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Article paru dans l'édition du 28 Août 2009 – page 6 Difficile reprise des
négociations sur le processus de paix israélo-palestinien
Par Sylvain
Cypel et Laurent Zecchini Personne, à Washington comme à Tel-Aviv, ne s'attendait à ce que la
rencontre à Londres, entre George Mitchell,
l'émissaire américain pour le Proche- Orient, et Benyamin
Nétanyahou, premier ministre israélien, soit suffisante pour aplanir un
différend qui est l'un des plus graves dans les relations
américano-israéliennes depuis une dizaine d'années. Le communiqué commun rendu
public, mercredi 26 août, à l'issue de quatre heures de discussions, ne dit
rien de leur principale pomme de discorde, la question du gel de la
colonisation juive dans les Territoires palestiniens occupés, considéré par
le président américain Barack Obama
comme le préalable indispensable à une relance du processus de paix
israélo-palestinien. MM. Nétanyahou et Mitchell
ont estimé "nécessaire de commencer des négociations constructives
entre Israël et les Palestiniens pour avancer vers un accord de paix
régional". Ils ont ensuite appelé "toutes les parties à
prendre les mesures permettant de faire progresser la paix". Le premier ministre
israélien a cependant fait état de "certains progrès". Selon
le quotidien israélien Haaretz, les Américains auraient accepté que la
partie est de Jérusalem soit exclue du gel de la colonisation. Si tel est le
cas, il s'agirait d'une concession importante, et d'une mauvaise nouvelle
pour les Palestiniens, qui ont toujours affirmé leur volonté de faire de
Jérusalem-Est la capitale d'un futur Etat indépendant. Jérusalem, a insisté
le chef du gouvernement israélien, est la "capitale indivisible et
éternelle" d'Israël, "nous n'acceptons aucune restriction à
notre souveraineté". Dans l'esprit de M.
Nétanyahou, c'est au tour des Palestiniens de faire un "geste",
lui-même estimant avoir fait une concession en acceptant de suspendre les appels
d'offres publics pour la construction de logements en Cisjordanie jusqu'au
début 2010. Pour les Américains comme
pour les Palestiniens, celle-ci est très insuffisante. Toutes les parties
savent que mettre un terme aux projets publics de construction laisserait 60
% des nouveaux logements en dehors de tout accord, car la construction de
milliers de logements a déjà été autorisée, et que ce "gel" ne
concernerait pas les projets privés. "JARDINS
D'ENFANTS" Le premier ministre
israélien s'est fait l'avocat des colons qui, a-t-il expliqué, doivent
pouvoir mener "une vie normale" : ils ont besoin de "jardins
d'enfants et de maisons pour leurs familles". Cette référence à une "vie
normale" représente un glissement sémantique : jusque-là, les
responsables israéliens parlaient de "croissance naturelle",
c'est-à-dire démographique. Pour les Palestiniens et plusieurs organisations
non gouvernementales, l'une ou l'autre appellation ne vise rien d'autre
qu'une colonisation déguisée. En échange d'une concession
américaine sur Jérusalem-Est, M. Nétanyahou aurait accepté d'allonger de six
à neuf mois (l'administration Obama demande un an) la période du gel de la
colonisation en Cisjordanie, mais il exige des garanties permettant à Israël
de reprendre la colonisation si les négociations échouent. La rencontre de Londres
n'est qu'un jalon dans un long processus. Des discussions doivent reprendre
la semaine prochaine à New York entre M.
Mitchell et le ministre israélien de la défense Ehoud Barak,
ainsi qu'Isaac
Molho, un avocat qui est l'homme de confiance de M. Nétanyahou. Le
processus de paix reprend ainsi lentement, puisque la perspective d'une
rencontre entre Barack Obama, Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas,
le président de l'Autorité palestinienne, semble se confirmer. Cette rencontre pourrait se
tenir fin septembre, à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations
unies. http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/08/27/difficile-reprise-des-negociations-sur-le-processus-de-paix-israelo-palestinien_1232460_3218.html |