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Monde Itinéraires palestiniens en Belgique Bruxelles. Coup
d’envoi, mardi, de la saison culturelle palestinienne. Bruxelles, correspondance particulière. Masarat, c’est un mot arabe qui
veut dire chemin, parcours, itinéraire. C’est ce mot qu’ont choisi les
organisateurs de la saison culturelle palestinienne qui s’ouvrira mardi
prochain aux Halles de Schaerbeek, un ancien marché couvert devenu dans les
années 1970 un lieu d’expression culturelle alternatif, dans un des quartiers
les plus populaires de la capitale belge. La directrice des Halles, Fabienne
Verstraeten, a entrepris de faire de ce lieu culturel de la communauté
française de Belgique un espace d’ouverture sur le monde, et ce n’est pas un
hasard si elle a choisi d’y inviter la Palestine. « Cela me paraissait
une nécessité compte tenu de ce qui s’y passe et du sens que j’ai voulu
donner à ce lieu depuis trois ans. Pour moi, ce Centre de culture européenne
devait renouer avec des régions du monde où l’Europe a un rôle à jouer
qu’elle ne joue pas. Il y a deux ans, j’ai rencontré Leïla Shahid, qui
parlait du Printemps culturel qu’elle avait organisé en 1997 à Paris avec les
autorités françaises. Nous avons développé un projet important puisqu’il
couvre l’ensemble du territoire de la communauté française. Non seulement
Bruxelles, mais aussi Mons, Namur, Charleroi, et des initiatives et
manifestations artistiques dans des tas de localités. » L’un des moments forts de ce
programme qui s’étale sur plus d’un mois sera l’hommage rendu, mercredi
prochain, au grand poète palestinien Mahmoud Darwich, disparu l’été dernier,
à travers un récital de poésie et de musique grâce aux frères Joubran.
Hommage d’autant plus poignant que le chantre de la Palestine était l’un des
promoteurs enthousiastes du projet. La littérature et la musique tiendront
une place importante du « parcours ». Comme les images :
photos, avec l’exposition d’Elias Sanbar au musée de Charleroi ; cinéma,
avec une rétrospective Michel Kkleifi au musée du Cinéma de Bruxelles, et les
films d’un jeune cinéma palestinien particulièrement inventif. « Je voulais donner à voir
une autre image de la Palestine que celle, habituelle, stéréotypée, que l’on
voit aux infos télé, dit Fabienne Verstraeten. Celle des arts de l’image en
plein développement. Au-delà des grandes expositions, cela permet de
construire un programme nomade apte à être présenté dans des lieux plus
modestes, à y susciter des débats. » Car il y aura des débats en grand
nombre. À commencer par le programme « Tayyush » (ensemble)
réunissant Leïla Shahid, déléguée générale de Palestine auprès de l’UE et du
Benelux, et le journaliste alternatif israélien Michel Warshawski. Il y a
dans ce programme d’une incroyable richesse quelques surprises, comme ces
brunchs autour de l’écrivain et éditeur Farouk Mardam Bey, qui fera découvrir
ses talents de… cuisinier. Programme
sur www.masarat.be ou www.halles.be . Françoise Germain-Robin |