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Reprise du dialogue
entre le Fatah et le Hamas au Caire Article paru dans
l'édition du 27 février 2009 Michel Bôle-Richard Après plusieurs
tentatives infructueuses, les deux partis palestiniens rivaux, le Hamas et le
Fatah, se sont rencontrés, "dans un climat positif et
prometteur", mercredi 25 février, au Caire, en Egypte, pour tenter
d'ouvrir la voie vers une réconciliation nationale.
Cette reprise du
dialogue entre la délégation du mouvement islamique conduite par Moussa Abou
Marzouk, numéro deux du bureau politique, vivant en exil à Damas, en Syrie,
et celle du Fatah dirigée par Ahmed Qoreï, membre du comité central de cette
formation, a pour objectif de constituer un gouvernement d'union nationale et
de mettre ainsi fin à une lutte sans merci entre les deux camps. Celle-ci a commencé
le 25 janvier 2006 lorsque le Mouvement de la résistance islamique a
remporté, à la loyale, les élections législatives. Une défaite que les
responsables du Fatah n'ont jamais acceptée. Il s'est ensuivi une lutte
fratricide qui a dégénéré en guerre civile dans la bande de Gaza. Les tentatives de
réconciliation des pays arabes n'ont pas manqué, à commencer par le Qatar
puis l'Arabie saoudite. Finalement, l'accord de La Mecque en février 2007 a
permis la constitution d'un gouvernement d'union nationale le 18 mars de la
même année. Il durera trois mois avant d'être balayé par le coup de force du
Hamas dans la bande de Gaza. Aujourd'hui, on
recommence de zéro avec, cette fois, un avis favorable de la communauté
internationale, notamment des Européens, qui seraient prêts à reconnaître un
nouvel exécutif palestinien unifié, ce qui permettrait de faire avancer le
processus de paix et faciliterait les projets de reconstruction dans la bande
de Gaza, ravagée par 22 jours de pilonnages israéliens. ANTAGONISMES
PROFONDS Une conférence des
donateurs doit avoir lieu, lundi 2 mars, à Charm El-Cheikh, en Egypte.
L'attribution de l'aide dépend de cette réconciliation car nombre de
donateurs ne veulent pas qu'elle profite au Hamas. Ce à quoi Israël est
également opposé. Mais elle dépend aussi de l'ouverture des points de passage
et de la mise en place d'un cessez-le-feu durable. Ce qui, pour le moment,
est loin d'être acquis, plus d'un mois après la cessation des combats, le 18
janvier. Concernant la
réconciliation, les négociations risquent d'être longues tant les
antagonismes sont profonds. Les deux camps s'accusent de harcèlement et se
reprochent mutuellement de détenir des centaines de prisonniers. Ils s'opposent aussi
sur la nécessité de procéder rapidement à des élections législatives et
présidentielle. Il faut également résoudre le délicat problème de
l'unification des services de sécurité, des unités qui se sont parfois
combattues les armes à la main. Surtout, comment la
présence de l'Autorité palestinienne, dont les membres sont sans cesse
accusés d'être "corrompus" et "traîtres à la cause
palestinienne", pourra-t-elle de nouveau être acceptée à Gaza par
les islamistes ? Michel Bôle-Richard |