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Le Figaro.fr 17 octobre 2008
http://www.lefigaro.fr:80/international/2008/10/17/01003-20081017ARTWWW00557-mobilisation-autour-d-un-franco-palestinien-emprisonne-en-israel.php
Un Franco-palestinien
emprisonné en Israël
Aziz Zemouri
(Figaro Magazine)
Salah
Hamouri, 23 ans, a été condamné en février dernier à 7 ans de prison pour
la préparation d'un attentat contre un rabbin, ce qu'il réfute. Un comité
de soutien va être créé en France.
Originaire de Bourg-en-Bresse, Denise Hamouri est professeur
de Français à Jerusalem, où elle est mariée à un Palestinien. Son fils
Salah a été arrêté en mars 2005 au motif qu’il serait un militant du FPLP
et qu’il aurait été vu rodant autour du domicile d’un rabbin connu pour ses
positions radicales sur le dossier palestinien. La famille Hamouri a
toujours réfuté ces accusations mais, en détention, Salah Hamouri a usé de
la procédure du plaider coupable. «C’était pour accélérer la tenue du
procès», disent ses défenseurs. Selon eux, aucune preuve n’a jamais été
apportée.
Du côté israélien,
on estime l’affaire terminée : après avoir plaidé coupable, le jeune
Franco-Palestinien de 23 ans a été jugé et condamné en février 2008 à 7 ans
de prison ferme par un tribunal militaire. Il n’a ensuite pas usé de son
droit d’appel, fait-on savoir du côté des autorités israéliennes. «Certes,
la France a fait état de son cas au plus haut niveau, notamment auprès de
Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères», reconnaît Nina Ben-ami,
porte-parole de l’ambassade d’Israel en France. «Mais nous lui avons
répondu qu’il s’agissait d’une décision judiciaire israelienne et qu’Israel
est un pays souverain», explique-t-elle.
Jeudi, lors d'une conférence de presse, Hind Khoury, déléguée générale de
la Palestine en France, a rappelé la situation particulière faite aux
résidents palestiniens de Jerusalem-Est. «Leurs peines de prisons sont
incompressibles, les détenus n’ont pas le statut de prisonniers
politiques», explique-t-elle.
De son côté, Stephane Hessel, ancien ambassadeur de France et infatigable
militant des droits de l’homme - il avait participé à la rédaction de la
déclaration des Droits de l’homme de 1948 -, a critiqué l’inaction des
pouvoirs publics. «Il faut refuser l’intimidation, nous demandons aussi la
libération de Gilad Shalit, (le militaire franco-israélien pris en otage
par des activistes palestiniens ndlr). Mais force est de constater la
paralysie du gouvernement dans ce dossier».
Le ministère des Affaires étrangères distingue le cas de Gilad Shalit,
otage, de celui de Salah Hamouri, détenu en prison, mais affirme travailler
sur ce dossier : «nous faisons des démarches, nous lui rendons visite
régulièrement, notre méthode ne consiste pas à communiquer en permanence,
la discrétion peut nous permettre de trouver une issue satisfaisante. Mais
nous agissons. Bernard Kouchner s’est investi, après la condamnation de
Salah Hamouri au mois d’avril dernier, pour obtenir des autorités
politiques et judiciaires israéliennes la libération de Salah Hamouri, en
geste de clémence. Il a écrit le 20 mai 2008 un courrier à Tzipi Livni et à
Ehud. Barak. Cette demande a été rappelée à l’occasion des visites en
Israël du Président de la République, du 22 au 24 juin 2008, et du
ministre, le 5 octobre 2008» indique-t-on au Quai d’Orsay.
Un comité de soutien va voir le jour en France. Il comportera de nombreux
parlementaires, comme les ex-ministres socialistes Jack Lang et Catherine
Tasca.
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