Jean-Claude Lefort
Ivry, le 5 mai 2009
Député honoraire
M. Nicolas Sarkozy
Président de la République
Palais de l’Elysée
75008 Paris
Monsieur le Président de la République,
Notre
compatriote Salah Hamouri aura « fêté » ses 24 ans, le 25 avril
dernier, dans une prison israélienne.
Notre
compatriote Salah Hamouri a déjà passé 4 ans en prison purgeant une peine
de 7 ans infligée par un tribunal israélien militaire illégal d’occupation
installé à Ofer en Cisjordanie.
Notre
compatriote Salah Hamouri n’a commis aucun crime.
Notre
compatriote Salah Hamouri est un jeune franco-palestinien qui, comme tous
les Palestiniens, est victime et non pas coupable d’une occupation
militaire condamnée formellement par l’ONU.
Et
vous refusez de recevoir la famille de Salah Hamouri tandis que avez reçu
toutes celles qui étaient ou sont concernées par des proches en
« difficultés » à l’étranger. Vous avez reçu la famille
Betancourt, celle de Guilad Shalit, les proches des membres de
l’association « l’Arche de Zoé » pour qui vous avez
personnellement plaidé la grâce auprès d’un Chef d’Etat africain. Vous
allez recevoir une seconde fois la famille de notre compatriote Florence
Cassez emprisonnée au Mexique.
Vous
les recevez toutes, et personne ne vous en fait le grief, toutes sauf
une : la famille de Salah Hamouri.
Non
seulement, mais vous ne demandez pas la libération de Salah Hamouri qui,
encore une fois, a été condamné par un tribunal militaire israélien illégal.
Que
l’Etat d’Israël, à l’intérieur de son « territoire », soit un Etat
de droit n’est pas l’objet du débat qui nous occupe ici.
Ce
qui est en cause dans cette affaire est en effet tout autre : un
tribunal militaire d’occupation ne peut être qualifié de
« droit » puisqu’il agit précisément contre le droit
international. Et pour faire bonne mesure ce tribunal illégal n’a rien trouvé
de concret à reprocher à Salah Hamouri, aucun acte mais seulement une
« intention » qui n’a d’ailleurs pas été établie par ledit
tribunal dans ses attendus dont je peux vous envoyer copie.
Dans
ces conditions, Monsieur le
Président de la
République, votre refus de recevoir la famille
Hamouri est non seulement contraire à vos engagements mais contraire au
principe d’égalité des citoyens. A la peine des parents Hamouri de voir le
jeune fils en prison pour rien vous ajoutez, par ce refus méprisant, une
sorte de « gifle » insupportable. Un affront.
Vous
avez de plus les moyens, beaucoup de moyens, d’agir efficacement auprès de
votre collègue israélien, Shimon Peres, qui dispose du droit de grâce.
Avigdgor
Liebermann reçu à Paris…. La famille de Salah Hamouri persona non grata à
l’Elysée… Cela fait beaucoup, Monsieur le Président. Beaucoup trop.
Aussi,
une nouvelle fois, je vous demande instamment – comme l’ont fait de très
nombreux citoyens et parlementaires appartenant à tous les groupes
politiques et membres du « Comité national de soutien à Salah Hamouri »
– de sortir de votre silence personnel et d’agir sur ces deux plans :
recevoir la famille Hamouri comme toutes les autres et agir avec efficacité
auprès de votre ami Shimon Peres, Président d’Israël, pour obtenir la
libération de Salah Hamouri.
Dans
l’attente,
Je
vous prie de croire, Monsieur le
Président, en mes salutations distinguées.
Jean-Claude
Lefort
Député honoraire
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