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http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/lgo/lemondefr_pet.gif    Article paru dans l'édition du 4 mai 2010

Vers une reprise délicate des pourparlers de paix israélo-palestiniens

Jérusalem Correspondant

En principe, plus rien ne s'oppose à l'ouverture de négociations de paix indirectes entre Israéliens et Palestiniens. La Ligue arabe, réunie samedi 1er mai au Caire, a réaffirmé son soutien au principe de ces discussions dites "de proximité", qui, selon les Etats arabes, devraient durer quatre mois. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) devrait entériner rapidement cette décision.

Les pourparlers devraient suivre de peu l'arrivée de George Mitchell, attendu lundi 3 mai, à Jerusalem, selon la presse israélienne. L'émissaire américain pour le Proche-Orient rencontrera le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, mercredi, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, vendredi, à Ramallah. D'ici là, M. Nétanyahou aura évoqué la relance du processus de paix avec le président égyptien, Hosni Moubarak, lors d'une rencontre, lundi, à Charm el-Cheikh.

C'est par l'intermédiaire de M. Mitchell qu'Israéliens et Palestiniens vont tenter d'engager un dialogue. Celui-ci avait été interrompu en décembre 2008, en raison de l'opération militaire israélienne "Plomb durci" à Gaza. Il s'agissait alors de négociations directes entre M. Abbas et le premier ministre israélien de l'époque, Ehoud Olmert. Depuis, les positions des deux parties se sont radicalisées, Israéliens et Palestiniens ne consentant à ouvrir des négociations indirectes que sous la pression du président américain Barack Obama.

Un climat de pessimisme

Les deux parties ont finalement accepté d'évoquer d'emblée leurs principaux points de contentieux : les frontières, les colonies, les réfugiés palestiniens, le partage de l'eau et le statut de Jérusalem. De premières difficultés vont apparaître à propos de l'ordre du jour des discussions. M. Nétanyahou a fait savoir qu'il souhaitait aborder rapidement la question de la sécurité en Cisjordanie et le dossier de l'eau, alors que les Palestiniens veulent commencer par celui des frontières, autrement dit les limites territoriales du futur Etat palestinien.

Ce processus est très fragile : Saëb Erakat, principal négociateur palestinien, a souligné, samedi, que si un seul des 1 600 logements de la colonie de Ramat Schlomo était construit, les pourparlers n'auront pas lieu. L'annonce de ce projet immobilier à Jérusalem-Est, début mars, avait incité les Palestiniens à refuser ces négociations.

Celles -ci vont s'engager dans un climat de profond pessimisme, qui a été renforcé par l'intention prêtée au président Obama d'organiser un sommet international courant septembre en cas d'échec du processus de paix, afin d'imposer une solution aux deux parties.

Laurent Zecchini

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