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paru le 14 avril 2009 Bernard Kouchner écrit à la mère de Salah Hamouri Dans son courrier, le ministre des
Affaires étrangères souligne que Le ministre des Affaires
étrangères, Bernard Kouchner, a écrit le 3 avril à Denise Hamouri, mère de
Salah Hamouri, ce Franco-Palestinien de vingt-trois ans, enlevé en 2005 par
l’armée israélienne et condamné par un tribunal militaire en territoires
occupés « pour délit d’intention » en 2008 à sept ans de prison
ferme, alors que les autorités israéliennes ne disposaient d’aucune preuve
concrète. La lettre du Quai d’Orsay est d’une extrême prudence quand on la
compare avec l’activisme déployé par les - autorités françaises pour faire
libérer Gilad Shalit, soldat franco-israélien fait prisonnier en 2006, et
dont trois groupes palestiniens revendiquent la détention. La missive pointe le « suivi
étroit par les autorités (…) françaises » et rappelle les - démarches
entreprises pour « obtenir des autorités politiques israéliennes un
geste de clémence » : un courrier en mai 2008, destiné à la
ministre des Affaires étrangères d’alors, Tzippi Livni, et au ministre de la
Défense, Ehoud Barak, ainsi qu’une demande allant dans le même sens,
« rappelée à l’occasion de la visite d’État en Israël du président de la
République », en juin 2008. La position de la diplomatie
française reste de s’adresser au gouvernement israélien et à l’Autorité
palestinienne pour que Salah Hamouri puisse faire l’objet d’un échange de
prisonniers. Par ailleurs, les documents émanant du Quai d’Orsay ne mettent
jamais en doute la version israélienne des faits. En témoigne dans ce
courrier l’expression : « Je n’ai pas oublié votre conviction que
votre fils était innocent. » Dans un communiqué du 20 octobre, le
ministère des Affaires étrangères rappelait que Salah Hamouri avait
« plaidé coupable ». Sans - indiquer que le jeune homme, innocent, avait
« plaidé - coupable » pour s’éviter une peine plus lourde que les
sept ans que lui proposaient les autorités israéliennes. Le 25 avril, Salah
Hamouri aura vingt-quatre ans. Son comité de soutien appelle à lui écrire à
Salah Hamouri, Doar nah Guilboa, 10900 Beit Shean, Israël. Gaël De Santis |
Chère Madame Permettez-
moi tout d’abord de vous dire que je comprends votre douleur et votre colère
face à ces trop longues années de séparation de votre fils.
Croyez bien que je garde en mémoire notre entretien du 17 février 2008 à
Jérusalem. Je n’ai pas oublié votre
conviction que votre fils était innocent. Comme
vous le savez, Salah a fait l’objet dès son incarcération, d’un suivi étroit par
les autorités politiques, diplomatiques et consulaires françaises. J’ai
personnellement suivi la situation de votre fils dès mon arrivée au Ministère
des affaires étrangères et européennes. Relayant vos demandes,
j’ai d’ abord attiré l’attention à plusieurs reprises des autorités
israéliennes sur le caractère inacceptable de son incarcération sans
jugement durant trois années. A la suite de la condamnation de Salah en
avril 2008, je me suis ensuite mobilisé pour obtenir des autorités politiques
israéliennes un geste de clémence,
compte tenu du nombre d’années déjà
passées en prison par votre fils et de son jeune âge. C’est
le sens du courrier que j’ai adresse le 20 mai 2008 à Madame Livni et à MM.
Barak et Dichter. Cette demande a été rappelée a l’occasion de la visite
d’Etat en Israël du Président de Enfin
des contacts ont été noués avec l’Autorité Palestinienne afin qu’elle relaie
auprès d’Israël l’appel à la libération de Salah, dans le cadre notamment de gestes que le gouvernement israélien
pourrait faire en faveur d’Abou Mazen. Je
déplore que ces démarches n’aient pas encore abouti. Notre ferme intention
est de continuer à saisir chaque occasion pour demander aux autorités
israéliennes un geste de clémence en faveur de Salah. Dans l’attente de ce
geste, nous restons en contact avec lui, a travers les visites consulaires
qu’il reçoit régulièrement, pour nous assurer que les conditions de détention
lui soient réservées. Je
souhaite vous renouveler, Madame, tout mon soutien. Nous continuons à
poursuivre nos efforts en faveur de Salah, votre fils, notre compatriote. Je vous prie de croire, chère Madame, à
l’assurance de mes hommages respectueux. Signé :
Bernard Kouchner, le 3 avril 2009 |