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Article paru dans l'édition du
16 Septembre 2009
Selon l'ONU, Israël a commis des "crimes de guerre"
à Gaza
L'ONU a dévoilé, mardi 15 septembre, un rapport accusant Israël d'avoir fait un usage
disproportionné de la force et violé le droit humanitaire international lors
de son offensive dans la bande de Gaza l'hiver dernier. L'Etat hébreu a
aussitôt rejeté ce rapport, le jugeant "partial". "Des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans
certaines circonstances, à des crimes contre l'humanité ont été commis par
les forces armées israéliennes", a déclaré le juge Richard
Goldstone, auteur du rapport de l'ONU. La mission du Conseil des droits
de l'homme de l'ONU qu'il préside avait été chargée, en avril, d'enquêter sur
les possibles violations commises lors de l'offensive israélienne contre la
bande de Gaza, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009. Selon les services
d'urgences palestiniens, plus de 1 400 personnes avaient été tuées. Le bilan
israélien parle de 300 civils et 9 000 combattants palestiniens tués. Le rapport accuse notamment
Israël ne de pas s'être "entouré des précautions nécessaires requises
par le droit international pour limiter les pertes en vies humaines, les
blessures occasionnées aux civils et les dommages matériels". Il
cite "les tirs d'obus au phosphore blanc sur les installations de
l'Unrwa, la frappe intentionnelle sur l'hôpital Al-Qods à l'aide d'obus
explosifs et au phosphore" et "l'attaque contre l'hôpital
Al-Wafa" comme autant de "violations du droit humanitaire
international". LES
TIRS DE ROQUETTES ÉGALEMENT DES CRIMES DE GUERRE "Israël n'a pas jugé
utile de coopérer avec la mission d'enquête de la commission Goldstone car
son mandat était clairement partial et a ignoré les milliers d'attaques à la
roquette du Hamas contre des populations civiles dans le sud d'Israël qui ont
rendu nécessaire l'opération contre Gaza", a justifié le ministère
des affaires étrangères israélien. Les autorités israéliennes
accusent les enquêteurs d'avoir donné "une légitimité à
l'organisation terroriste Hamas". "La stratégie du Hamas consistant
à se servir de civils palestiniens comme bouclier pour lancer des attaques
terroristes a été délibérément ignorée", poursuit le ministère des
affaires étrangères. Le document précise pourtant que les tirs de roquettes
sur des cibles non militaires en territoire israélien constituent également
des crimes de guerre, voire des crimes contre l'humanité. Après avoir remis ce rapport,
Richard Goldstone demande à Israël l'ouverture d'une enquête "indépendante
et en conformité avec les critères internationaux" sur de possibles
crimes commis par ses troupes. En cas de refus, les membres du Conseil de
sécurité devront rendre compte de la situation à Gaza au procureur de la Cour
pénale internationale (CPI) de La Haye. Les autorités israéliennes ont
annoncé qu'elles étudieraient ce rapport, rappellant que l'armée avait ouvert
des enquêtes "sur plus d'une centaine d'allégations". |