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DENI DE JUSTICE par Rudolf Bkouche 14 février 2010 Il y a des crimes d'Etat qui sont d'autant plus
impunis que cet Etat jouit du soutien des Etats qui jouent au maîtres du
monde. Ainsi les crimes perpétrés par l'Etat d'Israël. Le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement,
Sanction) est une réponse non seulement aux crimes commis par l'Etat
israélien mais aussi à la complicité des Etats qui laissent faire voire
soutiennent. Contre les partisans de BDS, l'Etat français et le
CRIF ont cru trouver une parade, assimiler le boycott des produits israéliens
à une forme d'antisémitisme. Et le tour est joué. François Fillon, premier ministre français,
n'hésite pas à dénoncer, dans son discours au banquet du CRIF, ceux qui
boycottent "les produits israéliens et cashers". S'il n'a jamais
été question, pour BDS, de boycotter les produits cashers, le mensonge permet
encore une fois de jouer sur l'amalgame "juif = sioniste" assimilant
ainsi toute critique de la politique israélienne à une forme d'antisémitisme. C'est cette confusion volontaire qui conduit
certaines institutions juives à poursuivre pour incitation à la haine raciale
ceux qui boycottent les produits israéliens. Comme si la dénonciation des crimes
israéliens ne pouvait relever que de la haine raciale. Cette volonté de
couvrir les crimes israéliens au nom des malheurs des Juifs est une forme de
mépris. Auschwitz n'est plus l'un des grands crimes de l'humanité, il n'est
qu'un instrument au service du sionisme pour légitimer les crimes commis par
l'Etat d'Israël. En cela les "anti-antisémites" professionnels que
sont devenus les souteneurs d'Israël ne valent pas mieux que les
négationnistes qui nient le génocide. Si pour les uns les victimes n'existent
pas, elle ne sont pour les autres que les faire-valoir d'une politique. La condamnation de Sakina Arnaud s'inscrit dans
cette prétention des souteneurs d'Israël de présenter BDS comme une forme
d'antisémitisme. Mais elle signifie aussi que les crimes commis par l'Etat
d'Israël sont absous, que ces crimes, considérés par le rapport Goldstone,
comme des crimes de guerre, voire des crimes contre l'humanité, ne sont pas
des crimes. En cela cette condamnation est inacceptable. Si le groupe Carrefour poursuivait Sakina Arnaud
pour "dégradation légère" pour avoir mis une étiquette appelant au
boycott des produits israéliens, le procureur de la République a requalifié
la plainte en "incitation à la discrimination raciale, nationale et
religieuse". Est-ce une initiative du Parquet ou une pression du
gouvernement ? cela importe peu ; il suffit de noter la convergence entre la
décision du Parquet et les déclarations du premier ministre au banquet du
CRIF. Critiquer Israël ne peut être qu'un acte antisémite. Depuis la légitimation par une instance
internationale du déni de justice que constitue la création de l'Etat
d'Israël, les souteneurs de l'Etat d'Israël, à l'époque les deux grandes
puissances qui cherchaient à étendre leur puissance sur le Moyen-Orient, n'ont
eu de cesse d'en appeler à la mémoire du génocide des Juifs par les nazis
pour soutenir inconditionnellement t la politique israélienne. A
l'instrumentalisation du génocide mise en place par le mouvement sioniste,
s'ajoutait l'instrumentalisation de ce génocide par les souteneurs d'Israël,
comme si le massacre perpétré contre les Juifs valait légitimation des crimes
commis par l'Etat d'Israël. En cela, la condamnation de Sakina Arnaud pour
"incitation à la discrimination raciale, nationale et religieuse"
est un double déni de justice, déni de justice envers les Palestiniens qui
subissent les exactions israéliennes, déni de justice envers les partisans de
BDS qui protestent contre ces crimes. rudolf bkouche IJAN (Inernational Jewish AntiZionist Network) |