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Le Monde.fr

La Ligue arabe favorable à des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens

Par  Laurent Zecchini

 

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/03/04/la-ligue-arabe-favorable-a-des-negociations-indirectes-entre-israeliens-et-palestiniens_1314349_3218.html

 

 

Après bien des déboires depuis un an pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, la diplomatie américaine peut considérer qu'elle a remporté un premier succès : la décision prise, mercredi 3 mars, par la Ligue arabe de soutenir le principe de l'ouverture de négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens, répond au souhait exprimé avec insistance par Washington ces derniers mois.

Les quatorze ministres des affaires étrangères du comité de suivi du processus de paix de la Ligue arabe, réunis au Caire, en Egypte, ont décidé "de donner leur chance à des pourparlers indirects afin de faciliter les efforts des Etats-Unis".

Ces discussions, qui pourraient débuter ces prochains jours, auraient lieu par le biais de navettes diplomatiques entre les deux parties, conduites par George Mitchell, émissaire américain pour le Proche-Orient. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) devrait se prononcer samedi . En principe, son accord devrait aller de soi, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, ayant indiqué qu'il se conformerait à la position de la Ligue arabe.

En revanche, le Hamas a rejeté mercredi la position de la Ligue arabe, estimant que dans le contexte d'un regain de tension en Cisjordanie sur la question des lieux saints, il n'est pas acceptable de reprendre des discussions avec Israël.

La décision du Caire n'a pas été prise à l'unanimité. La Syrie a émis de fortes réserves. Les débats, a indiqué Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, ont dégagé "un consensus pour dire qu'Israël ne se montre pas intéressé par la paix".

Etat binational

La formule des négociations indirectes a été rendue nécessaire par le refus de M. Abbas de reprendre des discussions directes avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, tant que la colonisation n'aura pas complètement cessé en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Ayant affiché cette position de principe, le président de l'Autorité palestinienne avait besoin du soutien des pays arabes avant de se résoudre à accepter la reprise d'un processus de négociations.

Mahmoud Abbas s'est efforcé d'obtenir des garanties de Washington sur la position américaine au cas où ces pourparlers, qualifiés de "dernière tentative" par la Ligue arabe, se solderaient par un échec.

Dans cette hypothèse, a indiqué Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien, "des mesures seront prises, dont le recours au Conseil de sécurité des Nations unies". Cet avertissement fait référence à une démarche visant à obtenir de l'ONU la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, sans tenir compte de la position d'Israël.

Une telle perspective est régulièrement évoquée. Saëb Erakat a lui-même avancé l'idée de l'abandon de la solution de deux Etats, au profit d'un Etat binational où les Palestiniens revendiqueraient les mêmes droits que les Israéliens.

 

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