Article paru le 22 octobre 2007 page 13 Olmert vient chercher le soutien de Sarkozyhttp://www.humanite.fr/2007-10-22_International_Olmert-vient-chercher-le-soutien-de-Sarkozy Proche-Orient . Le premier ministre israélien doit rencontrer le président français. La France va-t-elle aborder le cas de Salah Hamouri, ce jeune Franco-Palestinien incarcéré en Israël ? Ehud Olmert est arrivé à Paris hier soir pour une journée dans la capitale française. Il doit rencontrer Nicolas Sarkozy, puis le premier ministre, François Fillon, avant d’être reçu par plusieurs associations juives. Dès demain, il se rendra à Londres. À quelques semaines de la tenue de la conférence internationale dite « de paix », à Annapolis (États-Unis), Israël tente donc de renforcer sa posture internationale en choisissant d’intervenir sur le dossier iranien, mais aussi en menant plusieurs dossiers de fond. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, devrait ainsi rencontrer, à Washington, le leader druze libanais Walid Joumblatt. Comme l’écrit le quotidien israélien Haaretz : « À Paris, Olmert va tenter de trouver un ami en Sarkozy, qui a déjà exprimé son soutien à des sanctions plus importantes contre l’Iran. » Le journal poursuit : « Une source politique à Jérusalem dit que le président français cherche aussi à réduire les attentes quant aux résultats du sommet d’Annapolis. » Ce qui a le mérite de la clarté. Le gouvernement israélien se souvient du soutien apporté par Sarkozy, alors ministre-candidat, à la guerre menée contre le Liban à l’été 2006, ses déplacements en Israël et son soutien indéfectible. soutien à géométrie variable La nouvelle posture française, inscrite tout entière dans la stratégie américaine, balaie tout le spectre de la problématique moyen-orientale. Et si l’Élysée ne s’est pas vraiment exprimé, il n’est pas certain que la France considère toujours la résolution du conflit israélo-palestinien comme centrale. Dans ces conditions, que vont dire Sarkozy et Fillon ? Il faut simplement s’attendre à des déclarations convenues, tant concernant la création d’un État palestinien (les frontières de 1967 ne seront pas mentionnées, pas plus que le partage de Jérusalem ou le démantèlement des colonies, et encore moins la poursuite de l’occupation) que la lutte contre le terrorisme et le droit d’Israël à se défendre, ou encore la menace que l’Iran ferait peser sur la région (Paris ferme évidemment les yeux sur la détention de l’arme nucléaire par Israël). Le déséquilibre existant dans les soutiens officiels français s’agissant du conflit israélo-palestinien est éclatant. Il existe, par exemple, un square Rabin à Paris. Mais où se trouve la rue Arafat (colauréat du prix Nobel de la paix avec Rabin et Peres) ? C’est dans ce square Rabin que la Mairie de Paris dévoilera, en présence de Bertrand Delanoë, des photos géantes des soldats israéliens détenus par le Hamas (Gilad Shalit) et le Hezbollah (Ehoud Goldwasser et Eldad Reguev), qui, nous dit-on, « demeureront accrochées jusqu’à leur libération ». Pourquoi la Mairie de Paris ne s’émeut-elle pas de la même manière du sort de Salah Hamouri, ce jeune Franco-Palestinien qui croupit dans les geôles israéliennes (voir l’Humanité du 10 octobre) ? Les autorités françaises vont-elles soulever officiellement et publiquement le cas de Salah lors des discussions avec Ehud Olmert ? La diplomatie française ne semble pas autant sensibilisée que pour les soldats israéliens. Le Quai d’Orsay avait fait savoir à l’Humanité que Salah Hamouri avait reçu une visite du consulat français. Renseignement pris, la dernière visite remonte au mois de mars. Depuis, c’est le silence. Denise Hamouri, la mère de Salah, s’est rapprochée de la famille Shalit. Noama Shalit, fils de Gilad, lui a notamment répondu qu’il espérait et croyait fort « au jour où les deux peuples vivraient en paix côte à côte. Ce jour où plus aucun prisonnier palestinien ne sera détenu dans les prisons israéliennes. Dans l’espoir des libérations imminentes de nos fils ». Pierre Barbancey |