NORD
ECLAIR
16 septembre 2008
Un appel national pour libérer Salah Hamouri
Son passeport est français, sa vie est à Jérusalem-Est. Il y a
trois ans, Salah Hamouri a été arrêté pour un délit d’intention
non-fondé, d’après sa famille et son comité de soutien, qui
demandent à Nicolas Sarkozy d’intervenir.
Son cas ne fait pour le moment pas autant de bruit que celui du
soldat Shalit mais sa famille et son comité de soutien
grossissant pourraient s’y mettre aussi si la France , et plus
particulièrement le Président de la République , continuent à
faire la sourde oreille dans les semaines qui viennent.
Salah Hamouri est né à Jérusalem-Est d’une mère française, née à
Bourg-en-Bresse, et un père palestinien. Sa vie se situe donc
dans les territoires occupés mais il a la nationalité française,
il a un passeport français. Il parle le français et a de la
famille en France.
Salah a 23 ans. Il faisait des études de sociologie quand il
s’est fait arrêté, il y a trois ans. « C’était à un check
point à Ramalah où il était avec des amis, raconte sa mère,
qui était hier à Lille pour lancer la mobilisation française.
Là, il s’est fait arrêté au motif que trois mois plus tôt, il
est passé devant le domicile de Yossef Ovadia, le chef du parti
Shas, un rabbin connu pour ses positions extrêmes ».
Trois mois plus tôt, répète sa mère, qui juge que déjà de ce
point de vue, il y a un problème. Pourquoi avoir attendu aussi
longtemps pour arrêter son fils, si vraiment celui-ci avait été
coupable d’intention d’attenter à la vie de cette personne ? Car
c’est bien pour ce délit d’intention que Salah croupit
aujourd’hui en prison depuis trois ans.
Aucune preuve
« Or jamais aucune preuve concrète n’a pu être présentée,
précise François Leroux, membre national de l’association
France-Palestine. Les services spéciaux n’ont rien retrouvé
dans son habitation qui a été passée au peigne fin, ni dans le
disque dur de son ordinateur. » Dès son arrestation, sa mère,
Denise Hamouri, a alerté le consulat français. En vain, dit-elle.
Elle a écrit aux ministres, et rencontré Bernard Kouchner, qui
raconte-t-elle, ne lui a accordé que « trois minutes debout ».
De l’autre côté des barreaux, son fils, jugé par un tribunal
militaire d’occupation, a accepté le plaider coupable et écopé de
sept ans de prison ferme. « Ça suffit, clame sa mère.
Trois ans déjà pour un délit d’intention qu’il n’a même pas
commis, ça suffit comme ça ! » D’où sa venue en France cette
semaine, relayée par un certain nombre d’associations et
d’organisations, telle que France-Palestine ou la LDH.
Les sénatrices Marie-Christine Blandin (Verts) et Michèle
Demessine (PC) ont promis elles aussi de monter au créneau pour la
défense d’un civil, ressortissant français, jugé et condamné par
un tribunal d’occupation militaire. Tandis que jeudi, à
l’Assemblée nationale, sera lancé un appel national pour la
libération de Salah Hamouri. • JU.M.
http://www.nordeclair.fr/journal/NE/2008/09/16/FRANCEMONDE/ART379779.phtml |