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International - Article paru le 12
mai 2009 Quel plan pour sortir de l’impasse politique au
Proche-Orient ? Israël-Palestine . Alors que le pape poursuit sa tournée dans la région, le roi
Abdallah de Jordanie Alors
que le pape poursuit sa tournée au Proche-Orient (lire ci-dessous), un
certain nombre de déclarations et d’attitudes laissent penser que de nouveaux développements
sont possibles. Reste à savoir dans quel sens. Le statu quo actuel recèle un
nombre incalculable de dangers. Côté
israélien, la position du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
consiste à ne pas évoquer la possible création d’un État palestinien. Une
attitude difficilement tenable vis-à-vis de la communauté internationale qui,
en paroles, s’est prononcée pour une solution à deux États. D’où ce chiffon
rouge agité en permanence par les dirigeants israéliens, faisant de l’Iran le
danger principal. Netanyahou est même allé s’entretenir hier avec le
président égyptien Hosni Moubarak, dont les ressentiments envers l’Iran sont
bien connus. aucune
idée nouvelle Israël
s’appuie également sur un manque évident dans les orientations énoncées par
le nouveau président américain, Barack Obama. Si la rupture avec la stratégie
de George W. Bush est perceptible s’agissant de l’Irak, de l’Afghanistan et
même de la Syrie et de l’Iran, concernant le conflit israélo-palestinien, on
ne peut qu’être surpris par le manque de propositions originales, permettant
de sortir de l’impasse actuelle. Certes,
Obama n’est pas resté silencieux (sauf concernant les massacres de Gaza). Il
a nommé un envoyé spécial en la personne de George Mitchell, ce qui était
censé marquer son intérêt pour la question. Il a redit son penchant pour une
solution à deux États. Mais Bush aussi. En revanche, le nouveau locataire de
la Maison-Blanche n’a présenté aucune idée nouvelle, aucun mécanisme. C’est
dans ce vide que s’engouffrent les dirigeants israéliens qui savent
pertinemment qu’ils auront du mal à résister à une véritable volonté
américaine si celle-ci s’exprimait. D’où les craintes de Tel-Aviv après les
déclarations du vice-président américain, Joe Biden, devant l’AIPAC,
association pro-israélienne, où l’éventualité de pressions pour qu’Israël
signe le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). la
totalité du monde arabe Côté
arabe, on s’active également. Ainsi, le roi Abdallah de Jordanie a révélé
dans le Times de Londres que les États-Unis prôneraient un plan de paix au
Proche-Orient prévoyant « une solution à 57 États » par laquelle la
totalité du monde arabe reconnaîtrait Israël. Selon le quotidien britannique,
ce plan aurait été mis au point avec Barack Obama lors de la visite du
souverain hachémite à Washington en avril. Les
détails seront sans doute mis au point lors d’une série d’événements
diplomatiques ce mois-ci, notamment lors de la rencontre entre le président
américain et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Washington
la semaine prochaine. « Si nous retardons nos négociations de paix, il y
aura un autre conflit entre Arabes ou musulmans et Israël dans les douze à
dix-huit mois », prévient le souverain jordanien. un
bras de fer semble s’engager Côté
palestinien, paradoxalement, on piétine alors que la colonisation se
poursuit. L’unité politique n’existe toujours pas. Le chef du Hamas, Khaled
Meshaal, a redit dans une interview au New York Times qu’il souhaitait un
État palestinien dans les frontières de 1967 mais souligne qu’aucune solution
n’est envisageable sans son organisation. Le président de l’Autorité
palestinienne, Mahmoud Abbas, suggère de former un gouvernement sans le
Hamas. C’est l’impasse. Un bras de fer semble s’engager, ce qui pourrait être
dommageable pour le mouvement national palestinien. Les
prochaines semaines seront cruciales. « Je pense que nous allons devoir
faire beaucoup de navette diplomatique, faire s’asseoir les gens à une table
dans les deux prochains mois pour trouver une solution », insiste le roi
Abdallah. Selon le Times, après la rencontre Obama-Netanyahou à Washington le
18 mai, l’initiative de paix pourrait être au centre du grand discours au
monde musulman que le président américain doit prononcer en Égypte le 4 juin.
« Si Israël temporise sur la solution à deux États ou s’il n’y a pas de
vision américaine claire de la façon dont cela va se jouer en 2009, alors la
crédibilité énorme d’Obama dans le monde et dans cette région se volatilisera
du jour au lendemain », prédit Abdallah de Jordanie. Quant à l’Union
européenne (UE), elle attend ! Pierre
Barbancey |