Le Qatar, membre du Conseil de Sécurité, a proposé au moins deux versions d’une déclaration présidentielle portant sur la crise humanitaire à Gaza ; une déclaration n’est pas contraignante et a valeur symbolique, mais sa publication requiert l’accord des 15 membres du Conseil ; un diplomate occidental : « C’est une situation absurde » ; également retardée, la publication d’une déclaration présidentielle appuyant le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Résolution 1701 (Cessation des hostilités et retrait des forces israéliennes du Liban) - NdT.
La délégation palestinienne à l’ONU bloque une initiative devant exprimer la préoccupation du Conseil de Sécurité devant la crise humanitaire à Gaza. De hauts responsables au quartier général des Nations Unies à New York ont fait savoir aujourd’hui (vendredi) que la délégation palestinienne à l’ONU avait œuvré ces derniers jours avec obstination et décision dans le but de faire échouer le processus au terme duquel le Conseil de Sécurité devrait lancer une déclaration présidentielle comprenant une prise de position critique et le ressentiment du Conseil face à la situation humanitaire difficile que connaît la Bande de Gaza.
Une déclaration présidentielle constitue l’une des modalités de réaction du Conseil de Sécurité avant l’adoption d’une résolution. En deçà, il y a le communiqué de presse émanant de la présidence du Conseil. Une déclaration présidentielle n’est pas contraignante et a une portée symbolique. Néanmoins, la publication d’une déclaration présidentielle requiert l’unanimité des 15 membres du Conseil et est considérée comme l’expression du consensus au sein du Conseil de Sécurité qui constitue la structure centrale d’autorité de l’organisation mondiale.
Des rapports émanant quartier général de l’ONU montrent que le Qatar, membre du Conseil de Sécurité, a proposé au moins deux versions d’une déclaration présidentielle portant sur la crise humanitaire à Gaza. Le second et dernier projet relevait d’un effort du Qatar à satisfaire les Palestiniens. Néanmoins, d’après ces mêmes sources, la délégation palestinienne à l’ONU s’oppose à toute démarche du Conseil de Sécurité discutant de la situation à Gaza. « C’est une situation absurde », a dit un diplomate occidental à « Ha’aretz ». « Il est clair que la délégation palestinienne à l’ONU, affiliée au Fatah, a intérêt à ne pas mettre en lumière la situation à Gaza qui est sous le contrôle du Hamas », a-t-il dit. En même temps, on apprend que la publication de la déclaration résidentielle qui devrait manifester un appui au rapport du Secrétaire Général sur la mise en œuvre de la résolution 1701 est également retardée par l’hésitation de membres du Conseil de Sécurité à propos de la formulation proposée.
Pendant ce temps,
l’émissaire du Secrétaire Général des Nations Unies au
Proche-Orient, Michael Williams déclarait au cours d’un
briefing avec les membres du Conseil de Sécurité, que l’ONU
considérait la Bande de Gaza, qui est sous le contrôle du
Hamas, comme une partie inséparable d’une seule et même entité
politique palestinienne. Il a noté qu’ « à long terme, Gaza et
la Cisjordanie ne pourront pas demeurer séparés, isolés ». Des
diplomates ont indiqué, hier, que le rapport périodique remis
par Williams contenait, pour la première fois depuis bien
longtemps, « une composante d’optimisme », à propos de
l’avenir des relations entre Israël et l’Autorité. Williams a
appelé Israël à ouvrir le passage de Karni afin d’empêcher
n’empire la situation humanitaire grave qui sévit dans la
Bande de Gaza.
A propos de la Bande de Gaza et du passage de Karni :
« La
bande de Gaza est dans un état économique et humanitaire
dramatique »
Gaza
va s’effondrer si les frontières restent fermées
28
Palestiniens sont morts au point de passage frontalier de
Rafah
Shlomo Shamir - Ha’aretz (New York),
le 27 juillet 2007
Traduit de l’hébreu par Michel Ghys