Le
conflit israélo-palestinien, première difficulté politique majeure pour
l'Union pour la Méditerranée
De tous les obstacles que doivent franchir les ministres des
affaires étrangères du "Processus de Barcelone-Union pour la Méditerranée",
réunis les lundi 3 et mardi 4 novembre à Marseille, la déclaration
politique promet d'être le plus difficile. Lors du sommet inaugural de
Paris, le 13 juillet, les 43 Etats participants avaient renoncé à
s'entendre sur un texte commun à propos de la paix au Proche-Orient et de
la nécessité d'un Etat palestinien. Israël en avait été soulagé. Les pays
arabes, meurtris. D'où les multiples passes d'armes de ces dernières
semaines, lors des travaux préparatoires de cette conférence, à propos des
modalités de la présence de la Ligue arabe.
"Nous ne pourrons pas faire l'impasse une seconde fois
sur la question du Proche-Orient. Les pays arabes ont l'intention de se
rattraper à Marseille et d'obtenir ce qu'ils n'ont pas eu en juillet, soupire-t-on à Paris. Le projet de
déclaration politique n'en finit pas d'être réécrit. Et les amendements
qu'apportent les Israéliens sont à la mesure des amendements syriens. Ça va
être chaud pour aboutir à un consensus !"
MODE DE FINANCEMENT TROUVÉ
Les autres points
d'achoppement paraissent près d'être réglés. Les Français se montrent en
tout cas confiants. Sauf imprévu, le siège de l'UPM devrait revenir à
Barcelone, la Tunisie ayant eu le mérite de retirer sa candidature, ce qui
satisfait à la fois l'Espagne et la Syrie. Damas refusait en effet
énergiquement qu'une capitale arabe puisse accueillir l'exécutif de l'UPM,
en raison de la présence de l'Etat hébreu dans ce forum.
Le mode de
financement de l'UPM a également été trouvé. Une partie des fonds devrait
venir du budget communautaire, une autre des contributions volontaires des
Etats. Quant à la définition des projets de l'UPM - autre point sensible -,
il n'est plus question de consensus, comme l'exigeaient certains pays. "Les grands
axes stratégiques seront adoptés ensemble, indique-t-on à Paris, mais la mise en oeuvre sera à géométrie
variable."
Le texte final qui
sortira de ces deux jours de réunion de Marseille sera épais et ardu : pas
moins de 20 ou 22 pages ! Bernard Kouchner s'en est, paraît-il, étonné. "On ne pourrait
pas faire plus simple ? Cinq ou six pages ne suffiraient-elles pas ?", a demandé le chef de la diplomatie
française. "Pas vraiment", ont répondu ses collaborateurs, faisant valoir que, dans
ce qui ressemble à un sapin de Noël (un peu austère tout de même), "chaque pays
a pu accrocher ce qu'il voulait et y trouvera son compte, ce qui est
l'essentiel".
Florence Beaugé
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