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La pression monte
sur Veolia
samedi 25 octobre 2008 - Adri Nieuwhof The Electronic Intifada
En refusant de prendre en compte les nombreux appels de
militants pour leur retrait du projet de tramway de Jérusalem, Veolia et
Alstom n’ont servi qu’à renforcer leur image comme des entreprises qui se
moquent des droits humains et du droit international.
Dans la Jérusalem-Est
occupée, le réseau du tramway israélien que construit actuellement, en
violation du droit international et sur un territoire saisi aux
Palestiniens, la société européenne Veolia va modifier fondamentalement le
paysage. Veolia et Partner Alstom ont poursuivi leur implication dans ce
projet contesté, attirant l’attention des institutions financières et des
organisations civiles. Récemment, la Coalition civile pour la défense des
Droits palestiniens dans Jérusalem, qui comprend 18 institutions, a mis sur
liste noire Veolia en tant que société compromettant les droits humains
palestiniens, car elle a délibérément ignoré les appels à se retirer du
projet de tramway.
Matthijs Bierman,
directeur de la banque néerlandaise en pleine expansion, Triodos, a noté
cet été dans la publication Triodos Nieuws, que les clients
« votaient avec leur pied ». Chaque fois qu’ils achètent un
produit ou un service, ils votent en faveur de la société. Alors que les
clients peuvent aussi exprimer un vote négatif en boycottant les produits
comme ils l’ont fait pour ceux exportés par l’Afrique du Sud à l’époque de
l’apartheid. Interrogée sur sa politique d’investissement dans Veolia et
Alstom, la banque a répondu qu’elle n’avait pas investi et qu’elle
n’investira pas dans ces entreprises. Triodos ne veut pas soutenir des régimes
dictatoriaux à cause de leur caractère antidémocratique. En Palestine, en
raison de l’occupation israélienne, la démocratie est impossible. C’est
pourquoi Triodos exclut explicitement les sociétés qui aident à la
poursuite d’une occupation, comme Veolia, Alstom, Motorola et Caterpillar.
Dans une interview publiée
récemment par le site Business and Human Rights Recourse Center, des
analystes d’un cabinet conseil suédois, Ethix, qui aide les investisseurs
dans des investissements responsables, ont expliqué que les résolutions des
Nations unies sur la colonisation israélienne étaient prises en compte dans
la sélection des sociétés pour ses clients. Ethix vise les sociétés qui
fournissent des engins mécanisés pour détruire les maisons palestiniennes
ou qui fabriquent et livrent de façon répétée des armes utilisées contre
les civils en violation du droit humanitaire. Ethix a appris la
participation de Veolia et d’Alstom dans le projet de tramway de Jérusalem
par des articles de presse et a établi que ce projet ne répondait pas aux
normes internationales pour les investissements responsables.
Dans le procès contre
Veolia et Alstom en France, ces sociétés ont soulevé une série d’objections
pour éviter une discussion sur le fond à l’audience. Par exemple, elles ont
d’abord affirmé qu’elles n’avaient jamais signé de contrat avec le
gouvernement d’Israël. N’empêche que le tribunal de Nanterre a ordonné, en
juin, à Veolia et Alstom de produire le contrat complet du tramway, signé
le 22 septembre 2004, avec ses avenants et une traduction légalisée en
français. Début septembre 2008, les sociétés ont déposé tous les documents
requis au tribunal et la prochaine audience est prévue le 24 novembre 2008,
où les avocats représentant l’OLP (Organisation pour la libération de la
Palestine) et l’AFPS (Association France Palestine solidarité) présenteront
leurs conclusions. Le tribunal décidera de la procédure à suivre après cette
audience.
Des fonds de pension
néerlandais ont exclu les entreprises impliquées dans la production d’armes
suite à des pressions de clients. Inspirés par cette politique, des
militants ont demandé à PGGM, l’un des principaux fonds de pensions
néerlandais, de se dégager de Veolia, l’une des 4 500 sociétés de son
portefeuille. Chaque année, l’institution indépendante Dutch
Sustainability Research examine le cas de toutes les sociétés sur leur
possible implication dans des violations des droits humains, pour le compte
de PGGM. Bien que Veolia n’ait pas été signalée par Dutch
Sustainability Research, PGGM a promis de s’informer sur les activités
de cette société et de déterminer si une action s’imposait. Dans d’autres
pays européens, des militants ont commencé à faire pression sur des fonds
de pension et des conseils municipaux pour qu’ils excluent Veolia de leurs
relations.
Au cours de ces
dernières années, des militants du Danemark, de France, d’Irlande, des
Pays-Bas, de Norvège, de Suède et de Suisse, ont fait passer un message
clair aux institutions de leur pays pour qu’elles écartent les entreprises
qui profitent de l’occupation israélienne. En refusant de prendre en compte
les nombreux appels de militants pour leur retrait du projet de tramway de
Jérusalem, Veolia et Alstom n’ont servi qu’à renforcer leur image
d’entreprises qui se moquent des droits humains et du droit international.
Du même auteur :
Tramway
dans Jérusalem occupée : Alstom et Veolia sous pression
Des
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« Ils
ne me briseront pas »
22 octobre 2008 - The Electronic
Intifada - traduction : Info-Palestine.net
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