Il s’appelle
Salah Hamouri. Il est
français. Il est depuis deux ans dans une prison israélienne
parce qu’il combat l’occupation de la Cisjordanie par Israël.
Pourtant, le sort de Salah ne
semble pas émouvoir outre mesure les autorités françaises.
Accusé d’être membre du Front populaire de libération de
libération de la Palestine (FPLP) et, à ce titre, contre
l’occupation des territoires palestiniens, d’avoir voulu
assassiner un dirigeant israélien - en l’occurrence le rabbin
Yossef, leader spirituel de l’organisation Shaas -, notre
compatriote est détenu depuis plus de deux ans maintenant dans
les geôles israéliennes. Il doit comparaître devant la
juridiction militaire israélienne, qui, en tant que force
d’occupation, juge ces « délits ».
Comme l’ont dénoncé à de multiples reprises
les organisations internationales des droits de l’homme (Amnesty
International, FIDH…) mais également israéliennes (Gush Shalom,
Betselem…), des milliers de Palestiniens sont détenus au mépris
du droit international. C’est le cas de
Salah
Hamouri.
Sa mère, Denise Guidoux-Hamouri,
remue ciel et terre pour tenter de sortir son fils de
l’emprisonnement militaire. L’avocate israélienne Léa Tsémel est
en charge du dossier. Denise Guidoux est maintenant en relation
avec la famille du soldat israélien Guilad Shalit, fait
prisonnier à la lisière de la bande de Gaza il y a maintenant
plus d’un an. La France, c’est bien naturel, cherche depuis à
intercéder pour permettre la libération du soldat Shalit. Qu’en
est-il du jeune Hamouri ?
obtenir sa libération sain et sauf
Suite à une interpellation de Denise
Guidoux, la mère, qui s’était émue de l’absence de réaction
officielle concernant un ressortissant français et de la
différence d’intervention entre son fils et le soldat israélien,
le ministère français des Affaires étrangères avait, à l’époque,
répondu par « le cas du soldat franco-israélien n’est pas
comparable à celui de votre fils. En effet, le soldat a été pris
en otage et est actuellement entre les mains de ses ravisseurs.
Nous essayons donc, en relation avec les autorités israéliennes,
d’obtenir sa libération sain et sauf, comme nous le faisons pour
tout Français enlevé à l’étranger, dans le cadre de l’assistance
consulaire ».
La mère de
Salah s’est alors tournée vers les parents de Gilad
Shalit. « J’ai découvert (…) que votre fils et le mien avaient
beaucoup de points communs même si tout semble les séparer, ils
sont jeunes et souffrent pour leur pays, ils ont tous les deux
la nationalité française, la France se doit donc de les
soutenir, de les aider et d’aider leurs familles. » Pourtant, le
ministère français continue comme si de rien n’était.
« S’agissant de la situation de votre fils, celui-ci est
emprisonné par les autorités
israéliennes, dans le cadre d’une procédure
judiciaire en cours, dans laquelle je vous confirme que nous ne
pouvons pas interférer », explique un haut fonctionnaire du Quai
d’Orsay.
Député honoraire, Jean-Claude Lefort s’est
ému de cette situation. Il s’est adressé à Philippe Etienne,
directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères (le
service de presse a été contacté par l’Humanité),
pour dénoncer le « silence particulièrement épais » qui entoure
le cas du jeune Franco-Palestinien. Daniel Voguet, avocat
français de Salah
Hamouri, estime qu’« Israël,
pays occupant, n’a aucune base légale pour juger un résistant »
et entend s’adresser au gouvernement français pour qu’il
intervienne comme il le fait pour le soldat Shalit.
Pierre Barbancey