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  http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/lgo/lemondefr_pet.gif                             Article paru dans l'édition du 24 Septembre 2009- page 7

Barack Obama pousse Israéliens et Palestiniens à négocier sans attendre

 

Une expression sera restée absente de la journée qui a vu, mardi 22 septembre, le Palestinien Mahmoud Abbas et l'Israélien Benyamin Nétanyahou, réunis pour la première fois depuis l'entrée en fonctions de ce dernier : le "gel de la colonisation" israélienne. Elle n'a été prononcée ni par Barack Obama, qui a fait une courte allocution devant les deux hommes, ni par George Mitchell, le négociateur américain, qui s'efforce depuis janvier de créer les conditions favorables à la reprise du processus de paix.

Depuis des mois, l'administration américaine essayait pourtant d'obtenir l'arrêt, au moins temporaire, des constructions en Cisjordanie, dont la partie palestinienne avait fait un préalable. En recevant le premier ministre israélien, au mois de mai, M. Obama l'avait réclamé. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, l'avait répété.

Mais George Mitchell a eu beau jeu de souligner, lors d'une conférence de presse à l'issue de la rencontre : "nous n'avons jamais dit qu'aucune des actions requises était une condition préalable à la reprise des négociations". En conséquence de quoi, "il n'y a pas de changement dans la politique américaine".

Pour répondre à ceux qui parlaient d'échec, le négociateur a remis la situation en perspective. En janvier, "le conflit faisait rage à Gaza et dans le sud d'Israël". Aujourd'hui, "les deux parties partagent le but d'une solution à deux Etats et d'une paix globale. Et les deux parties souhaitent une relance des négociations le plus vite possible, même si elles ne sont pas d'accord sur la manière d'y parvenir".

La première poignée de main entre MM. Abbas et Nétanyahou s'est déroulée dans le salon Basildon, de l'hôtel Waldorf-Astoria, décoré de drapeaux américains, israélien et palestinien. Pendant le bref intermède public, M. Obama a laissé percer une pointe d'impatience. Après avoir rencontré chacun des dirigeants pendant quarante minutes, il n'a pas réussi à faire en sorte qu'ils s'associent à son communiqué. Devant les deux délégations, il a donc lu tout seul sa déclaration. "Les négociations sur le statut permanent doivent commencer, et elles doivent commencer rapidement."

M. Obama a distribué les bons points : "Les Palestiniens ont fait des progrès sur la sécurité mais ils peuvent encore progresser dans la lutte contre le sentiment anti-israélien." Les Israéliens ont amélioré la circulation des Palestiniens en Cisjordanie et ils ont "évoqué des pas importants pour contenir l'activité des colonies". Mais ils doivent maintenant "traduire par des actes" ce qu'ils se sont dits disposés à faire. Les spécialistes ont remarqué que M. Obama avait utilisé le mot "contenir" plutôt que celui de "geler".

Dans l'immédiat, M. Mitchell va reprendre des négociations à Washington avec des émissaires des deux parties. Le président Obama a chargé Hillary Clinton de lui faire un rapport sur leur avancement à la mi-octobre.

La tonalité des déclarations américaines a été interprétée comme un changement d'orientation. Plutôt que de continuer à buter sur le refus israélien de geler la colonisation, l'administration a décidé de passer aux discussions sur les questions fondamentales.

M. Nétanyahou s'est félicité des résultats. "Il y a eu un accord général, y compris des Palestiniens, pour dire que le processus de paix devait reprendre le plus tôt possible sans conditions préalables", a-t-il affirmé. Mais les responsables palestiniens ont indiqué qu'aucune percée "n'avait été accomplie et que leur position restait inchangée". "Nous avons insisté sur la nécessité du respect par Israël de ses engagements, notamment l'arrêt de la colonisation sous toutes ses formes", a dit Mahmoud Abbas. Le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat, a ajouté : "Si les Etats-Unis n'arrivent pas à contraindre Israël à geler la colonisation, qui peut croire qu'ils seront capables d'amener Israël à se retirer des territoires occupés ou à résoudre des questions comme le sort de Jérusalem ou celui des réfugiés ?"

Corine Lesnes

 

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/09/23/barack-obama-pousse-israeliens-et-palestiniens-a-negocier-sans-attendre_1244035_3222.html

 

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