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L'entretien
de Tony Blair n'est placé sur le site de l'AFPS Nord-Pas de Calais que parce
qu'il permet de faire connaître le point de vue d'un adversaire du peuple
palestinien. A plusieurs reprises ses positions ont figuré sur notre site,
cela permet de comprendre l'absence de volonté européenne d'imposer à Israël
le respect du droit international. Il faut être attentif à ce qui est déclaré
à propos de Naplouse. Il y a toute une campagne à ce sujet. Démentie
d'ailleurs par l'agression des colons du 20 juillet et dont Pierre Babancey
rend compte dans l'Humanité du 22/07, en parlant d'une opération qui rappelle
"les exactions des fascistes du Ku Klux Klan américain contre les Noirs
dans les Etats du sud des Etats Unis."
Article paru
dans l'édition du dimanche 19/lundi 20 juillet 2009 – page 6 Le très modeste bilan de l'émissaire Tony Blair dans le dossier
israélo-palestinien
Tony Blair revient de
Naplouse et affiche un sourire de satisfaction. Les choses ont changé dans
cette ville qui fut un bastion des milices palestiniennes. "Il y a
deux ans, je n'aurais pas pu m'y rendre", dit le représentant du
Quartet (Etats-Unis, ONU, Russie, Union européenne). Et de louer les efforts
importants accomplis en matière de sécurité par l'Autorité palestinienne. Et
de saluer les améliorations apportées par les autorités israéliennes à la
liberté de déplacement des Palestiniens par la suppression de certains postes
de contrôle. Et de faire remarquer les progrès accomplis par l'économie
palestinienne en Cisjordanie et les perspectives positives de croissance au
début de cette année. Tony Blair aime bien montrer les signes
encourageants. L'ancien premier ministre britannique a ainsi l'impression que
les choses avancent, même si c'est lentement. "Bien sûr,
tempère-t-il, il y a encore un long bout de chemin à parcourir. Il faut
accompagner ce processus par des négociations politiques. Bien sûr,
insiste-t-il, ce n'est pas suffisant mais c'est tout de même significatif.
Il faut se concentrer sur le terrain. Il faut que les investisseurs
viennent." Tout cela n'est pas facile,
car Israël occupe toujours la Cisjordanie et contrôle totalement 60 % de ce
territoire, admet M. Blair. Mais c'est un début ! "Il faut faire
plus, reconnaît-il, car il y a toujours beaucoup de restrictions. Le
changement doit s'accélérer. Il faut donner aux deux peuples la chance de
faire la paix. Il faut que les Palestiniens croient à la solution de deux
Etats pour deux peuples." Tony Blair est
satisfait de voir que Benyamin
Nétanyahou, le premier ministre israélien, a décidé de lever les
obstacles administratifs pour faire avancer les projets de zones
industrielles à Jéricho, Jénine et Bethléem. Il y avait plus de deux ans que
deux de ces initiatives étaient bloquées. Tout finit donc par arriver. C'est
la politique des petits pas, des changements pratiques sur le terrain, une
approche chère à M. Blair et qui, dès le départ, devait permettre d'établir
un climat de confiance réciproque. L'inconvénient est que ce
climat de confiance n'existe toujours pas. Que l'échec du processus de paix
d'Annapolis, lancé en novembre 2007 et qui devait porter ses fruits dès 2008,
est passé par là. Que les trois semaines de guerre à Gaza, au début de
l'année, ont accentué la fracture territoriale palestinienne. Qu'Israël
refuse toujours de geler la colonisation en Cisjordanie, comme l'exige Barack Obama,
le président des Etats-Unis. "Il faut créer les fondations pour que,
de chaque côté, on établisse des rapports de confiance, car il s'agit d'une
crise de confiance et de bonne volonté", répète inlassablement Tony
Blair. "Il faut assouplir la situation à Gaza. Il faut combiner les
progrès sécuritaires, économiques et politiques pour avancer." M. Blair rencontre les
principaux acteurs du conflit mais esquive toute les questions politiques. Il
n'est là que pour faire part des bonnes nouvelles et pour les mettre en
avant. Il est un observateur, sans marge de manoeuvre, sans volonté véritable
d'en avoir. Il cautionne le projet de "paix économique" de
M. Nétanyahou. Il ne proteste jamais et se défausse sur la nouvelle
administration américaine pour les décisions à prendre. Il n'est là que
quelques jours par mois mais mobilise, depuis près de deux ans, un étage
entier du meilleur hôtel de Jérusalem-Est. Sa mission apparaît de plus en
plus comme une sorte de hochet, incapable qu'il est d'influer sur le cours
des choses. Deux ans après son entrée
en fonction en septembre 2007, tout le monde, à commencer par les
Palestiniens, se demande à quoi sert Tony Blair. Il ne s'est rendu que deux
fois à Gaza et, lors de sa première tentative, il a rebroussé chemin sur les
recommandations pressantes des plus hautes autorités israéliennes. Une mission ambitieuse
avait pourtant été esquissée dans une lettre ouverte des dix ministres des
affaires étrangères des Etats méditerranéens de l'UE. Quatre objectifs
avaient été fixés : "Offrir un espoir, une véritable solution
politique aux peuples de la région ; prendre en compte le besoin sécuritaire
d'Israël ; obtenir d'Israël des mesures concrètes et immédiates en faveur de Mahmoud Abbas,
notamment le gel de la colonisation et l'évacuation des implantations
sauvages. Il est trop tard pour tergiverser", précisait la
lettre ouverte. Quatrième point : "Ne pas pousser le Hamas à la
surenchère, ce qui implique de rouvrir la frontière avec l'Egypte et de
faciliter le passage entre Gaza et Israël." "Ces quatre
objectifs sont à notre portée. L'occasion est historique. C'est peut-être la
dernière", ajoutaient les ministres européens. Tony Blair est convaincu
que le conflit israélo-palestinien est la matrice des tensions au
Moyen-Orient. Depuis deux ans, en tant que représentant du Quartet, il
continue d'espérer, sans donner l'impression d'être devenu un acteur décisif
du processus. Quand on l'interroge sur
son avenir dans la région, il répond par une pirouette. Pour le moment, il ne
semble pas avoir mieux à faire, en attendant peut-être de postuler pour la
présidence de l'Union européenne, son ambition. Michel Bôle-Richard |