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La Ligue arabe favorable à
des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens
Par Laurent Zecchini Après bien
des déboires depuis un an pour relancer le processus de paix
israélo-palestinien, la diplomatie américaine peut considérer qu'elle a
remporté un premier succès : la décision prise, mercredi 3 mars, par la Ligue
arabe de soutenir le principe de l'ouverture de négociations indirectes entre
Israéliens et Palestiniens, répond au souhait exprimé avec insistance par
Washington ces derniers mois. Les quatorze ministres des
affaires étrangères du comité de suivi du processus de paix de la Ligue
arabe, réunis au Caire, en Egypte, ont décidé "de donner leur chance
à des pourparlers indirects afin de faciliter les efforts des
Etats-Unis". Ces discussions, qui
pourraient débuter ces prochains jours, auraient lieu par le biais de
navettes diplomatiques entre les deux parties, conduites par George Mitchell,
émissaire américain pour le Proche-Orient. L'Organisation de libération de la
Palestine (OLP) devrait se prononcer samedi . En principe, son accord devrait
aller de soi, Mahmoud
Abbas, président de l'Autorité palestinienne, ayant indiqué qu'il se
conformerait à la position de la Ligue arabe. En revanche, le Hamas a
rejeté mercredi la position de la Ligue arabe, estimant que dans le contexte
d'un regain de tension en Cisjordanie sur la question des lieux saints, il
n'est pas acceptable de reprendre des discussions avec Israël. La décision du Caire n'a
pas été prise à l'unanimité. La Syrie a émis de fortes réserves. Les débats,
a indiqué Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, ont dégagé "un
consensus pour dire qu'Israël ne se montre pas intéressé par la paix".
Etat binational La formule des négociations
indirectes a été rendue nécessaire par le refus de M. Abbas de reprendre des
discussions directes avec le premier ministre israélien Benyamin
Nétanyahou, tant que la colonisation n'aura pas complètement cessé en
Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Ayant affiché cette position de principe, le
président de l'Autorité palestinienne avait besoin du soutien des pays arabes
avant de se résoudre à accepter la reprise d'un processus de négociations. Mahmoud Abbas s'est efforcé
d'obtenir des garanties de Washington sur la position américaine au cas où
ces pourparlers, qualifiés de "dernière tentative" par la
Ligue arabe, se solderaient par un échec. Dans cette hypothèse, a
indiqué Saëb
Erakat, le principal négociateur palestinien, "des mesures seront
prises, dont le recours au Conseil de sécurité des Nations unies".
Cet avertissement fait référence à une démarche visant à obtenir de l'ONU la
reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, sans tenir compte de la
position d'Israël. Une telle perspective est
régulièrement évoquée. Saëb Erakat a lui-même avancé l'idée de l'abandon de la
solution de deux Etats, au profit d'un Etat binational où les Palestiniens
revendiqueraient les mêmes droits que les Israéliens. |