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Netanyahou
en Europe pour défendre sa politique coloniale
Proche-Orient . Le premier
ministre israélien veut convaincre Washington, Londres et Berlin du
bien-fondé de sa politique d’occupation. Avant même les entretiens
que doit avoir Benyamin Netanyahou à Londres demain avec l’émissaire
américain, George Mitchell, l’un de ses porte-parole, Nir Hefetz, a donné le
ton : « Le premier ministre s’attend à ce qu’il y ait des progrès
mais pas de véritable percée. » En effet, la décision de suspension des
appels d’offres publics pour la construction de logements en Cisjordanie
jusqu’au début de l’année 2010, que Barack Obama s’est empressé de saluer
comme un « geste » allant dans « la bonne direction », n’a
jamais été officialisée par l’État israélien. Bien au contraire, selon l’ONG
israélienne La Paix maintenant, la colonisation se poursuit de plus
belle : les permis déjà délivrés par les autorités israéliennes
permettent la construction de près de 40 000 logements, souligne l’ONG. Qui
plus est, le gouvernement israélien vient de débloquer la construction de 450
logements à Jérusalem-Est. À l’évidence, Netanyahou
n’arrive pas en Europe porteur de véritables propositions capables de
débloquer la situation. Auprès de son homologue britannique qu’il a rencontré
hier en fin d’après-midi à Londres, il a présenté sa politique de suspension
des appels d’offres pour la construction de logements comme un geste
essentiel à même de permettre une reprise des discussions
israélo-palestiniennes. Mais dans le même temps, il a insisté sur la
nécessité pour Israël « de répondre aux besoins normaux » des
colons. Il devrait tenir un langage analogue aujourd’hui auprès de la
chancelière allemande, Angela Merkel. De fait, il est fort à
craindre qu’à la suite de Barack Obama, Gordon Brown et Angela Merkel
trouvent dans le plaidoyer de Netanyahou des signes augurant une reprise des
discussions avec les Palestiniens. Si c’est le cas, la pression sera dans le
camp palestinien et arabe, puisque - Barack Obama les avaient appelés à faire
à leur tour des concessions. Or les pays arabes et l’Autorité palestinienne
ont, à travers l’offre de paix adoptée en 2002 à Beyrouth, fait plus qu’un
geste à l’égard d’Israël. Ils ne proposaient rien de moins qu’une
normalisation des relations avec ce pays en échange de son retrait de tous
les territoires occupés, y compris le Golan syrien et Jérusalem-Est, depuis
1967. Une offre de paix réitérée à Riyad en mars 2007 et à laquelle Israël
avait opposé une fin de non-recevoir après avoir tergiversé. George Mitchell, qui doit
s’entretenir avec Benyamin Netanyahou demain, et qui, a indiqué la
Maison-Blanche, est en train de finaliser un texte devant servir de base aux
négociations entre Israéliens et Palestiniens, pourrait bien éprouver
cependant les pires difficultés à le faire accepter par Israël. Avigdor
Lieberman, qui a fait mine de ne pas être au courant de la décision de
suspension des appels d’offres de construction en Cisjordanie, a qualifié
dimanche d’« irréaliste » le « rêve du président Obama »
de parvenir à la paix et à la création d’un État palestinien en deux ans. Et
de lancer : « Lorsque nous avons signé les accords d’Oslo en 1993,
nous avons cru devoir nous donner comme objectif un accord global dans les
cinq années suivantes. Seize années ont passé. Et même en attendant encore
seize ans, nous n’aurons pas d’accord. » |