La
cour suprême israélienne a ordonné lundi aux autorités de modifier le
tracé de la barrière de séparation érigée en Cisjordanie près du village
palestinien de Bilin, théâtre de nombreuses manifestations, selon des
sources judiciaires.
La
plus haute instance judiciaire israélienne a estimé que cette barrière
devait se situer en partie dans des terres domaniales afin de moins
empiéter sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens.
"Le
tracé qui a été finalement choisi ne correspond pas à un précédent arrêt
de la cour. La barrière ne passe pas avant tout sur des terres
domaniales, mais plutôt sur des propriétés privées palestiniennes et de
ce fait empiète largement sur des oliveraies et des champs", ont
indiqué les juges.
Ils
faisaient allusion à un premier arrêt de la Cour suprême, qui avait
enjoint il y a un an et demi aux autorités israéliennes de modifier le
tracé dans le secteur de Bilin, à l'ouest de Ramallah. Mais la décision
n'a été que partiellement respectée sur le terrain.
Les
juges ont également condamné les autorités israéliennes à payer les frais
de justice au conseil municipal de Bilin, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Bilin,
est le théâtre de fréquentes manifestations, souvent violentes, contre la
barrière de séparation en Cisjordanie, auxquelles participent des
militants pro-palestiniens venus d'Israël et de l'étranger.
Un
enfant et un adolescent palestinien ont été tués depuis fin juillet par
des tirs israéliens lors de ces rassemblements.
Environ
200 hectares des terres de Bilin avaient été confisqués et des milliers
d'oliviers arrachés pour ériger la barrière dans son tracé actuel, selon
les Palestiniens. Les modifications que la Cour suprême avait exigé
d'apporter devaient permettre de réduire de moitié ces confiscations.
Israël
qualifie la "barrière de sécurité" érigée sur plus de 700 km en
Cisjordanie de mesure légitime et nécessaire qui a permis, selon lui, de
limiter les attentats palestiniens. Les Palestiniens parlent d'un
"mur de l'apartheid". Elle empiète sur la Cisjordanie dans
plusieurs secteurs.
Dans
un avis rendu le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ)
a jugé illégale la construction de cette barrière et exigé son
démantèlement, tout comme l'a fait ensuite l'Assemblée générale de l'ONU.
Israël n'a pas tenu compte de ces demandes.
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