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www.rue89.com/2010/08/23/dans-le-tram-franco-israelien-une-enquete-de-satisfaction-raciste-163602 Israël : enquête de satisfaction
« raciste » dans le tram d'Alstom Par Caroline Venaille 28 août 2010 A Jérusalem, les usagers du tram du consortium
City Pass, dont font partie Alstom et Veolia, ont été interrogés sur les
Palestiniens.
Tandis
que les rames toutes neuves du tramway de
Jérusalem -conçu par un consortium franco-israélien-
sillonnent la ville pour une période test, une enquête de terrain auprès des
futurs usagers vient raviver la polémique sur ce moyen de transport reliant
Jérusalem-Ouest à des colonies israéliennes. La
semaine dernière, des enquêteurs de City Pass Limited -le consortium de cinq
compagnies dont Alstom et Connex, filiale de Veolia
transport- ont interrogé leurs futurs clients, notamment sur
les passagers palestiniens : 1. « Les passagers, juifs comme arabes, peuvent monter
librement à bord du tramway sans passer de contrôle de sécurité, cela vous
dérange-t-il ? » 2. « Le tramway dessert trois stations à Shua'fat [quartier
palestinien de Jérusalem-Est ndlr], cela vous dérange-t-il ? » Vendredi,
le directeur général de la municipalité, Yair Maayan, a réagi en envoyant un
courrier au président de la compagnie, Avraham Shohat. Il s'indigne de tels
propos, d'autant plus de la part d'une entreprise privée. Le quotidien
israélien Haaretz, de centre gauche, cite ses propos : « Nous
sommes sidérés d'apprendre qu'une compagnie privée se permet de poser ce
genre de questions, qui ne sont en aucune façon liées à ses activités. Ces
questions sont de nature raciste et ne font qu'attiser les tensions à
Jérusalem. » Selon
le journal Haaretz, City Pass se serait excusé. La société affirme que ce
questionnaire n'avait pour objectif que de répondre au mieux aux besoins de
ses futurs usagers. Chez
Alstom, contacté à Paris, et à la mission économique de Tel-Aviv, on déclare
que l'affaire est passée inaperçue. Etonnant. Procès en cours contre
Veolia et Alstom
La
première ligne de tramway, qui devrait ouvrir en avril 2011, a fait l'objet
de vives critiques. Depuis l'appel d'offre en 2000, ce projet divise en
France et au sein de la communauté internationale. Le 17
juillet 2005, Alstom, Veolia, les entreprises israélienne Polar et Ashtrom et
les banques Lemi et Hapoalim signaient un contrat dans le bureau d'Ariel
Sharon, pour la construction et l'exploitation de la ligne de tramway. Sur
près de quatorze kilomètres, l'itinéraire relie Jérusalem-Ouest (israélienne)
aux colonies juives de Jérusalem-Est (Palestinienne) qui font partie des
territoires occupés au titre des résoutions ds Nations Unies depuis 1967.
L'annexion de la partie orientale de jérusalem n'a jamais été reconnue par la
communauté internationale. Dans
son magazine mensuel, Amnesty International réagit : « Jugeant
que le tramway va entériner “des mesures illégales d'annexion et de
colonisation adoptées préalablement par le gouvernement israélien”,
l'organisation estime que la conclusion de ce contrat soulève des questions
de violation du droit international. » En
France, un procès intenté par des associations pro-palestiniennes est en cours
contre Veolia et Alstom, auprès du tribunal de Nanterre.
L'image des deux entreprises françaises a été ternie par ce marché. Suite
à ce contrat, les deux entreprises françaises auraient perdu des marchés à
l'étranger, notamment en Suède et en Grande-Bretagne. A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89 ·► Quand le tramway de Marseille fait un détour par Jérusalem Ailleurs sur le Web ·► Un tramway français nommé
schizophrénie, par Le Monde Diplomatique ·► Veolia, Alstom et le tramway de Jérusalem, par le Monde Diplomatique |