Chers
amis,
Je
souhaite tout d’abord remercier du fond du cœur toutes celles et ceux qui
se souviennent avec moi et ma famille que 5 ans déjà sont passés et que je partage
avec d’autres camarades une toute petite cellule dans une prison
israélienne.
Merci
pour les rassemblements et manifestations organisés un peu partout en
France.
L’enfance
perdue.
La cause des enfants palestiniens dans les
prisons de l’occupation est un sujet douloureux dont je souhaite vous
parler.
Les
associations n’épargnent pas leurs efforts pour donner la priorité à
l’enfance, développer des programmes de divertissement pour protéger les
enfants et favoriser leur développement
naturel.
Apres 5 ans passés en prison, je me
demande comment est –il possible en
même temps de voir ici l’enfance persécutée et défigurée…
Le monde
doit savoir qu’ il y a entre 300 et
350 enfants détenus dans les prisons israéliennes dans des circonstances très dures, ils
sont en effet traités comme des détenus adultes, ils sont séparés de leurs
familles, certains n’ ont pas droit aux visites familiales pour des motifs
sécuritaires et si les visites sont permises, ils ne peuvent avoir aucun
contacts physiques avec leurs parents.
Dans
l’enceinte de la prison, l’intervention d’organismes internationaux n’est
pas permise et les enfants ne reçoivent aucune aide psychologique alors qu’ils sont dans un environnement étranger, loin de
l’école ou de la famille. Au contraire les israéliens utilisent tous les
moyens de pression pour détruire leur jeunesse.
Les
enfants sont le plus souvent jugés dans des tribunaux militaires comme les
adultes, ils ont droit au même traitement que les plus vieux dans les tribunaux illégitimes que sont
les tribunaux militaires de l’occupation.
Il n’existe
pas de tribunaux pour mineurs même
si Israël a signé un traité sur les droits de l’enfant, ceci apparemment ne
concerne pas les enfants palestiniens.
Avez-vous
entendu parler du petit Hassan Muhtaseb ? Il y a 3 semaines, deux
frères âgés de 10 et 12 ans ont été arrêtés
à Hébron puis emprisonnés.
Le petit
a été libéré 10 heures plus tard mais le deuxième, Hassan, a été interrogé
puis envoyé en prison. Il a été ensuite amené au tribunal militaire d’Ofer
les mains et les pieds liés. Pendant l’audience, son avocate Léa Tsemel,
lui a offert un ballon qu’elle a gonflé avant de commencer à plaider… Le
juge militaire était gêné et s’est cache la tête derrière son ordinateur…
Hassan a été libéré sous caution après avoir été interrogé et mis en
cellule…
Prison
de Guilboa, section 4
Le 13
mars 2010
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