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logohuma-small.gif                                            Article paru le 26 Juillet 2010 – Page 9

Une Française blessée en Cisjordanie

Par Pierre Barbancey

http://www.humanite.fr/25_07_2010-une-fran%C3%A7aise-bless%C3%A9e-en-cisjordanie-450536

 

 

Les soldats israéliens se sont déchaînés ce week-end contre ceux qui soutiennent les Palestiniens. Venue de France, Colombe a été blessée par une grenade assourdissante.

Pas de vacances pour l’occupation et encore moins pour l’armée et la sinistre police des frontières israéliennes. Vendredi, une jeune Française, Colombe, venue avec une délégation solidaire de Génération Palestine, a été blessée lors d’une manifestation pacifique dans le village palestinien de Beit Ummar, dans le district d’Hébron (sud de la Cisjordanie). Le lendemain, trois autres Français étaient arrêtés dans cette même ville d’Hébron (Al-Khalil pour les Palestiniens) où règnent une poignée de colons israéliens violents et armés. Une colonie illégale, comme toutes les autres, véritable verrue dans cette cité millénaire. Moins de 800 colons narguent, en toute impunité, plus de 30000 résidents palestiniens.

« J’ai cru qu’ils allaient me casser le cou»

« Nous participions à une manifestation non violente pour la réouverture de la rue Ash-Shuhada », souligne Jean-François, l’un des trois Français, tout juste sorti du tribunal de Jérusalem où on lui a signifié une interdiction de se rendre à Hébron, Bi’lin et Ni’lin pendant cent jours. « Quand nous nous sommes trouvés devant le check-point de l’armée israélienne, les soldats se sont déchaînés. J’ai été plaqué au sol. Nous nous sommes accrochés les uns les autres pour ne pas être embarqué. » Jean-François a encore mal des coups de pieds et des coups de poings qu’il a reçu. « J’ai cru qu’ils allaient me casser le cou. Ils m’ont finalement embarqué dans l’enceinte de la colonie. Une demi-heure après ils m’ont dit que j’étais arrêté pour rébellion. »

Colombe a vu un soldat la viser

C’est en essayant d’aider Jean-François que Nessim a reçu des gifles et des coups de pieds. « Ils m’ont tiré derrière le check-point et ont continué à me frapper en me parlant en arabe. Ce n’est que lorsque je leur ai montré mon passeport français qu’ils se sont calmés. Sûr que mon visage et mon nom arabes y sont pour quelque chose. » Nessim a surtout été choqué par les menottes aux pieds et aux mains, qu’on l’a obligé à porter jusqu’au tribunal, « comme des animaux ». Le consulat général de France, qu’ils ont pu appeler, a dépêché le consul général adjoint, Damien Cristofari, qui a pu s’assurer, non sans avoir dû procéder à quelques recherches pour retrouver leurs traces, que les droits des trois ressortissants français étaient respectés.

Colombe, la jeune Française, pourrait peut-être sortir aujourd’hui de l’hôpital palestinien où elle a été admise. « On manifestait contre le mur, comme on le fait aussi à Bi’lin et à Ni’lin, quand les soldats ont commencé à lancer des grenades assourdissantes », raconte-elle. Elle a vu un soldat la viser, comme on jette une pierre. Elle a juste eu le temps de détourner la tête. La grenade a violemment heurté sa tempe avant d’exploser au sol. Pour l’heure, sa perte d’audition est importante. À Gaza, en 2003, les soldats israéliens avaient écrasé avec un bulldozer l’Américaine Rachel Corrie. En Cisjordanie, ils lancent des grenades et tabassent tous ces jeunes venus du monde entier apporter leur solidarité aux Palestiniens.

 

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