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Salah Hamouri reste en prison ! 29 juillet 2009 http://www.humanite.fr/Liberte-pour-Salah-Hamouri,2748011 Le jeune Franco-palestinien s’est vu refuser une demande de
libération alors qu’il a purgé la moitié de sa peine. La nouvelle est tombée, hier en fin de
matinée, comme un couperet. La demande de libération déposée par le défenseur
de Salah Hamouri, puisque le jeune homme a déjà purgé la moitié de la peine
pour laquelle il a été condamné, a été purement refusée par un juge. Une
nouvelle sentence, en quelque sorte, qui s’abat sur les épaules de notre
compatriote. Car la nationalité française est la seule qu’il possède puisque
les Palestiniens se voient toujours refuser la création de leur État, malgré
les multiples promesses occidentales, malgré les déclarations israéliennes.
C’est qu’en l’espèce le cas de Salah Hamouri est exemplaire de ce qui arrive
à tout un peuple. Soit les Palestiniens vivent sous occupation, comme à
Jérusalem-Est, comme en Cisjordanie dont les principales routes sont
contrôlées par l’armée israélienne et régulièrement l’objet d’incursions
militaires, soit on les vire purement et simplement de leur lieu d’habitation
à l’occasion de la construction et de l’annexion de territoires palestiniens
à Israël. Soit encore, comme à Gaza, une population est affamée, encerclée et
massacrée par une armée d’occupation. Salah Hamouri est pourtant innocent. Il
l’est d’abord parce que ses juges, malgré leur volonté et leur arbitraire,
n’ont pas réussi à prouver la culpabilité de Salah dans ce qu’ils présentent
comme une affaire de « terrorisme ». Et pour cause ! Depuis
quand passer devant le domicile d’une personnalité (en l’occurrence un rabbin
israélien) serait-il d’extrême droite, relèverait d’un crime, pis, d’une
tentative d’assassinat ? Visiblement, s’agissant d’Israël, plus la
ficelle est grosse plus ça passe. Autre anomalie : le tribunal qui a
« jugé » Salah Hamouri est évidemment illégal au regard du droit
international puisqu’il s’agit d’un tribunal militaire d’occupation. D’ailleurs,
ce « jugement » n’est survenu qu’après trois ans de détention. Un
fait habituel pour les Palestiniens. C’est la détention administrative, qui
peut être prolongée aussi longtemps que le décident les chefs militaires
israéliens. Qui pourrait donc soutenir que Salah est coupable uniquement
parce que le marché qui lui a été proposé est ignoble : « Tu dis
que tu es coupable et on te donne sept ans. Tu nies et tu reçois le
double » ? Nicolas
Sarkozy reçoit publiquement les parents de Gilad mais ignore ceux de Salah.
Ce qui est préoccupant dans cette affaire
est qu’Israël, visiblement, se moque de la France. Selon nos informations, le
tribunal qui a statué hier n’a même pas évoqué sa qualité de Français. Ce qui
montre que les autorités françaises, qui ne cessent de réclamer la libération
du Franco-Israélien Gilad Shalit, sont beaucoup moins déterminées s’agissant
de Salah Hamouri. C’est ce qu’a bien compris Tel-Aviv. Nicolas Sarkozy reçoit
publiquement les parents de Gilad mais ignore ceux de Salah. Devant la
presse, le président français évoque le nom du soldat franco-israélien, il
est muet concernant l’étudiant franco-palestinien. Au minimum, la décision
prise hier montre non seulement les limites mais le peu de résultat de la
diplomatie silencieuse, telle que prétend l’appliquer le ministère français
des Affaires étrangères avec Salah. Pis, à l’Élysée on continue de prétendre
que l’attitude de Salah Hamouri n’aiderait pas à faire avancer son dossier
parce que, « à aucun moment », il n’a souhaité « exprimer de
regrets et favoriser ainsi une éventuelle mesure de clémence ». Si,
comme l’écrivait Cédric Goubet, le chef de cabinet de Nicolas Sarkozy,
« la France continue de solliciter auprès des autorités politiques et
judiciaires israéliennes un geste de clémence », il convient non
seulement de persévérer mais, surtout, de faire efficacement pression. Parce
que cette justice n’est pas une justice démocratique dès lors qu’elle agit en
territoires occupés et qu’elle entend juger des gens pour faits de
résistance. On ne peut s’empêcher de penser que cette attitude française à
quelque chose à voir avec l’incroyable mansuétude de la France et de l’Union
européenne, qui commence même à trancher avec les menaces américaines,
vis-à-vis d’Israël. Jean-Claude Lefort, qui préside l’Association
France Palestine solidarité (AFPS) et est à l’origine de la création du
comité pour la libération de Salah Hamouri, estime qu’« il convient de
préparer, sous toutes les formes possibles, les manifestations d’indignation
vers l’Élysée. Car si Salah est en prison, la raison est claire : le
président n’a pas fait et voulu faire ce qu’il fallait ! ». Hier,
en fin d’après-midi, les autorités françaises n’avaient toujours pas réagi à
ce maintien en détention de Salah Hamouri. Depuis Jérusalem, l’Agence France
Presse n’a pas non plus daigné envoyer une dépêche aux médias de France et du
monde. Pierre Barbancey |