Article paru le 6 novembre 2008 page 11
Monde
Six Palestiniens tués par l’armée israélienne
Gaza . En réponse à une incursion militaire israélienne, plus de 50
roquettes ont été tirées hier sur le sud d’Israël
Prétextant de la découverte d’un
tunnel dans la bande de Gaza à 250 mètres de la frontière israélienne
« destiné à enlever des soldats », l’armée israélienne a lancé
une opération militaire dans la nuit de mardi à mercredi durant laquelle un
combattant du Hamas a été tué et quatre autres militants de son parti ont
été blessés. Ce groupe de Palestiniens se trouvait dans la maison ciblée
par l’armée israélienne et sous laquelle le tunnel avait été creusé. Au
cours de cette même soirée, deux raids aériens ont provoqué la mort de cinq
Palestiniens dans le même secteur près des localités de Dir Al-Balah et
El-Bureij. La réaction palestinienne ne s’est pas fait attendre :
hier, dans la matinée de mercredi, plus de 50 roquettes ont été tirées sur
le sud d’Israël sans toutefois provoquer de victimes.
L’explication israélienne selon
laquelle des « activistes palestiniens » s’apprêtaient à enlever
des Palestiniens tient difficilement la route. Elle ne se fonde sur aucune
preuve. Elle cache mal le fait que l’État hébreu a ni plus ni moins violé
un cessez-le-feu conclu sous l’égide de l’Égypte (en vigueur depuis le 19
juin) et qui, jusque-là, a été respecté notamment par la partie
palestinienne. Cette opération militaire, visant à entraîner les
Palestiniens dans un nouveau cycle de violences sans fin, n’est peut-être
pas sans rapport avec les préparatifs électoraux israéliens. Raviver les
tensions dans la perspective des élections législatives israéliennes
anticipées du 10 février prochain profiterait à la droite extrême
israélienne et aux ultranationalistes religieux. Une droite dure qui peut
compter sur un commandement militaire israélien majoritairement hostile à
l’existence d’un État palestinien dans les frontières de 1967 et qui saura
multiplier les obstacles aux efforts visant à parvenir à la conclusion d’un
accord de paix.
Hassane Zerrouky
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