Le
Premier ministre palestinien Salam Fayyad a jugé inopportun un
renforcement des relations entre Israël et l'Union européenne, faute de
de progrès dans le processus de paix israélo-palestinien, a-t-on appris
mardi de sources diplomatiques européennes.
Lors
d'une rencontre avec des diplomates européens lundi, M. Fayyad a relevé
que la situation sur le terrain dans les territoires palestiniens ne
s'était pas améliorée depuis le 16 juin, date à laquelle Union européenne
(UE) avait lancé des négociations avec Israël pour approfondir leurs
relations, selon les sources.
La
commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner
avait alors affirmé que l'évolution des relations entre l'UE et l'Etat
hébreu devait se faire "en tenant compte des intérêts des deux
parties et dans le contexte de la résolution du conflit
israélo-palestinien".
M.
Fayyad, cité par les sources diplomatiques a affirmé que l'Autorité
palestinienne ainsi que des pays membres de l'UE avaient compris qu'un
éventuel rehaussement des relations avec Israël était "lié à des
progrès dans le processus de paix au Proche-Orient".
Sa
rencontre avec les diplomates est survenue avant des réunions du
Parlement européen, mercredi, et du Conseil des ministres de l'UE, le 8
décembre, au cours desquelles l'approfondissement des relations avec
Israël doit être discuté.
La
chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni doit pour sa part en
discuter mardi avec la commission des Affaires étrangères du parlement
européen.
M.
Fayyad a noté qu'"au moment où l'UE discute d'un resserrement (avec
Israël), le niveau de misère à Gaza n'a jamais été aussi élevé", en
raison du blocus israélien, ont affirmé les diplomates.
Il
a aussi relevé la poursuite de la colonisation juive dans les territoires
palestiniens occupés, le maintien des barrages militaires et la
démolition de maison palestiniennes par Israël, en dépit de la relance
des négociations de paix en novembre 2007 à Annapolis aux Etats-Unis.
"Toutes
ces actions sur le terrain ont mis en danger la solution basée sur deux
Etats et porté un coup à la crédibilité du processus lancé à
Annapolis", a encore dit M. Fayyad, selon les diplomates.
Le
Premier ministre palestinien a estimé qu'en renforçant ses relations avec
Israël dans ce contexte, l'UE enverrait un mauvais message à l'électorat
israélien avant les élections prévues le 10 février.
"Le
message que vous enverrez à l'électorat israélien consistera à lui dire
que l'UE resserre ses relations avec Israël sans tenir compte de son comportement",
a dit M. Fayyad aux diplomates.
M.
Fayyad avait déjà adressé une lettre à l'UE fin mai l'exhortant à ne pas
resserrer ses liens avec Israël, s'attirant de violentes critiques de
l'Etat hébreu.
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