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Article paru le 1er avril 2009 Cyclistes pour la paix au Proche-Orient
UE-Israël Plus de 70 000 signatures pour la suspension de
l’accord d’association Bruxelles,
Françoise Germain-Robin correspondance particulière. Des
militants des organisations Cyclistes pour la paix et Via Vélo, soutenus par
ceux de l’Association belgo-palestinienne (ABP), ont pédalé hier à travers
Bruxelles et tourné une heure autour de la place du Luxembourg, juste
derrière le Parlement européen, avant de porter solennellement aux députés la
pétition qu’ils ont fait signer pour demander la suspension de l’accord
d’association entre l’UE et Israël et que les crimes de guerre commis en
décembre et janvier à Gaza soient jugés. Essentillement
collectées en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Belgique, ces pétitions
avaient été transportées à vélo dimanche depuis le Tribunal pénal
international de La Haye, lieu symbolique de l’exigence d’une enquête
internationale sur ces crimes. Aux Halles de Schaerbeek, les cyclistes
avaient été accueillis par les participants à une journée d’hommages à Gaza
organisée par l’ABP à l’occasion de la Journée de la Terre. Le militant
pacifiste israélien Michel Warschawski a dit son effarement de la « dérive
droitière d’une société israélienne qui refuse de regarder l’autre ». Il
a avoué : « Aux pires moments des bombardements de Gaza, j’ai, pour
la première fois de ma vie, dit à mes enfants et petits-enfants qu’il n’y
avait plus de raisons de rester dans ce pays. » Raji
Sourani, qui dirige le centre des droits de l’homme de Gaza, après avoir
rappelé les souffrances des habitants de Gaza, s’est dit fier que « les
Palestiniens ne se comportent pas en bonnes victimes, ils continuent à
résister ». Et il a répété qu’il n’y avait « pas d’autre espoir que
le dialogue et la négociation ». Leïla Shahid, qui représente la
Palestine à Bruxelles, a fait état d’un succès remporté par la mobilisation
de l’opinion : « Vendredi, les ministres des Affaires étrangères de
l’UE ont décidé de reporter une nouvelle fois le rehaussement du statut
d’Israël grâce aussi à la position courageuse de la Belgique et du
Luxembourg. » Pierre
Galand, président de l’ABP, a estimé qu’il fallait « rester vigilant sur
cette question et mettre à profit la campagne pour les élections européennes
afin de rappeler aux candidats leurs devoirs vis-à-vis de la question
palestinienne ». Il a annoncé que les travaux pour la mise en place d’un
tribunal Russel pour Gaza, lancés le 4 mars, se poursuivent avec la
constitution de groupes d’experts pour « faire triompher le droit dans
un dossier qui reste un enjeu majeur du XXIe siècle ». « Le
tribunal, a-t-il ajouté, a l’ambition d’être mondial. Des comités nationaux
se constituent dans tous les pays et il tiendra des sessions sur chaque
continent. » Françoise
Germain-Robin |