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Pas de clémence* israélienne pour le
jeune Salah Hamouri Article paru dans
l'édition du 28 juillet 2009 JÉRUSALEM CORRESPONDANCE Salah Hamouri ne quittera pas sa geôle. Ainsi en a décidé,
dimanche 26 juillet, le comité de révision des peines de l'Etat juif. Le
jeune Franco-Palestinien, incarcéré depuis mars 2005 en Israël et condamné en
avril 2008 à sept ans de prison pour son implication supposée dans un
improbable complot, sollicitait une libération anticipée. Depuis 2001, une loi israélienne autorise les détenus ayant
purgé les deux tiers de leur peine à en faire la demande. Mais la commission,
réunie dans la prison de Gilboa, au nord d'Israël, a répondu par la négative.
Salah, âgé de 24 ans, fils de Denise Guidoux, originaire de Bourg-en-Bresse,
et de Hassan Hamouri, résident de Jérusalem, est jugé "trop
dangereux" pour être libéré. Aux yeux de la justice israélienne, le jeune homme est
coupable d'avoir eu l'intention d'assassiner le rabbin Ovadia Yossef, chef du
parti séfarade Shas. Menacé d'une peine largement supérieure à sept ans s'il
s'entêtait à contester l'accusation, Salah avait plaidé coupable. Mais le
dossier ne repose sur aucune preuve : ni armes, ni plan, ni début
d'exécution. Le tribunal a juste établi que Salah Hamouri était passé en
voiture devant le domicile du rabbin. Cet élément, ajouté à une accusation
d'appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un
petit parti de gauche, ont suffi à le faire condamner par un tribunal
militaire. Consciente du fait que les prisonniers palestiniens n'obtiennent
quasiment jamais de remise de peine, à l'inverse des détenus juifs,
fussent-ils meurtriers, la famille Hamouri avait malgré tout espéré une
mesure de clémence. INTERVENTIONS VAINES Le 25 juin, rompant avec l'indifférence polie qu'il
manifestait jusque-là - contrastant avec son engagement immédiat auprès de la
famille du caporal franco-israélien Gilad Shalit, otage du Hamas -, Nicolas
Sarkozy avait fait recevoir Denise Hamouri par son conseiller pour le
Proche-Orient, Boris Boillon. Selon lui, le président de la République a
ensuite transmis une lettre au premier ministre israélien, Benyamin
Nétanyahou, lui demandant de s'assurer que Salah bénéficie des dispositions
de la loi de 2001. Une démarche identique aurait été menée auprès de
l'ambassade d'Israël à Paris. Ces interventions sont restées vaines. Envoyé à la prison de
Gilboa suivre l'audience de la commission, Stéphane Harzelec, le
consul-adjoint de Haïfa, n'a pas été autorisé à y pénétrer. Dans l'attente de
la décision, il a piétiné devant la porte de l'établissement où Salah Hamouri
risque désormais de rester jusqu'en novembre 2011. Benjamin Barthe Article paru dans l'édition du 28 juillet 2009 * Le mot clémence ne convient pas pour un innocent (NDLR
JPC) |