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http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/lgo/lemondefr_pet.gif  Article paru dans l'édition du 15 mai 2009

Le pape a déçu les Israéliens
et réconforté les Palestiniens

Après une dernière grande messe célébrée, jeudi 14 mai, à Nazareth, en Galilée, la région israélienne où vit la plus grande partie des Arabes chrétiens du pays, puis un entretien avec le premier ministre Benjamin Nétanyahou, le pape devait achever vendredi matin, à Jérusalem, son séjour d'une semaine en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.

Ce voyage à hauts risques, dans une région où chaque mot et chaque silence sont sujets à interprétation, n'a pu éviter tous les écueils, mais Benoît XVI a respecté un programme particulièrement dense.

Des moments historiques - l'entrée, inédite pour un pape, dans le Dôme du Rocher, sur l'esplanade des Mosquées (le mont du Temple, pour les juifs) à Jérusalem - et des gestes symboliques - le recueillement d'un pape allemand au mémorial de Yad Vashem ou la prière au Mur occidental, lieu saint du judaïsme - ont ponctué un "pèlerinage" fortement imprégné de politique.

L'étape palestinienne, mercredi, à Bethléem, en Cisjordanie, en a été l'illustration la plus aboutie. Plaidant pour la création d'un Etat palestinien alors même que les négociations entre les deux parties sont au point mort, Benoît XVI n'a éludé quasiment aucun des sujets attendus par ses hôtes. La légitimité d'un Etat palestinien donc, mais aussi la question des réfugiés, des prisonniers, les problèmes de déplacement et d'accès aux lieux saints, les destructions de maisons, la situation de Gaza et la construction par Israël du "mur" en Cisjordanie, qu'il a jugée "tragique".

Côté israélien, la polémique sur son passé dans les Hitler Jugend et la faiblesse ressentie de son discours à Yad Vashem ont en partie éclipsé la volonté du pape de "dépasser les obstacles à la réconciliation entre juifs et chrétiens". Nombre d'Israéliens se sont déclarés déçus, comme si Benoît XVI n'avait eu ni le geste ni les mots susceptibles d'emporter leur sympathie.

Le dialogue interreligieux et la protection des chrétiens de Terre sainte, qu'il a promus tout au long de son séjour, resteront comme des appels méritoires à la coexistence dans un contexte toujours tendu.

Stéphanie Le Bars

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