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Les auteurs de cet article "oublient" la présence dans le gouvernement Netanyahou du parti travailliste israélien. A notre connaissance, c'est son leader, Barak, qui est toujours ministre de la défense.

 

http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/lgo/lemondefr_pet.gif                                             Article paru dans l'édition du 26 Août 2009 – page 5

 

Avant sa tournée en Europe, M. Nétanyahou n'entend pas céder aux demandes américaines de gel des colonies

 

Par Sylvain Cypel et Laurent Zecchini

 

La rencontre, mercredi 26 août à Londres, entre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et George Mitchell, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, ne sera pas la dernière pour parvenir à un compromis sur le gel de la colonisation juive dans les Territoires palestiniens occupés. C'est sur cette note prudente que M. Nétanyahou a quitté Israël, lundi, pour un voyage de quatre jours en Grande-Bretagne et en Allemagne.

Soumis à de fortes pressions, y compris au sein de son gouvernement, pour ne pas céder, fût-ce temporairement, aux demandes américaines d'un arrêt de toute nouvelle construction en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, M.Nétanyahou a prévenu ses ministres: il s'attend à"certains progrès, mais pas à une véritable percée".

Les discussions avec le représentant du président Barack Obama "sont le début d'une série d'échanges", a-t-il indiqué, en faisant état d'une "tentative pour minimiser le niveau des désaccords dans un état d'esprit positif".

Ces désaccords sont nombreux et les précautions oratoires dont s'entoure le leader israélien s'expliquent par la faible marge de manœuvre dont il dispose : accepter trop de concessions sur la colonisation, dont la légitimité imprègne fortement les mentalités en Israël, risquerait de provoquer une crise politique, avec le départ des partis d'extrême droite et religieux de sa coalition.

De son côté, le chef de la Maison Blanche estime, comme l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et la plupart des capitales européennes, qu'il est illusoire de songer à relancer le processus de paix sans un arrêt de la colonisation, perçue comme une provocation permanente par les Palestiniens.

"CROISSANCE NATURELLE"

M. Obama demande un "gel" pour au moins un an. L'entourage de M. Nétanyahou laisse entendre qu'Israël pourrait accepter six mois, tout en refusant que Jérusalem-Est – où la construction se poursuit sans désemparer – soit concernée par ce "compromis". Les Israéliens ajoutent qu'un gel ne saurait concerner ce qu'ils appellent la "croissance naturelle" des colonies : le besoin de bâtir de nouvelles habitations pour répondre à la croissance démographique des colons.

Enfin, pour Israël, ce gel ne peut concerner ni les programmes de construction privés ni les autorisations déjà accordées – ce qui laisse à l'Etat juif le loisir de construire plusieurs milliers de nouvelles habitations. L'organisation La Paix maintenant vient de publier un rapport indiquant que 40 000 unités de logements dans des colonies de Cisjordanie ont été approuvées.

A Washington, la nécessité de sortir du blocage diplomatique qu'a introduit l'exigence du gel des colonies est perceptible. Le choix de la colonisation pour engager le fer avec un gouvernement israélien réunissant la droite, l'extrême droite et les partis religieux n'a pas produit les résultats espérés.

"Sur cette question, surtout si on y insère Jérusalem, M. Nétanyahou bénéficie d'un large consensus en Israël. Même Kadima ou les travaillistes n'auraient pas pu accepter l'exigence américaine", estime Robert Malley, un ancien conseiller du président Bill Clinton, aujourd'hui directeur du Proche-Orient de l'International Crisis Group (ICG).

Augmenter la pression sur Israël aurait fait voler en éclats son gouvernement. Or Washington y avait encore moins intérêt : "Préserver le statu quo et gagner du temps face aux pressions, Israël a toujours su faire cela avec grand talent", note un diplomate américain, sous couvert d'anonymat.

Que faire pour sortir de l'enlisement ? "Rebattre les cartes", dit M.Malley. Fin septembre, ou peut-être en octobre, après avoir procédé à une évaluation de toutes les données et de l'analyse de son envoyé spécial au Proche-Orient, M. Obama annoncera "l'esquisse du plan" qu'il prône.

On entrera alors dans une phase diplomatique active. Ce plan sera-t-il viable ? Comment se positionneront les parties auxquelles il s'adresse ? Et que fera Washington si, comme c'est le plus probable, il est confronté à leur incapacité à avancer vers un accord ? Le président américain "s'est un peu enlisé, mais il garde beaucoup d'atouts", juge M.Malley.

D'ici là, en se rendant en Europe, M. Nétanyahou a un autre objectif, plus urgent aux yeux des Israéliens : convaincre les Américains et les Européens que des sanctions beaucoup plus drastiques doivent être imposées à l'Iran. Israël est persuadé que Téhéran accélère son programme nucléaire afin de se doter en moins de deux ans de l'arme nucléaire.

Les diplomates israéliens font le calcul que le durcissement du régime iranien, marqué par la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin, obligera tôt ou tard M. Obama à se rendre compte que sa politique de la main tendue est vaine. Si tel était le cas, ce serait Israël qui serait parvenu à "rebattre les cartes".

 

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/08/25/m-netanyahou-n-entend-pas-ceder-aux-demandes-americaines-de-gel-des-colonies_1231602_3218.html

 

 

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