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Nouvelle tentative
de réconciliation interpalestinienne Article paru le 28 avril 2009 Gaza, envoyé spécial Le laborieux
dialogue palestinien entre le Hamas et le Fatah devait reprendre, lundi 27
avril, au Caire grâce aux bons offices des autorités égyptiennes. Il s'agit
de la quatrième tentative de rapprochement depuis la fin de la guerre à Gaza,
le 18 janvier. Les précédents pourparlers n'ont pas permis de réduire les
divergences. Atef Abou Sif, responsable du Fatah, ne croit guère en une issue
favorable tandis que Fawzi Barhum, porte-parole du Hamas, admet que cette
nouvelle rencontre s'annonce particulièrement difficile; "la plus
dure", dit-il. Les deux camps
continuent de se reprocher mutuellement de procéder aux arrestations, voire à
la torture de militants du mouvement adverse, soit dans la bande de Gaza,
soit en Cisjordanie. Fawzi Barhum estime à plus de 500 le nombre de
prisonniers du Hamas et à six les morts, victimes de tortures de la part des
forces de sécurité de l'Autorité palestinienne. Human Rights Watch évalue à "au moins 32
les Palestiniens tués et
[à] des dizaines les mutilés" parmi les opposants au mouvement islamique
dans la bande de Gaza depuis le début du conflit avec Israël, le 27 décembre
2008. FORMER UN GOUVERNEMENT D'UNITÉ NATIONALE Pourtant, les enjeux
sont de taille. Il s'agit de se mettre d'accord pour former un gouvernement
d'unité nationale afin de pouvoir procéder à la reconstruction de la bande de
Gaza, organiser des élections législatives et présidentielle, intégrer le
Hamas dans les structures de l'Organisation de libération de la Palestine
(OLP) et unifier les forces de sécurité. Mais les antagonismes sont tels qu'aucun
progrès n'a été accompli. Le Hamas reproche au
Fatah d'être à la solde des Américains et des Israéliens en exigeant que
soient reconnues les trois conditions formulées par le Quartet (Etats-Unis,
UE, ONU et Russie), c'est-à-dire la renonciation à la violence, l'approbation
des accords passés et la reconnaissance d'Israël. "Pas de
conditions préalables", répète Fawzi Barhum. "Nous ne voulons plus d'interférences
extérieures. Nous ne voulons plus de Salam Fayyad [premier ministre
démissionnaire], nous voulons que cessent le blocus et la punition
collective", ajoute-t-il. Tandis qu'on
explique, au Fatah, qu'il s'agit de mettre sur pied un gouvernement de
techniciens pour préparer de nouvelles élections et faire face à l'urgence de
la situation à Gaza. Si cette quatrième
rencontre se traduit par un nouvel échec, Salam Fayyad sera sans doute
reconduit dans ses fonctions. La tenue d'élections afin de départager les
deux camps sera impossible et la reconstruction de la bande de Gaza repoussée
à une date lointaine. Et surtout le fossé entre la Cisjordanie et la bande de
Gaza se sera encore creusé rendant de plus en plus illusoire la création d'un
Etat palestinien. Michel Bôle-Richard |