Jean-Claude Lefort
Député honoraire
Paris, le 4 avril 2010
M.
Nicolas Sarkozy
Palais
de l’Elysée
Faubourg
Saint Honoré
75008
Paris
Monsieur
le Président de la
République,
Quelque soit votre opinion sur le rapport du juge
Goldstone, Monsieur le Président, il est une chose qui ne peut être mis en
cause par personne : ce sont les rappels ou les affirmations du droit
que contient ce rapport.
S’agissant des prisonniers Palestiniens, le
rapport est clair qui indique : « Le système de justice militaire auquel les palestiniens vivant dans
le territoire palestinien occupé sont soumis les prive de la garantie d’une
procédure régulière qu’exige le droit international. »
Cette situation vaut pour notre compatriote Salah
Hamouri qui, en prison depuis plus de 5 ans, a été condamné sans preuves
par un tribunal militaire israélien installé en Cisjordanie, à Ofer.
Il va avoir 25 ans le 25 avril prochain. Il a
passé plus de 5 ans dans les prisons israéliennes au terme d’un jugement
illégitime et d’une procédure illégale, comme le rappelle le juge Goldstone
et comme nous ne cessons de vous le dire au contraire de votre affirmation
selon laquelle Israël pourrait être considéré comme un « Etat de droit »
quand il agit dans les Territoires occupés.
De sorte que Salah Hamouri est le plus vieux
prisonnier politique Français dans le monde.
Je ne reviens pas sur ce qui a été fait ou non, je
veux juste aujourd’hui, alors que Salah Hamouri a purgé plus de 5 ans de
prison malgré son jeune âge, vous demander instamment, et ceci conformément
au droit israélien, qu’une « remise de peine » lui soit enfin
accordée ce qui suppose votre soutien absolu pour l’obtenir.
On peut diverger sur beaucoup de points, Monsieur
le Président, mais on peut aussi considérer en commun, du moins je l’espère
sincèrement, qu’un geste de clémence serait humainement soutenable auprès
des autorités israéliennes afin que Salah Hamouri puisse fêter son 25ème
anniversaire, chez lui, à Jérusalem.
Le Comité national de soutien est prêt à payer les
frais d’avocat nécessaires pour cette procédure si la garantie nous est bien
sûr formellement donnée que Salah sortira de prison en déposant une seconde
demande de « remise de peine ».
J’en appelle à votre humanité. J’en appelle au
père de famille que vous êtes. J’en appelle aux traditions de la France en ce qu’elles
ont de plus belles.
J’en appelle à votre détermination.
Dans l’attente,
Je vous prie sincèrement de croire, Monsieur le Président de la République,
en mes sentiments les plus distingués.
Jean-Claude
Lefort
Député honoraire
Coordinateur du
Comité de soutien
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