Retour

Octobre 2008

Cette « double autorité » qui écartèle les Palestiniens

A l’issue d’un scrutin serré, Mme Tzipi Livni a été élue à la tête du parti Kadima. Elle doit succéder à M. Ehoud Olmert au poste de premier ministre, mais il n’est pas sûr qu’elle parvienne à éviter la tenue d’élections anticipées. Les négociations israélo-palestiniennes sont dans l’impasse, et la promesse du sommet d’Annapolis de créer un Etat palestinien d’ici à la fin de l’année ne sera pas tenue, d’autant que la division de l’autorité palestinienne entre Gaza et Ramallah favorise l’intransigeance israélienne.

Par Amira Hass

Début juillet, les habitants de Cisjordanie et de Gaza ont appris la bonne nouvelle avec soulagement : les résultats du baccalauréat des élèves des deux entités palestiniennes occupées seraient publiés simultanément. Le bruit courait que le ministère de l’éducation de Gaza s’apprêtait à anticiper d’un jour leur publication. Cette rumeur reflète l’inquiétude devant la logique qui découle depuis juin 2007 de la duplication du « pouvoir » : un gouvernement dirigé par le Fatah à Ramallah et un autre à Gaza par le Hamas. « Vous voyez, se sont hâtivement rassurés les gens extérieurs aux cercles décisionnaires, la dualité n’a pas atteint les ministères chargés des services fondamentaux [éducation, santé et sécurité sociale]. » La folie de la duplication a ses limites.

« Chacun sait que la rupture ne sert que l’occupation israélienne, que ces deux “gouvernements” n’ont que des responsabilités restreintes et que l’occupant israélien tient en réalité le pouvoir », entend-on de toute part. Fin août, alors qu’allait s’ouvrir sous patronage égyptien un nouveau cycle de discussion en vue de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, les syndicats affiliés au Fatah à Ramallah ont appelé à la grève les employés du secteur public de la bande de Gaza.

Avant, à la mi-juillet, la société palestinienne était redevenue pour quelques jours un grand village où chacun sait qui a brillé et qui a échoué aux examens. En Cisjordanie, comme toujours, les célébrations du baccalauréat ont été marquées par des rafales tirées en l’air. A la désapprobation de tous, les organes de sécurité de l’Autorité n’ont pas réussi à mettre fin à cette dangereuse habitude. A Gaza, au contraire, on n’a pas entendu un seul coup de feu. Le gouvernement Hamas et sa police interdisent les tirs lors des événements civils.

Ramallah trop gaie... et cynique

Comme s’il était toujours le premier ministre du gouvernement légal mis en place après la victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006, M. Ismaïl Haniyeh a accordé une bourse spéciale à la meilleure élève de Gaza et promis (...)

 

Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique d'octobre 2008

Amira Hass.

Retour