Article paru le 16 Octobre 2009 page 11
Vers la reconnaissance des crimes de
guerre de Gaza ?
Par FRANÇOISE
GERMAIN-ROBIN
À la
demande du Conseil de sécurité, une session extraordinaire de la commission
des Droits de l’homme de l’ONU est programmée sur le rapport Goldstone
accusant Tel-Aviv de crimes de guerre lors de la guerre de Gaza en janvier.
Pour la première fois depuis
longtemps, Washington a déçu les dirigeants israéliens en n’opposant pas son
veto à l’examen d’un texte les mettant en cause devant le Conseil de
sécurité. Cela se passait mercredi à New York. À la demande de la Libye, le
Conseil avait à son ordre du jour le fameux rapport Goldstone sur la guerre
de l’hiver dernier contre Gaza. Un rapport qui accuse Israël, mais aussi le
Hamas, de crimes de guerre et que le président palestinien, Mahmoud Abbas,
sous pression, avait malencontreusement retiré de l’ordre du jour de la
commission des Droits de l’homme en octobre.
Il y revient, et par la grande porte.
Mercredi, l’unanimité s’est faite sur la nécessité d’enquêter « très
sérieusement et de façon indépendante » sur ce qui s’est passé à Gaza,
sur le comportement de l’armée israélienne à l’égard des civils et
l’utilisation d’armes interdites, point où Goldstone confirme les rapports
des ONG. La représentante d’Israël, Gabriela Shalev, a eu beau s’indigner
d’un tel « encouragement aux organisations terroristes », refusant
« tout retour aux négociations de paix tant que ce rapport sera sur la
table », les grandes puissances, pour une fois, ont tenu bon. Même
l’Américain Alejandro Wolff a dit qu’il fallait « prendre au sérieux les
allégations contenues dans le rapport ». Retour à Genève, donc, où le
débat en urgence commencé hier risque de durer : à l’ouverture, il y avait
40 demandes d’intervention.
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