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12 novembre 2009 La municipalité de Lille
répond Voir ci-dessous
le courrier envoyé hier 11 novembre, par Marie-Pierre Bresson, adjointe au
Maire de Lille. Il répond au communiqué de l’AFPS
Nord-Pas de Calais du 7 novembre 2009. Nous pouvons prendre acte de ce qui se trouve indiqué
concernant la situation à Naplouse (« précarité de la situation »,
« apparent « allègement » des check points ») ou la
« dénonciation de « l’occupation israélienne, avec son appareil
militaire et policier de répression coloniale », comme à
« l’urgence absolue de mettre fin à l’occupation » de la Palestine.
Ces points n’apparaissaient pas toujours clairement dans l’expression
municipale, malgré plusieurs courriers et mises en garde de l’association. Concernant la participation
aux Assises de la coopération décentralisée
franco-israélienne. Si le but était de « faire entendre une voix
singulière », il y avait un moyen tout simple : ne pas se rendre à
Paris. Le silence aurait été autrement parlant et aurait évité à Lille les
félicitations du représentant de l’Etat colonial israélien en France. Il est nécessaire de
prendre positivement ce qui trouve indiqué, même si nous avons des approches très différentes
avec la municipalité de Lille. Je n’indiquerai que deux points : « instaurer
une paix juste et durable » et Salah Hamouri. Concernant le premier, il
existe un collectif national dont, aux côtés de nombreuses associations, et
organisations syndicales et politiques, l’AFPS est membre. Ce collectif
appelle au boycott/désinvestissement /sanctions contre Israël. Ainsi les groupes Dexia et Véolia,
par leur implication dans la colonisation israélienne, sont l’objet d’un
appel au désinvestissement. Les élus lillois comme ceux de la communauté
urbaine peuvent prendre des décisions en ce domaine conformes à la morale et
au droit. Il faut se féliciter de
l’engagement actif de plusieurs élus et adjoints lillois pour la libération
immédiate de Salah Hamouri. Cependant dans cette action d’urgence
l’engagement personnel du Premier Magistrat de la Ville aurait un
retentissement considérable. Il reste attendu. Le comité de pilotage du
jumelage, enfin réuni, sera l’occasion d’un dialogue approfondi concernant le
resserrement des liens avec Naplouse et les moyens de faire face à
l’entreprise coloniale israélienne. __________________________________________________________________________________________________________ Réponse au communiqué de l'AFPS La politique de la Ville
de Lille au Proche-Orient est sans ambiguïté et tout à fait conforme aux
positions exprimées lors du Conseil municipal du 23 mars 2009. La coopération bilatérale
entre la Ville de Lille et la ville jumelle de Naplouse est reconnue comme
l'une des coopérations décentralisées françaises les plus actives et les plus
complètes menées actuellement en Palestine. Elle reçoit le soutien sans
faille du Consulat Général de France à Jérusalem. Santé, développement
économique, culture, éducation, et rappel constant de la précarité la
situation – malgré l'apparent "allègement" des check-points –
figurent parmi nos principales activités. Notre participation, par
ailleurs, à la dernière réunion du réseau Euronaplouse – réseau créé à
l’initiative de la Ville de Lille en février 2009 – à Stavanger les 5-7
novembre derniers, confirme cet engagement, tout comme notre récente
participation à la délégation des Collectivités européennes pour la paix au
Proche-Orient, qui s'est rendue dans la région les 10-14 octobre derniers. Ces actions feront l'objet
d'une présentation complète lors d'un prochain comité de pilotage, auquel
vous serez conviés sous peu. La participation de la
Ville de Lille aux Assises de la coopération décentralisée franco-israélienne
avait pour seul et unique objet de faire entendre une voix singulière, celle
de la rigueur et de la vigilance, de l'alerte sur la situation politique et
la réaffirmation ferme du nécessaire respect du droit international. C’est
dans cet esprit que, sur notre insistance, a été organisée, lors de cet
événement, une table-ronde spécifiquement dédiée à la "diplomatie des
villes" durant laquelle j'ai pu exprimer notre politique. Notre objectif est, très
clairement, à travers notre relation avec Safed, de témoigner de la situation
intolérable vécue par les Palestiniens et d'agir, par ces rapports de
citoyens à citoyens, sur l'opinion publique israélienne pour qu'elle mesure
l'urgence absolue de mettre fin à l'occupation et d'instaurer une paix juste
et durable reposant sur la coexistence de deux Etats jouissant de la même
souveraineté, de la même sécurité et de la même dignité. Les autorités lilloises
dénoncent en ce sens régulièrement – et pour reprendre vos propres termes –
l’occupation israélienne, avec son appareil militaire et policier de répression
coloniale. Rappelons-nous, parmi de
nombreux exemples, la résolution unanimement adoptée lors du Conseil
municipal du 2 février 2009 à la suite de l'attaque israélienne à Gaza.
Rappelons-nous également que la Ville de Lille, Lille métropole et la Région
Nord Pas de Calais ont largement contribué au financement de la mission de
médecine d'urgence à Gaza en début d'année. Concernant mes propos tels
qu'ils ont pu être restitués dans l’article de la Voix du Nord du 6 novembre
derniers, il me paraît enfin important
d’apporter les précisions suivantes. C'est effectivement, en
tant que ville lucide à propos de son histoire et de son identité
européennes, la réconciliation franco-allemande qui, au premier chef, nous
anime dans notre démarche au Proche-Orient. Nous n'avons évidemment aucune
prétention à "jouer à l'Etat". Nous pouvons en revanche, en tant
que ville européenne, appartenant à une région martyre, témoigner de la
possibilité de la paix une fois que les frontières sont claires. Nous pouvons
sans ingénuité, parce que nos relations anciennes avec Cologne le prouvent,
témoigner de la capacité des villes à rapprocher les peuples – et, parmi eux,
au premier chef, les femmes et les hommes de bonne volonté. Nous n'avons, à ce propos,
aucune difficulté à nous reconnaître dans le modèle que constitue l'unité
entre antifascistes allemands et français dans leur combat commun contre
l'hitlérisme à laquelle vous faites allusion. Ilan Shohat, maire de
Safed, tient, en ce sens, un discours responsable qu'il nous faut soutenir et
encourager. La coopération
trilatérale, compte tenu du contexte, n'est pas, comme je l’ai dit, à l'ordre
du jour. Le dialogue de société civile à société civile reste un objectif de
la "diplomatie des villes" et, si le modèle de la coopération
franco-allemande d'après-guerre nous inspire, il n'est pas envisageable
actuellement. Il est bien évident que mon allusion à l’arrêt de la
coopération médicale trilatérale devait être entendue comme étant intervenu au
moment et non pas "à cause" de la Seconde Intifada. Enfin, je vous rappelle
que de nombreux élus lillois sont membres du comité de soutien à Salah
Hamouri. Ne vous trompez pas de
cible, nos actions, telles que nous les menons sur le terrain, sont
éloquentes, et la ligne politique qui est la nôtre sans confusion. Bien cordialement, Marie-Pierre Bresson _____________________________________________________________________________________________________________ Communiqué
de l’AFPS Nord-Pas de Calais Madame Marie-Pierre
Bresson, adjointe au Maire de Lille, responsable des partenariats
internationaux, dans une interview accordée à la Voix du Nord, le vendredi 6
novembre, en parallèle, avec celle du maire de la ville israélienne de Safed,
confirme les orientations de la municipalité lilloise concernant le peuple
palestinien, et le jumelage Lille-Naplouse. Les propos tenus sont
d’une exceptionnelle gravité. A propos
d’une comparaison avec la réconciliation franco-allemande, l’unité du
combat entre antifascistes allemands et français contre l’hitlérisme est
oubliée. Mais surtout c’est la résistance même du peuple palestinien qui se
trouve mise en cause : « au début du jumelage avec Safed, des projets
trilatéraux avec eux et Naplouse existaient, dans le domaine médical. Mais
ils ont été empêchés par la seconde intifada », est-il affirmé ! Rappelons
simplement, que la seconde intifada, ce mouvement de la résistance
palestinienne, dans laquelle Marwan Barghouti, toujours emprisonné, joue un
rôle éminent est déclenchée, aux lendemains de la provocation de Sharon sur
l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Naplouse la rebelle, est
particulièrement active. C’est la raison pour laquelle Israël l’investit.
Plus profondément ce qui se trouve nié dans cet interview, comme par les
autorités lilloises, c’est l’occupation israélienne, avec son appareil
militaire et policier de répression coloniale. A plusieurs reprises
l’AFPS Nord-Pas de Calais l’a indiqué, en particulier depuis l’agression
criminelle israélienne contre Gaza, l’heure n’est plus à un faux équilibre
entre Israéliens et Palestiniens. L’orientation choisie par les dirigeants
lillois a de quoi inquiéter tous les démocrates, comme tous les citoyens
épris de paix, au moment où c’est la pire politique de conquête coloniale,
comme de refus de reconnaître les crimes commis à Gaza, avec le rejet du
rapport Goldstone, qui est défendue par le gouvernement israélien. *La
participation lilloise aux assises décentralisées avec les villes
israéliennes les 3 et 4 novembre à Paris est un signe fort de complaisance à
la politique coloniale israélienne. Il est insupportable.* L’AFPS Nord-Pas de Calais développe son soutien au
peuple palestinien, Concernant Lille et la communauté urbaine, en
campagne active est en cours concernant les groupes Dexia et Véolia. La mobilisation pour « free Gaza » continue. Une mobilisation populaire est en cours. |