La Voix du Nord dimanche 29 mars 2009
Actualité Lille - DÉFILÉS
Manifestations contre le blocus à Gaza
et les expulsions en France
Entre
l'entrée principale d'Euralille et la gare Lille-Flandres, les deux
cortèges ont progressé ensemble
PHOTO PATRICK JAMES
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Deux cortèges aux revendications différentes se sont
rejoints, hier après-midi à Euralille. L'un réclamait l'arrêt du blocus de
Gaza et la condamnation d'Israël. L'autre, la fin des expulsions locatives
en France.
Le premier départ a été donné vers 15 h, hier, sur la
Grand-Place, à l'initiative des Ateliers populaires d'urbanisme (APU) de
Moulins, du Vieux-Lille et de Wazemmes. Une centaine de personnes les ont
rejoints pour protester contre la reprise des expulsions locatives en
France après le 15 mars.
Ils en voulaient particulièrement cette année au
ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin. « On dénonce le
battage médiatique fait par le gouvernement autour de l'idée de Mme Boutin,
"Pas d'expulsion sans solution de relogement", explique Caroline
Boyer de l'APU de Moulins. Les "solutions" dont elle parle,
c'est quelques jours à l'hôtel, le 115 ou des places en hébergement
d'urgence. C'est inadmissible, surtout en cette période de crise
économique. Avec la fin de la trêve hivernale, on va jeter des familles
dans la rue. En 2008, dans l'arrondissement de Lille, 1 139
commandements de quitter les lieux ont été émis. On demande l'arrêt des
expulsions. L'État doit garantir à chacun un logement digne et en rapport
avec ses besoins. »
Coude à coude
Le cortège s'ébranle ensuite vers la gare au son de
« Boutin, baratin ! », qui se transforme vite en
« Solidarité avec les Palestiniens ! », en arrivant devant
Euralille. Hasard du calendrier, bon nombre d'organisations signataires
contre les expulsions dénoncent aussi l'offensive israélienne à Gaza. Les
deux cortèges se joignent donc place des Buisses, où l'association
France-Palestine, présente depuis 15 h 30, lance : « La situation est
extrêmement grave à Gaza, où un blocus est en train de tuer toute une
population. Il faut le lever, il faut des sanctions contre Israël dont les
crimes se poursuivent. » Les deux cortèges - soit alors environ 150 personnes
- repartent aussitôt vers le centre marchant au coude à coude jusqu'à la
rue Faidherbe. Puis les pro-Palestiniens prennent vers la Grand-Place
tandis que les anti-Boutin se dirigent, eux, vers la rue du Molinel. Il ne
valait mieux pas traîner dans le secteur en voiture...
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A. D.
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