européenne.

Concernant l’accord UE/Israël, mais aussi le « groupe de haut niveau France/Israël », nous interviendrons avec nos collègues anti-colonialistes, pour que l’ensemble de ces accords soient suspendus tant que justice ne sera pas rendue au peuple palestinien.

 

2. Après les élections législatives palestiniennes de janvier 2006, tenues de manière démocratique, les Etats-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions économiques contre le peuple palestinien et ses institutions. Ces mesures s’ajoutent à celles déjà prises par Israël et conduisent non seulement à la paralysie de l’Autorité palestinienne mais aussi à des conditions de vie en deçà de la précarité. Pour remédier à cette situation qui perdure malgré la constitution d’un gouvernement d’unité nationale,

Comptez-vous demander au gouvernement d’intervenir au sein de l’Union européenne pour que celle-ci reprenne son aide à l’Autorité palestinienne et lui permette, ainsi, d’assurer à nouveau le paiement des salaires des fonctionnaires et les services de base à la population ?

 

         Les mesures prises à la suite d’élections au caractère démocratique reconnu sont intolérables en ce qu’elles contribuent à l’asphyxie de la société palestinienne, à un surcroît de souffrance pour la population des territoires palestiniens, à l’isolement international d’un peuple déjà spolié de ses droits. Quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur le projet de société défendu par le Hamas, il n’existe pas la moindre légitimité, pour l’administration américaine comme pour les dirigeants de l’Union européenne, à s’ériger en censeurs du vote des Palestiniens, alors qu’ils se sont constamment rendus complices d’une politique israélienne ayant auparavant systématiquement consisté à détruire l’Autorité palestinienne et à contester la représentativité de tous ses gouvernements élus. Les aides européennes à l’Autorité palestinienne doivent donc être intégralement rétablies, une pression doit être exercée sur l’État d’Israël pour imposer la restitution des taxes revenant au gouvernement palestinien, et la « communauté internationale » doit intervenir pour la libération des élus et ministres palestiniens arrêtés en toute illégalité, au regard même du droit international, par les autorités israéliennes.

 

3. Alors que l’Etat français a l’obligation de faire respecter le droit international par ses ressortissants, y compris les entreprises,

Que pensez-vous du rôle de deux entreprises françaises (Alstom et Véolia) dans la construction et l’exploitation d’une ligne de tramway desservant les colonies installées à Jérusalem-Est et ses alentours, qui renforce sur le terrain les mesures illégales d’annexion et de colonisation prises depuis 1967, en violation de l’article 49 de la 4ème Convention de Genève ?

 

         La première action d’un député de gauche devrait être de se rendre en Palestine occupée, apporter le soutien d’un élu national au peuple palestinien. Elus, des députés LCR mèneraient, avec leurs éventuels collègues de la gauche anti-colonialiste et épris de justice et de droit, les combats politiques et législatifs pour que les entreprises françaises qui concourent de près ou de loin à l’occupation israélienne soient en fait et en pratique dans l’impossibilité de poursuivre leur commerce mortifère. Cela s’applique au Tramway, mais aussi aux implantations bancaires, comme c’est le cas avec la BNP-Paribas, et dans bien d’autres domaines techniques, touristiques, militaires…

 

4. Alors que l’évolution de la situation dans la région ouvre la voie à une extension et à une aggravation de la guerre qui pourrait prendre une dimension nucléaire,

Êtes-vous favorable à la mise en place d’une zone dénucléarisée au Proche et Moyen-Orient (incluant l’Iran et Israël) ?

 

         Franchement, cela fait quand même froid dans le dos que l’Iran, avec ses dirigeants actuels, puisse disposer de l’arme nucléaire. Le problème, c’est que la position des grandes puissances n’a évidemment aucune légitimité, ni aucune crédibilité. Elle apparaît de plus en plus pour ce qu’elle est : non pas un combat contre les armes nucléaires, mais la volonté de se réserver le monopole de ces armes de destruction massive pour maintenir leur domination impérialiste sur le monde. D’ailleurs, contrairement à leurs affirmations, les grandes puissances contribuent à la dissémination nucléaire : les USA et la France ont aidé Israël à se doter de la bombe ; la France, par ses activités commerciales nucléaires, contribue à aider à l’armement nucléaire de l’Inde.

La zone en question doit être entièrement dénucléarisée : en l’occurrence seul l’Etat d’Israël dans la région aujourd’hui possède un arsenal nucléaire (estimé de 200 à 400 têtes nucléaires), mais celui-ci est clandestin et Israël n’est tenu par aucun engagement international type TNP (Traité de Non prolifération). Il faut réaffirmer qu'au Proche et Moyen orient le réel danger n’est pas l’Iran mais la politique impérialiste des USA et de ses alliés, l’Etat d’Israël en tout premier lieu mais aussi la France.

S’il est vrai que la dénucléarisation du Moyen orient est une urgence, la LCR s’oppose globalement à l’énergie nucléaire, militaire comme civile. La meilleure contribution que la France pourrait apporter, c’est de donner l’exemple en renonçant unilatéralement à une arme qui consiste à prendre en otage les populations.

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