Retour

     

 

 Article paru le 4 octobre 2008

http://pubs.lemonde.fr/5/WWW_autres/1346773047/Top3/default/empty.gif/63333932666562313438656237393130

Monde

Itinéraires palestiniens en Belgique

Bruxelles. Coup d’envoi, mardi, de la saison culturelle palestinienne.

Bruxelles,  correspondance particulière.

Masarat, c’est un mot arabe qui veut dire chemin, parcours, itinéraire. C’est ce mot qu’ont choisi les organisateurs de la saison culturelle palestinienne qui s’ouvrira mardi prochain aux Halles de Schaerbeek, un ancien marché couvert devenu dans les années 1970 un lieu d’expression culturelle alternatif, dans un des quartiers les plus populaires de la capitale belge. La directrice des Halles, Fabienne Verstraeten, a entrepris de faire de ce lieu culturel de la communauté française de Belgique un espace d’ouverture sur le monde, et ce n’est pas un hasard si elle a choisi d’y inviter la Palestine. « Cela me paraissait une nécessité compte tenu de ce qui s’y passe et du sens que j’ai voulu donner à ce lieu depuis trois ans. Pour moi, ce Centre de culture européenne devait renouer avec des régions du monde où l’Europe a un rôle à jouer qu’elle ne joue pas. Il y a deux ans, j’ai rencontré Leïla Shahid, qui parlait du Printemps culturel qu’elle avait organisé en 1997 à Paris avec les autorités françaises. Nous avons développé un projet important puisqu’il couvre l’ensemble du territoire de la communauté française. Non seulement Bruxelles, mais aussi Mons, Namur, Charleroi, et des initiatives et manifestations artistiques dans des tas de localités. »

L’un des moments forts de ce programme qui s’étale sur plus d’un mois sera l’hommage rendu, mercredi prochain, au grand poète palestinien Mahmoud Darwich, disparu l’été dernier, à travers un récital de poésie et de musique grâce aux frères Joubran. Hommage d’autant plus poignant que le chantre de la Palestine était l’un des promoteurs enthousiastes du projet. La littérature et la musique tiendront une place importante du « parcours ». Comme les images : photos, avec l’exposition d’Elias Sanbar au musée de Charleroi ; cinéma, avec une rétrospective Michel Kkleifi au musée du Cinéma de Bruxelles, et les films d’un jeune cinéma palestinien particulièrement inventif.

« Je voulais donner à voir une autre image de la Palestine que celle, habituelle, stéréotypée, que l’on voit aux infos télé, dit Fabienne Verstraeten. Celle des arts de l’image en plein développement. Au-delà des grandes expositions, cela permet de construire un programme nomade apte à être présenté dans des lieux plus modestes, à y susciter des débats. »

Car il y aura des débats en grand nombre. À commencer par le programme « Tayyush » (ensemble) réunissant Leïla Shahid, déléguée générale de Palestine auprès de l’UE et du Benelux, et le journaliste alternatif israélien Michel Warshawski. Il y a dans ce programme d’une incroyable richesse quelques surprises, comme ces brunchs autour de l’écrivain et éditeur Farouk Mardam Bey, qui fera découvrir ses talents de… cuisinier.

Programme sur www.masarat.be  ou  www.halles.be .

Françoise Germain-Robin

Retour